It is during our darkest moments that we must focus to see the light

Mwen se echantiyon yon ras kap boujonnen men ki poko donnen

Si vous voulez vous faire des ennemis essayer de changer les choses

Thursday, December 29, 2011

HAITI: LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE NE PEUT PAS PUBLIER DES AMENDEMENTS CONSTITUTIONNELS FRAUDULEUX Par Georges Michel


Mise en contexte
Après un suspense terrible, le Président Michel Joseph Martelly avait pris une décision d’homme d’Etat, empreinte de lucidité politique et de sagesse, en retirant les amendements frauduleux à la Constitution de 1987 qui étaient entachés d’un nouveau vice très grave qui entraînait leur impraticabilité et leur inapplicabilité, un second faux en écriture publique.

La décision du Président Martelly  de rentrer ces amendements frauduleux avait provoqué dans le pays tout entier un immense sentiment de soulagement. La démocratie haïtienne avait remporté une nouvelle victoire. Viktwa pou Pèp la !  La crise politique et constitutionnelle voulue par le Président Préval pour son successeur n’aurait plus lieu et nous retournerions à la légalité constitutionnelle bafouée par le régime prévalien agonisant et ses séides dont le Parlement était truffé.  C’était un véritable miracle que l’on fût revenu à si bon compte à la normalité constitutionnelle. La communauté juridique qui s’était mobilisée pour combattre cette ignominie respirait. Ces amendements frauduleux dont les minutes avaient été mystérieusement détruites, étaient donc mort-nés.  Ce second faux devait en principe fermer définitivement le dossier.

« Fraus omnia corrumpit », la fraude corrompt tout. C’est un principe en droit qui veut que la fraude soit cause péremptoire de nullité juridique. Un autre principe dit que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Ce sont des choses qu’on apprend dans toutes les écoles de Droit. On ne peut pas désapprendre pour faire plaisir à ces gens.  Saint Michel avait triomphé du Démon… On allait pouvoir aller de l’avant avec le nouveau gouvernement…

Mais les tenants des amendements frauduleux, Haïtiens et étrangers, ne s’avouaient pas vaincus pour autant. Malgré l’évidence du faux en écriture publique qui est un CRIME extrêmement grave réprimé par notre droit pénal, ils préférèrent crier à « l’erreur matérielle ». Mais personne n’est dupe.  Au lieu demander la mise sur pied d’une Commission d’Enquête devant faire la lumière sur les faits et désigner les responsables de ce faux à la Justice pour que l’action publique soit mise en mouvement contre eux, ils préférèrent mettre sur pied « une Commission » pour corriger les « erreurs » et « reconstituer les amendements  dont le texte avait été perdu au Parlement ». Dans leur incommensurable audace, ils prenaient tous les Haïtiens pour des imbéciles. C’est peut-être compréhensible, car pour reprendre cette formule d’André Gide, nous vivons des temps où le bien a perdu sa récompense et le mal sa hideur. Ils voulaient reconstituer les amendements par le visionnement d’enregistrements vidéo qui n’ont dans l’état actuel de notre système juridique aucune force probante en matière de preuve authentique.

Cela ne les a pas arrêtés pour autant. Et voilà que ces citoyens remettent au Président de la République avec tout leur sérieux une version dite « corrigée » des amendements constitutionnels frauduleux aux fins de publication et que cette fois-ci, le Président en toute bonne foi, semble se prêter à leur jeu, au point de faire la promesse publique au Club de Madrid de publier les amendements  frauduleux dans le Moniteur dans les meilleurs délais.

Problèmes insolubles
Cependant le Président de la République ne semble pas se rendre compte que la situation actuelle (en décembre 2011) quand on lui demande de publier des amendements frauduleux dits « corrigés » est exactement la même que celle qui existait quand il en avait avec beaucoup de justesse fait le retrait en juin 2011. Les causes qui s’opposaient à la mise en application des amendements contestés restent et demeurent. Elles sont aujourd’hui exactement les mêmes qu’au mois de juin dernier. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Rien n’a fondamentalement changé. Voilà M. Martelly ramené à la case départ.

Nous n’allons pas revenir sur tous les vices de forme sérieux qui affectent la Déclaration de révision constitutionnelle que nous avons abondamment développés dans notre ouvrage sur le sujet, dont nous avions offert gracieusement un exemplaire à tous les honorables membres du Parlement, députés et sénateurs,  mais que bien peu de gens se sont donné la peine de lire, au Parlement ou dans le public.  Ceux que cette question intéresse quand même peuvent se procurer le livre en librairie. Juridiquement tous ces amendements sont nuls et n’ont aucune valeur. Tous les juristes dignes de ce nom en sont parfaitement conscients.  C’est une évidence pour qui est de bonne foi et a un minimum d’honnêteté intellectuelle.

Nous signalerons simplement que la signature du Président René Préval figure au bas d’un premier faux en écriture publique publié dans Le Moniteur du 6 octobre 2009, avec d’autres signatures de gens connus. Premier faux en écriture publique, donc premier crime, car il était notoire que la Chambre et le Sénat de la République avaient voté en cette nuit fatidique du 14 septembre 2009 deux textes différents. La procédure de révision constitutionnelle avait échoué et elle aurait dû s’arrêter là dans tout pays sérieux. Au contraire, ces deux textes différents furent corrigés, harmonisés, fondus en un seul texte longtemps après le vote, où des articles oubliés non votés avaient été carrément ajoutés par une main invisible. Les quelques protestations émises à ce moment-là ne servirent strictement à rien et, sans vergogne, les prévaliens continuèrent leur processus programmé de mise à mort de la Constitution de 1987, déguisé en amendement.  Ce fut donc sur ce premier faux dont l’existence était notoire que les Parlementaires travaillèrent joyeusement avec leur révision-marathon des 7 et 8 mai 2011.

Notre intervention du jour va se borner à faire ressortir les principaux problèmes juridiques et politiques insurmontables qui avaient empêché et qui empêchent encore la mise en vigueur de ces amendements frauduleux.

1.- L’existence d’une version créole authentique de la Constitution  de 1987 en langue créole, distincte de nombreuses traductions créoles non officielles, que certains partisans des amendements s’acharnaient pendant longtemps à nier, et qui a été publiée en même temps que la version française (dont quelques copies falsifiées publiées existent aussi), dans deux numéros jumeaux du Moniteur, les numéros 37 et 37-A du 28 avril 1987. Ces deux versions peuvent être aisément retrouvées dans Le Moniteur.

Dans leur hâte à mal faire, ce qu’Antênor Firmin appelle l’Effort dans le Mal, les tenants de l’amendement, René Préval et son porte-plume Claude Moïse en tête, avaient complètement oublié la version créole de la Constitution qu’il fallait dénoncer aussi et dont il fallait également préparer des amendements pertinents correspondant exactement au texte français. Ils avaient ainsi travaillé sur le texte français seulement, et ils avaient laissé passer le délai pour réaliser l’amendement de la version créole qui par la force des choses demeurait intacte et désormais impossible à amender.

Nous sommes dans le domaine du Droit et du Droit public. Si par malheur pour ce pays, le Président de la République succombait au chant des sirènes et publiait ces amendements, il y aurait deux Constitutions de force égale dans le pays, une en français, « amendée », et une en créole, intacte, disant des choses différentes et contradictoires. Comment gérer cette situation juridique impossible ?

Ce serait donner aux étrangers une occasion supplémentaire de rire de nous et de nous traiter de singes. Cette Constitution en créole intacte deviendrait immédiatement opposable à la version française, par des citoyens de bonne foi et aussi par des adversaires et des ennemis du Président. Ces derniers ne vont pas s’en priver, on peut en être sûr. Cette Constitution en créole ne tarderait pas à devenir l’étendard des gens qui cherchent à chasser M. Martelly du pouvoir. Nous l’invitons à réfléchir profondément sur ce point. Nous pourrions rappeler ici au Président Martelly à propos des pressions formidables qu’il subit actuellement de la part de certains secteurs pour publier les amendements frauduleux, cette immortelle formule de Sir Winston Churchill, bon joueur de bésigue comme lui, au sujet de la crise de Munich en 1938 : « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre ! »  Les pressions étaient alors tout aussi intenses sur lui au mois de mai dernier. Il y a résisté victorieusement pour le bien du pays avec l’aide de conseillers lucides et courageux qui sont encore à ses côtés. Il peut encore le refaire sans problème avec l’aide de ces mêmes personnes.

2.- Les amendements contestés sont la résultante de deux faux en écriture publique (consommés les 6 octobre 2009 et 14 mai 2011). Même si dans notre culture d’impunité l’ex-président René Préval qui a apposé sa signature au bas de deux (2) faux en écriture publique, n’a pas à redouter des poursuites pénales, il passera cependant à l’Histoire comme un Président deux fois faussaire.  Nous ne pouvons plus rien pour lui. Le politologue contemporain Pascal Boniface a parlé des intellectuels faussaires dans l’une de ses récentes publications de l’IRIS.  Ces intellectuels faussaires peuvent faire beaucoup de mal. Si on banalise ces faux et qu’on les présente comme des choses normales, que restera-t-il de l’Etat de droit ? Quel enseignement va-t-on laisser aux générations montantes ? La défaite des principes et du Droit est toujours provisoire.

La manœuvre des tenants des amendements frauduleux est extrêmement habile. Ils veulent compromettre irrémédiablement le Président de la République en l’associant au faux en écriture publique qu’ils ont commis, en le faisant, par le bais d’un tour de passe-passe, valider le faux pour eux. Voici que le Président Martelly de victime, deviendrait faussaire lui-même. Faussaire une seule fois, mais faussaire quand même, faussaire une seule fois suffit. Michel Joseph Martelly doit bien savoir à quoi il s’expose si par malheur pour lui et pour le pays, il publiait ces amendements frauduleux. Il a en effet beaucoup à perdre. Ce sera la première et la principale victime de cette opération dans laquelle il n’a RIEN à gagner et TOUT à perdre. Il sortira FRAGILISE de cette affaire. Il aura envoyé au monde entier le signal fort qu’il n’est pas fondamentalement différent des René Préval et consorts. Kabrit Tomazo…  Son image de Saint-Michel-terrassant-le-Dragon volera en éclat.  Ses appels à la réalisation de l’Etat de droit provoqueront l’hilarité ou le mépris. Il doit savoir que l’Etat de droit est très exigeant et que dans ce domaine c’est du tout ou rien. Il lui faudra renoncer définitivement à être le chantre de l’Etat de droit en Haïti. Son crédit personnel en la matière sera ramené à zéro. Ses détracteurs et même certains de ceux qui l’encensent actuellement pour le porter à publier ces amendements frauduleux, seront les premiers à le lâcher et à crier : « A bas Martelly bluffer !  A bas Martelly magouilleur ! », comme le crient déjà quelques exaltés marginaux. Ces choses seront exploitées pour sûr par les politiciens professionnels qui sont opposés à la grande œuvre de rédemption nationale que porte la présidence Martelly. Il se sera assis confortablement à la table des magouilleurs de toujours et devra en payer le prix politique, un prix politique qui sera très élevé pour lui et pour le pays tout entier. Il ne doit absolument pas faire ce cadeau aux ennemis de l’Etat de droit chez nous. Jean de La Fontaine n’a-t-il pas dit dans l’une de ses fables : « Ce que l’on donne aux méchants, toujours on le regrette. » ? Ce qui l’attend sera pire pour lui que l’affaire Bélizaire. On entendra : «  Martelly asasen Konstitisyon ! ». Cela ne doit en aucun cas arriver.  Le Président a des conseillers autour de lui qui n’osent pas, de peur de perdre leur emploi et leur situation confortable, lui dire la vérité telle qu’elle est. Ces conseillers en agissant ainsi, ne lui rendent pas service. Il en a fait la cruelle expérience dans l’incident Bélizaire dont personne n’avait besoin. Le Président Martelly doit savoir que sur l’échiquier politique, il ne compte pas que des amis, parce que son message dérange beaucoup et qu’il existe des gens sur le terrain qui rêvent de le voir échouer rapidement pour pouvoir le chasser du pouvoir.  Les gens qui poussent le Président à publier ces amendements frauduleux veulent qu’il commette un suicide politique et qu’il se fasse hara-kiri.  Kreyòl pale, kreyòl konprann…

3.- Les amendements reconstitués grâce à l’audio-visuel.  Là, la porte est ouverte à tous les abus. Qui peut garantir que les enregistrements originaux n’ont pas été falsifiés eux aussi ? Dans cette logique, devrait-on s’en remettre à l’honnêteté des gentils fraudeurs ? Les magouilleurs ne manqueront pas à l’avenir de tirer des leçons très profitables de cette malheureuse expérience et de ce précédent regrettable. Cela est tellement évident que cela ne mérite pas que l’on s’éternise  sur ce point. Il semble de plus selon certaines sources que dans ces travaux de « reconstitution » des amendements votés, on ait encore pris quelques libertés avec ce qui avait été réellement voté. Les successeurs de M. Martelly à la Présidence de la République ne vont pas manquer non plus de retenir la leçon et de profiter de cette aubaine. Un coup de force contre la Constitution sera rendu plus facile à l’avenir.

4.- Le contenu lui-même des amendements n’est pas innocent. S’il existe un consensus large pour permettre à nos frères et sœurs de la Diaspora de jouir en dehors des frontières d’Haïti d’autres nationalités, le contenu de ces amendements contesté est loin de faire un consensus. Il est largement inconnu du grand public. Il y a des choses qui sont éminemment déstabilisatrices pour le pays, comme la suppression absolument voulue par Préval d’un article stabilisateur pour le pays, l’article 149 qui prévoit l’intérim du Président de la Cour de Cassation ou d’un juge de cette Cour par ordre d’ancienneté, suppression dont personne ne parle et qui jettera le pays dans des aventures politiques terribles, comme à partir de février 1957 avec la mise de côté des prescriptions de l’article 81; l’article 149 assure automatiquement la continuité de l’Etat et de la légalité des Pouvoirs Publics ; ou bien encore la modification des échéances électorales qui peut faire que dans une crise par exemple, on se trouve totalement privé de personnel politique en poste, le mandat de tout le monde finissant en même temps, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1991.  Dans les cas d’intérim, on peut se voir amené à constituer un Gouvernement de Salut Public, par essence très fragile, comme celui du Président Joseph Lamothe en 1879 au départ de Boisrond Canal. On sait ce qu’il est advenu du gouvernement des 68 jours Lamothe-Hérissé et des conséquences désastreuses pour le pays qui ont résulté de son renversement brutal. Avec le système actuel, la Présidence en cas de vacance présidentielle est verrouillée et interdite aux aventuriers de la politique qui auront au contraire la part belle dans un Gouvernement de Salut Public, qui pourra être renversé facilement. Sans avoir besoin de remonter au Président Lamothe, on a eu de beaux exemples en 1957.  De son côté, la Diaspora a été couillonnée et dépouillée de la belle manière. On lui a donné en réalité une coquille vide.  Quand elle s’en rendra compte, elle réalisera mais un peu tard qu’elle a été dupée, flouée. Le Conseil Electoral Permanent sera désormais sous le contrôle total de l’Exécutif, du Législatif et du Judiciaire, non plus des Collectivités locales. On peut aisément imaginer les conséquences de ce nouvel état de choses qui ne va pas favoriser, tant s’en faut, des élections libres et transparentes. Les amendements de Préval ont été votés dans la plus parfaite opacité alors qu’au contraire, il eût fallu en la matière, la plus parfaite transparence. Il faut réfléchir par deux fois sur ces choses qui ont été votées en 2009 SANS DISCUSSIONS, le Parlement étant entièrement noyauté par Préval avec le grand chapeau Inite/Inikite. En publiant les amendements contestés, M. Martelly se priverait et priverait la Nation de la possibilité de réexaminer et de revoir ces amendements contestés entachés de dol dans le sens du bien et de la logique…

La solution proposée
Nous n’avons rien contre le fait que la Constitution soit amendée. Cela fait partie de sa vie normale et c’est une chose saine dans une démocratie que des amendements soient faits à une Constitution de temps à autre, mais ils doivent se faire dans les normes et dans la transparence. Cela n’a pas été évidemment le cas pour les amendements Préval.

Que faut-il  faire pour résoudre définitivement et ? La réponse est très simple : Refaire les amendements, cette fois-ci  en français et en créole, dans deux versions conformes, ensuite voter ces nouveaux articles amendés dans les deux langues également, en s’assurant de la conformité de ces articles. C’est une opération qui va demander un peu de temps pour être bien faite. La prochaine échéance pour introduire une déclaration d’amendement est l’été 2014. Cela semble très lointain mais en réalité cette échéance est très proche. Nous sommes pratiquement en 2012. Deux ans, c’est très vite passé. Un tout petit peu de patience ! Donc, on a juste deux ans pour s’atteler maintenant à cette tâche importante et pour réfléchir correctement et honnêtement sur les nouveaux amendements à préparer dans nos deux langues. Si on se met d’accord sur le contenu de cette nouvelle Déclaration de Révision à voter au cours de l’été de 2014, on pourra faire voter les amendements corrects à partir de la rentrée parlementaire de janvier 2015 avec la 50e Législature, c’est-à-dire dans trois ans exactement. Le Président Martelly s’épargnerait en même temps trois ans de tourments inévitables  et inutiles. S’il fait les choses correctement et dans les normes, l’Histoire lui en saura gré. Il a la possibilité de faire aboutir un processus de révision constitutionnelle honnête durant son mandat. Il n’a que le vouloir.

Le Président Martelly doit réaliser que son prédécesseur lui avait mis une pelure de banane sous le pied et légué une crise de laquelle il est sorti magnifiquement en faisant le retrait des amendements contestés, ce qui lui a donné sept mois de normalité grâce à laquelle il a pu fonctionner à peu près normalement au lieu de sept mois de crise. Si par malheur pour lui, au contraire, il publiait ces amendements, il récolterait la crise sans fin, qui ne pourrait s’arrêter qu’avec peut-être un second retrait après usage des amendements impraticables, pour les raisons que nous avons exposées plus haut. On se trouverait alors en pleine bouffonnerie politique. On nous traiterait encore de singes et de clowns. Le Président Martelly a pour devoir d’épargner ce malheur au pays.

En publiant les amendements il se tirerait lui-même une balle dans le pied, à la grande satisfaction de ses ennemis, et scierait la branche sur laquelle il est assis.  Il se replongerait volontairement dans une situation de crise et d’illégalité dont il était la principale victime et dont il doit réaliser qu’il n’est sorti que par un véritable MIRACLE.  Oui, un miracle, car le 9 mai les défenseurs de la légalité constitutionnelle qui s’étaient escrimés avec toutes les ressources à leur disposition, avaient totalement perdu la bataille. Minoritaires face aux magouilleurs, mais forts de leur bon droit, impuissants à arrêter cette machine infernale, ils étaient en complète déroute. Encore une fois, Préval restait maître de la situation, même à quelques jours de l’expiration de son mandat. Seul le faux est venu donner de manière tout à fait inespérée, même miraculeuse, au Président Martelly le moyen de sauver la situation et de retourner à la normalité. Nous saisissons cette occasion pour rendre un hommage public aux courageux Parlementaires honnêtes qui on refusé de s’associer à l’assassinat en règle de la Constitution de 1987. Il reste encore heureusement des gens sérieux en Haïti qui ne connaissent que les principes. Nous citerons ici pour mémoire seulement quelques noms pour ne pas être trop long : les Sénateurs Maxime Roumer, Edmonde Beauzile, Andris Riché, Jean William Jeanty, la députée de Savannette, etc…L’Histoire retiendra ces noms glorieux. Ce ne sont pas les mortels qui ont gagné cette bataille, mais des forces qui leur sont supérieures… Il est à souhaiter qu’un second miracle se produise et que Dieu éclaire en dernière minute le Président Martelly pour qu’il se ressaisisse et pour qu’il évite de commettre cette erreur dans laquelle jusqu’à présent, il donne l’impression de foncer tête baissée et qui sera préjudiciable à tous.

Quel est le moteur du Président Martelly dans la publication de ces amendements frauduleux ? Il semble que ce soit seulement la possibilité pour la Diaspora de jouir d’autres nationalités hors des frontières d’Haïti, ce qui est l’une de ses promesses électorales. Rien que cela …

Il faut faire comprendre au Chef de l’Etat qu’il peut le faire à travers quelques petits aménagements administratifs faciles et en donnant une autre lecture moins restrictive à l’article 15 actuel de la Constitution, en disant simplement que cet article n’a pas vocation à s’appliquer en dehors des frontières d’Haïti. Nous pouvons faire en la matière ce que fait la France dont le droit ignore même la double nationalité, mais qui permet à ses ressortissants d’avoir autant de nationalités qu’ils le veulent en dehors des frontières de la France, pour la bonne raison que le droit français les ignore toutes. Le droit haïtien étant calqué sur le droit français ; on n’a qu’à faire ce que ce dernier fait en la matière. De nombreux juristes haïtiens de très haut niveau comme Me Serge Henri Vieux, ont donné de nombreuses consultations à ce sujet, mais leur message ne semble jamais avoir atteint les oreilles des responsables gouvernementaux, qui s’obstinent à sauver des amendements frauduleux dont ils n’ont même pas besoin.

Le Président de la République devrait savoir qu’on n’est aucunement lié par une promesse qui serait impossible à réaliser ou dont l’objet aurait un caractère immoral ou frauduleux. L’Histoire lui en saura gré de ne pas tenir de pareilles promesses…  Dans cette dure épreuve qu’il traverse, le seul conseil que nous puissions nous permettre de donner au Président Martelly, c’est d’éviter les magouilleurs, de ne s’appuyer que sur des juristes confirmés, à l’intégrité reconnue et éprouvée, et de suivre leurs sages recommandations. Tout le reste n’est qu’illusion.

Dr Georges MICHEL
Ancien Constituant de 1987

Wednesday, December 28, 2011

Haiti: Hommes et Femmes de l'annee 2011 par Marcel Lecorps, Tribune Sans Frontiere


Femmes de l'année : Mirlande Manigat pour avoir été la première femme à participer au second tour des élections présidentielles de 2011  http://fr-fr.facebook.com/people/Mirlande-Manigat/100000317531399 Sénatrice Edmonde Bauzile première femme élue présidente d’un parti politique  http://senateurbeauzile.blogspot.com/  La Première Dame Sophia Martelly pour son implication dans le social http://www.facebook.com/SophiaMartelly  Danielle Saint Lot pour la foire Femmes création et production, http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=100298

Homme politique de l'année : Michel Joseph Martelly qui, à la surprise de tout le monde, a battu dix huit candidats à la présidence pour devenir le 56eme Président de la République d’Haïti.  http://www.facebook.com/martelly2010

Le Ministre de l'année : Le Chancelier Laurent Lamothe avec une vision nouvelle et fraiche de la diplomatie Haïtienne http://www.facebook.com/4Haiti

Le Parlementaire de l'année : Sénateur Joseph Lambert, pour ses manouvres qui lui ont permis de passer de l'opposition au gouvernement

Le Stratège politique et visionnaire de l’année : Stanley Lucas pour son combat politique en faveur de la démocratie, des élections libres et une société moderne en Haïti, pour son influence sur l'intérieur et la diaspora et pour sa capacité analytique et opérationnelle. http://solutionshaiti.blogspot.com/ et http://www.facebook.com/people/Stanley-Lucas/715259984

Homme d'affaires de l'année : Denis O’Brien, PDG de la Digicel pour ses investissements dans le domaine des télécommunications, tourisme et autres et pour ses œuvres philantropiques http://www.facebook.com/pages/Denis-OBrien/126779414031282  

Femme d’affaires de l’année : Phelicia Dell pour ses créations uniques qui montrent qu'une autre Haïti est possible tout en restant proche de nos valeurs  http://www.facebook.com/phelicia.dell

Fonctionnaire de l'année : Arielle Villedrouin pour ses efforts de reformes de l'Institut du Bien Etre Social et la protection de nos enfants abandonnés

Policier de l'année : Mario Andresol pour ses efforts continu de reformes de la Police National  http://fr-fr.facebook.com/pages/POLICE-NATIONALE-DHAITI/222803544435075

Diaspora de l’année : Rachel Moscoso Denis, pour ses efforts de promotion de la culture, des valeurs et produits d’Haiti. http://www.facebook.com/people/Rachel-Moscoso-Denis/685000157

Journaliste de l'année : Harrisson Ernest, Frantz Exantus de Signal FM, Hérold Jean François de radio Ibo, http://www.linkedin.com/pub/frantz-exantus/28/182/847  Cyrus Sibert de Réseau Citadelle http://reseaucitadelle.blogspot.com/  et http://www.facebook.com/people/Cyrus-Sibert-R%C3%A9seauCitadelle/1193336642

Homme courageux de l'année : Me. Samuel Madistin pour avoir survécu a une tentative d'assassinat et pour ses positions de principes  http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=27326

Economiste de l'année : André Lemercier, Ministre des Finances, l'économie Haïtienne affiche une croissance de 5%

Avocat de l'année : L’infatigable Juriste René Julien de l’Amicale des Juriste, pour avoir plaidé en faveur d'un état de droit démocratique. www.lamicaledesjuristes.org et Me. Briel La grandeur, assassine par des criminels http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=99751

Perte de l'année : Sonia Pierre, activiste des droits humains qui défendait la cause des Dominicains d’origine Haïtienne et des Haïtiens persécutés. http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=27841

Homélie de l'année : Monseigneur Louis Kebreau lors de la prestation de serment du Président Martelly. http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92501

Le militant des droits humains de l'année : Marie Yolaine Gilles, une activiste infatigable de défense des droits de la personne en Haïti. Elle est membre du Réseau Haïtien de Défense des Droits Humains http://rnddh.org

Le parti politique de l'année : Réponse Paysan, qui est sorti de nulle part pour remporter les élections présidentielles.

Journal de l'année : Le Matin, pour avoir apporté du piment au débat national et pour la première fois rapporte de l'argent à ses propriétaires http://lematinhaiti.com/

La région de l'année : Le Nord-est qui a bénéficié de plusieurs investissements majeurs alors que sa population est très maigre par rapport aux autres départements géographiques du pays.

Organisation femmes de l'année : Femmes en Démocratie dirigée par Danielle Saint Lot pour la foire création et production femmes. http://www.facebook.com/pages/Femmes-En-Democratie/175591945836735

Organisation des droits humains de l'année : Le Réseau National Haïtien de Défense des Droits Humains www.rnddh.org  pour ses rapports sur la corruption, les violations de la loi et des droits de la personne.

Le dossier de l'année : L'éducation, en 2010 a la rentrée des classes la société Haïtienne avait oubliée les 500.000 enfants qui ne pouvaient pas aller a l’école. A la rentrée des classes en 2011 prés de 900.000 enfants sont rentrés en classe grâce a l’initiative du Président Martelly et le dossier de l’éducation est sur toutes les bouches.

Etranger de l'année : L’acteur américain, Sean Penn, pour avoir maintenu son engagement en faveur des sinistrés d’Haïti  http://www.facebook.com/SeanPenn

L'organisation Internationale de l'année : L'Organisation des Etats Américains pour son apport aux élections libres honnêtes et démocratiques http://www.oas.org/fr/centre_medias/communique_presse.asp?sCodigo=F-01 Pages Facebook de l'annee: Michel Martelly http://www.facebook.com/martelly2010 et Anmwe http://www.facebook.com/AnmweNation

Radios de l'année :  Signal FM dans l’Ouest, RTMS dans le Sud, Radio Kontak dans le Nord, Mag Horizon dans le Plateau Central, Tet a Tet a Saint Marc, radio Classique Inter a Orlando, Radio Kamoken a Miami, Radio Ayiti International a New Jersey, Radio Haiti Focus a New York, Radio Energy a Boston, Radio Fos a Georgia.

Emission de l'année : Tribunal du Soir présentée par le Docteur Harrisson Ernest http://signalfmhaiti.com/

Le rédacteur politique de l'année : l'Agronome Michel William pour ses écrits provocateurs et intéressants

Révélation de l'année : Patrice Millet, heros de CNN http://www.cnn.com/SPECIALS/cnn.heroes/archive11/patrice.millet.html

La victoire politique de l'année : La ratification du Premier Ministre Garry Conille

Le blog de l'année : Solutions Haïti www.solutionshaiti.blogspot.com  et Réseau Citadelle http://reseaucitadelle.blogspot.com/

Hôtel de l'année : Hôtel Karibe qui est devenu le poumon de Port-au=Prince http://www.karibehotel.com/karibehotel/

Indécence de l'année : La coupure criminelle d'électricité en pleine cérémonie d’intronisation de du Président Martelly http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19122  et La lettre de Sorel Jacinthe, Président de la Chambre des Députés invitant des étrangers a travers le monde à se mêler dans une affaire interne de la République d’Haïti (affaire Belizaire)

Le discours de l'année: Le discours du Premier Ministre Garry Conille a Varsovie  https://www.youtube.com/watch?v=SsyMUosQUaU&feature=player_embedded#!

Grand manipulateur du processus électoral de l'année : Gaillot Dorsinvil, pour ses manipulations électorales reconnues par les missions d’observations électorales.  http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=19148

Le perdant de l'année : L’ancien Président René Préval qui voulait imposer sa continuité avec Jude Célestin et a piètrement échoué malgré les tentatives répétées de son CEP.  http://www.haitielections2010.com/details.php?id=433

La honte de l'année : La falsification de l’amendement de la constitution de 1987 par deux sénateurs de l'INITE  http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96097

Le scandale de l'année : Le viol des soldats de la MINUSTAH sur un jeune Haïtien de 19 ans

Les bouffons de l'année : Le sénateur Moise Jean Charles et le député Arnel Bélisaire. Le premier pour son incompétence, son incapacité et son esprit négatifs. Le second un délinquant qui voulait se faire passer pour un héros

Les intolérants de l'année : Lesly Jacques de Radio Amérique Internationale et Jean Ménard de radio Caraïbe ; deux journalistes qui sont allergiques aux opinons contraires. Ils ne tolèrent pas les opinions qui ne satisfont pas leurs fantasmes. 
-fin-

Saturday, December 17, 2011

Nouvelles réflexions utiles de sortie de crise par Agronome Michel William


Le présent article est un nouvel essai de convier les élites haïtiennes á prendre du recul pour trouver les voies et moyens d’une sortie définitive de la  crise en les invitant á  réfléchir une fois de plus sur le pouvoir, la nature du pouvoir  et la constitution de 1987.On va essayer de s’arrêter á  quelques définitions  de certains mots clefs pour mieux fixer certaines idées.

Qu’est -ce que le pouvoir et qui détient le pouvoir en général ?

Le pouvoir est la faculté  de manipuler la société. Détiennent le pouvoir tous ceux-là qui  ont les moyens d’influencer la population pour la porter á  faire quelque chose .Ce quelque chose  peut être á  leur  profit, au profit d’un groupe, d’un caste ,d’un individu ou de la collectivité. Un  parlementaire est un pouvoir. Un ministre est un pouvoir. Un président est un pouvoir ,un écrivain est un pouvoir. Un animateur  d’une émission de radio est un  pouvoir. Un homme d’affaire est un pouvoir. Chacun  de ces groupes essaie de manipuler l’opinion  en vertu de ses objectifs et de ses desseins .Chacun  de ces groupes de par la position qu’il occupe dans l’échelle de la hiérarchie sociale et économique détient une partie de ce pouvoir et cherche inévitablement á  l’en abuser.Une fois qu’il est reconnu  de posséder  ce brin de pouvoir ,il se  comporte comme tel. Ceci est possible en l’absence de normes.

Ces derniers temps j’ai pris un véritable plaisir á écouter les grandes vedettes de la presse parlée haïtienne .J’ai également analysé les éditos des deux plus grands journaux édités en Haïti. .En y réfléchissant, j’ai observé un recul et me suis évertué á  comparer le contenu de mes articles au regard des desseins  que caresse chacun de ces directeurs  d’opinion . Je ne sais  pas  si moi-même je crée cette sensation de puissance et de certitude  dans mes articles, mais en les écoutant ou en les lisant , ils m’arrachent ce crédit  de puissance dont faisait preuve le président  Jean Bertrand Aristide au fait  de son pouvoir quand il disait «  Quand je veux  je peux ».

De nos jours, chaque acte posé par l’exécutif est analysé á  la loupe par la presse suivie d’un ensemble de recommandations qui semblent dire  que c’est eux qui détiennent la solution du problème. Le fond de l’éducation, la nomination des délégués, les voyages, l’envoi d’argent au passage, les six cent millions d’Aba grangou, la vente d’engrais au rabais, les quatre cent millions  de joyeux noël, l’affaire Bélisaire , la nomination des directeurs généraux, le choix des membres du cabinet . La presse y voit partout du grabuge causé par le président  mais se refuse á  faire le moindre effort pour expliquer et s’expliquer les accros commis par le président. L’homme veut bien faire et implore la compréhension des autres ou mieux le support des autres pour y arriver. Martelly ne cherche pas la confrontation criminelle.

Notez bien que je ne critique personne .Je n’accuse personne  d’avoir raison ou d’avoir tort. Je cherche seulement á  expliquer la structure du pouvoir, la compréhension de la manifestation du pouvoir que chacun croit détenir sur la société  haïtienne. Je voudrais en me penchant sur cet article  emmener  les concitoyens haïtiens qui me lisent á  réfléchir une fois de plus   sur les vrais moyens de sortie de la crise.
Pour répéter quelqu’un il n’y pas á proprement parler de crise nouvelle. La crise est la déjà. Elle existait  au milieu de nous. Elle  nous minait. Elle nous divisait. Il y a seulement l’apparition d’éléments  nouveaux qui l’ont exacerbée..

Pour éviter des dérives préjudiciables  dans l’exercice de ce pouvoir les grands érudits  ont  inventé la constitution

Qu’est ce que la constitution et que recherche le peuple dans la promulgation d’une constitution ?

La constitution  dit on ,est une sorte de loi mère qui vient définir les relations  entre les gouvernants et les gouvernés. C’est le contrat social. Dans une constitution sont fixés les principes  qui visent la pacification de la société. Pacification de la société  signifie établir les critères de base  pour la rédaction et la promulgation  des lois qui viendront formater des institutions qui serviront de remparts  contre les tentations  des choisis d’abuser le pouvoir , de faire du tort á  la population en prenant des mesures qui les permettent de s’approprier les richesses qui devraient profiter á  tout le monde. Une constitution est faite pour protéger la société. Elle est faite pour garantir les droits de tous. La première qualité d’une constitution est de faire l’acceptabilité  au niveau de la population. Sa  première utilité est de pouvoir faire l’unanimité au niveau des institutions á  créer  pour garantir une égale liberté des citoyens, une égale jouissance des droits reconnus á  chaque citoyen et un respect parfait des prescrits qui violeraient l’intérêt  collectif.

Partant de ces principes une constitution qui dans sa rédaction violerait les droits des individus au profit des autres  n’est pas une constitution. Une constitution qui diviserait les gens  au lieu de les réunir  n’est pas une constitution. Un amendement concocté dans la ruse , dans les salons du président de la république et interdit de discussion en public n’est pas un amendement. Un amendement dont ne partage pas les partis politiques d’où seront recrutés les leaders appelés á diriger le pays  n’est pas un amendement Un amendement qui ne fait pas l’unanimité des partis politiques avant sa promulgation est un élément de futurs troubles pace que son contenu aura été  seulement le projet partisan de ceux-là qui l’ont écrit pour en jouir  les privilèges. C’est pourquoi il est inscrit dans toute constitution que l’amendement voté  ne serait mis en application que par le gouvernement  et par la législature qui n’étaient pas associés á  sa rédaction et á sa promulgation. C’est pourquoi aussi je digère mal les appréciations de certaines élites qui se disent constitutionalistes et qui sont incapables d’expliquer á  la grande masse les avantages et les désavantages de la constitution de 1987 ou les vices de la constitution amendée.

Est-ce que la constitution de 1987 et son amendement répondent á ces préoccupations de la société haïtienne?

Pour répondre á  cette question, il appartient á  la société  haïtienne, dans ses grandes composantes  de se prononcer en toute liberté et en connaissance de cause  sur les grands principes inscrits á  l’intérieur de la dite constitution ou de ce dit amendement. Les idées inscrites dans l’amendement doivent pouvoir être discutées en toute liberté  et ouvertement dans tous les coins de la république  pour s’assurer que les idées   retenues  sont partagées par  la majorité de la population. Elles ne devraient pas poser de problèmes entre les partis politiques. Si ces derniers qui ont des yeux d’éditeurs pour lire un texte n’en  veulent pas , que dire de la masse de la population appelée seulement á obéir aux lois ?

La constitution de 1987  dans sa version originale  ne répond pas á  ces  préoccupations parce qu’elle a été faite  contre  le régime présidentiel et au profit d’un législatif  qui a le pouvoir de bloquer  l’exécutif. sans laisser la possibilité á  ce dernier pouvoir d’exercer  des recours .On se rappelle que le régime militaire post Jean Claude  et le groupe « One respe  konstitisyon » ne l’avaient pas acceptée non plus. Sa version a été imposée par la population après d’incessants appels á  la radio qui avaient su canaliser les énergies mobilisées  pour la faire accepter par un referendum. Son applicabilité  même partielle ou sa violation ont  été obtenues au prix de la corruption des parlementaires.

L’amendement de la constitution de 1987 fait avec ruse  dans la précipitation et en secret n’a pas été le consensus de la  volonté populaire  qui avait ras le bol des prestations de ses dirigeants. de 1986 á 2010. Il  a été fait á l’instigation de Mr Préval qui accusait la constitution de 1987  d’être une source d’instabilité  pour lui et pour tous les gouvernements qui l’ont violée  pendant les vingt cinq années  de son application .Elle a été manipulée par le groupe majoritaire CPP gagné au dessein du président Préval. Elle a été reformatée par l’INITE devenu GPR qui y a inscrit sa conception du pouvoir alors que l’élection de ces parlementaires  n’a pas été le choix du peuple astucieusement écarté La version amendée et votée a été massacrée officieusement  avant d’être publiée .Tout ceci pour faire échec au nouveau gouvernement.

L’exécutif de Martelly qui ne rentrait pas dans les desseins machiavéliques de l’INITE devient un obstacle á  la mise en place de l’amendement. Celui-ci a du subir de nouvelles corrections criminelles avant d’être publiées officiellement pour essayer d’étouffer dans l’œuf  les prétentions éventuelles du nouvel exécutif .Le blocage de la formation du gouvernement de Martelly tire sa source dans l’amendement de la constitution qui plait au groupe des parlementaires sans plaire á l’exécutif, au   judiciaire et aux collectivités territoriales. Le vers est dans le fruit.

La presse haïtienne, une autre structure du pouvoir,  qui se rappelle les dures batailles livrées contre les dictatures des Duvalier et des Aristide et la quantité de personnes tombées au cours de ces luttes pour arracher la liberté d’expression anticipe déjà les conséquences d’un retour inopiné du  duvaliérisme et du militarisme criminel. Elle  raidit  sa position. On sent dans le « di’m ma di’w » du 15 décembre une tentation peureuse du journaliste   de refaire l’alliance  de 1990 á l’invitation des rescapés de fanmi Lavalas. Le journaliste serait prêt contre lui même. Il serait prêt á y souscrire moyennant des confessions, des témoignages, des regrets qui ne suffiraient pas encore pour rééditer l’aventure de 1990 suite aux coups bats inoubliables reçus dans la lutte pour la confiscation du pouvoir. De gros nuages  s’amoncèleraient á l’horizon.

Pour survivre á ces nuages noirs du ciel politique haïtien, le gouvernement et les Nations Unies sont  en train de faire des dépenses de prestige  rien que pour créer un climat d’apaisement Elles seront comptabilisées á la fin de l’année dans le passif de ces deux institutions qui n’en ont pas le choix. Ces dépenses sont sans cesse remises en cause  par le parlement ,  par la presse et par  les partis politiques á la veille des élections. Du coté de l’exécutif ,on essaie de jouer tantôt avec les députés, tantôt avec les sénateurs tantôt avec les magistrats ,tantôt avec les casecs pour masquer le véritable problème qui est la difficulté de gouverner avec les meilleures volontés  et   l’impossibilité d’écrire une nouvelle constitution pour répondre aux besoins désormais plus qu’éclairés de la population  nés des expériences condamnables du duvaliérisme et de lavalas. Le groupe des parlementaires défend mordicus ses prérogatives partisanes  inscrites dans l’amendement et s’oppose á tout changement qui viendrait rétablir l’équilibre des trois pouvoirs au profit de la majorité.. Ces jeux vilains révoltent la presse . Etant donné  que les Nations Unies  coresponsables de l’imbroglio politique  ne veulent pas être interpellées, elles semblent se  soumettre á la fausse volonté  de l’exécutif et du législatif dans la recherche de compromissions qui enlisent d’avantage le peuple haïtien.

Les véritables hommes clef de la crise d’aujourd’hui  sont la presse haïtienne  et la société civile qui doivent arrêter de faire le show biz pour exiger de l’exécutif et du parlement  l’annulation de la constitution de 1987,celle de  son amendement, la rédaction et la promulgation d’une nouvelle constitution qui placerait l’exécutif de Martelly devant ses nouvelles responsabilités discutées, le législatif devant ses nouvelles  responsabilités discutées, le judiciaire devant ses nouvelles responsabilités discutées, la presse devant ses nouvelles responsabilités discutées. Tout ceci bien entendu  á  la lumière des contraintes et de dispositions transitoires posées par les conditions de l’investissement massif du capital étranger  impliqué dans la reconstruction du pays. Il n’y a aucune raison d’avoir peur de Martelly si on se réunit  pour le mettre sur un  chemin imposable á  tous. A mon humble avis c’est la seule façon d’éviter le retour du duvaliérisme grimaçant, du lavalas conspué et décrié, du militarisme krazezo, du prévalisme éhonté et de jeter les bases  d’une autre Haïti. Le vers est dans le fruit. Il n’y a pas d’autre façon de sortir de la crise. Il faut sortir et de la peur du duvaliérisme et de la nostalgie des quatre vingt sixards. Le redémarrage du pays est á ce prix.

Saturday, December 10, 2011

Non á l’école de la«démocratie á la presse haïtienne ou la responsabilité manquée de proteger de la MINUSTHA » par Agronome Michel William


La presse haïtienne  vient de créer  au cours de l‘exercice fiscale 2010-2011 une nouvelle école de la démocratie. Son non est « la Démocratie á la presse haïtienne  »Les disciplines enseignées sont :L’accommodation de l’amendement constitutionnel blasphémé  considéré comme un cas anodin de violation constitutionnelle,  le respect de la primauté du droit parlementaire au détriment des deux autres pouvoirs, le respect des libertés individuelles au mépris des libertés collectives, le droit au travail dans l’insécurité de l’investissement public et privé , le droit á  la sécurité alimentaire en restant á l’intérieur d’un système  qui valorise les conditions de l’insécurité agricole, la critique hier  et la défense aujourd’hui du secteur bourgeois des affaires dans le dernier forum de l’investissement , l’utilisation de tout bois pour en faire des flèches ,si cela peut servir pour faire échouer le mandat  du président. La presse haïtienne  utiliserait les faux semblants.
Des haïtiens avertis  en lisant mon introduction me traiteraient  d’illuminé  car jamais,  au grand jamais on ne trouvera des personnes en Haïti pour associer les journalistes haïtiens  á  ces extrêmes. Soit !Ils ne se trompent pas  et moi non plus. En envoyant un tel message je voudrais simplement exprimer le constat que dans leur traitement quotidien du fait politique et économique  les journalistes haïtiens veulent á  la fois avoir le beurre et l’argent du beurre, une chose et son contraire et ne croient pas dans l’équilibre momentané  des trois pouvoirs. Et je m’explique.

Il se trouve que frappé depuis 1804 de sanctions politiques et économiques le peuple haïtien  a développé un mode de survivance á  toute une gamme de sanctions dont la plus récente a été l’embargo économique  décrété par l’OEA et l’ONU contre Haïti  sur demande du président Aristide en 1991. De plus,   Haïti placée sur les routes des cyclones tropicaux,  fait face chaque année á un ensemble d’aléas climatiques dont les dommages jamais réparés s’ajoutent aux précédents pour en faire un cocktail explosif  de révolte á  tout moment. Ce cocktail explosif n’offre aucune condition de sécurité  pour le capital financier qu’il soit étranger, national ou haïtien de la diaspora. Dans cet esprit, le dernier forum de l’investissement réalisé au Caribe Convention Center ne fait ni chaud ni froid. Ces sanctions naturelles et artificielles ajoutées aux événements de la transition qui n’en finit pas de 1986 á  2010 ont fait des haïtiens  un peuple aguerri aux pires misères du monde avec des élites  vidées de tout sens  de protection du patrimoine national. Nous sommes devenus un peuple sans honneur , sans grandeur et sans objectif. .La presse semblerait  fonctionner á  l’image de ce peuple. Redresser cette situation implique un pouvoir fort qui a une  politique  économique  basée sur la protection  de l’Environnement et la sécurité de l’investissement sereinement  appuyée par le parlement et par la presse. Le redressement de cette situation  nécessite un virement á cent quatre vingt degrés de l’attitude de ces deux derniers pouvoirs et s’apparente ces derniers jours plus á un leurre qu’á un rêve.

Dans tous les pays du monde la presse est un pouvoir. C’est le pouvoir de la rue. C’est elle qui façonne l’opinion et oriente la population  pour porter  les trois pouvoirs de l’état á  respecter les prescrits de la loi-mère et les lois de la république librement votées et non pas celles votées sous pression et sans motivation claire. Elle est aussi l’allié le plus sûr de l’Etat dans les moments de grande décision.  Nous en voulons pour preuve le soutien inconditionnel des grands medias internationaux aux gouvernements coalisés á  travers les Nations Unies, pour envahir l’Irak, l’Afghanistan, Lybie, Cote d’Ivoire, plus le CPI pour les  vaincus. Le parlement et la presse Haïtienne devraient retenir qu’aussi longtemps les ressources naturelles et humaines d‘Haïti  sont exploitées aussi anarchiquement par le petit capital national haïtien et par la paysannerie sans respect aucun pour la survie des générations futures, les chances sont minces  de placer Haïti sur les rails du changement véritable. Tout ce qu’on peut espérer dans le contexte économique international est un développement façade  á  l’égal  de la Jamaïque, de la république Dominicaine, avec la promulgation de nouvelles lois.qui, tout en attirant l’investissement privé, étranger et haïtien,  créent les conditions  de son épanouissement,  la sécurité de leurs propriétaires et un mieux aller  pour le gros peuple. C’est á peu de chose près l’objectif que devraient se fixer les haïtiens  á travers la CIRH qui n’est autre qu’un regroupement de businessmen  étrangers qui cherchent des affaires en risquant leurs capitaux á  chaque opportunité offerte par le passage  d’un cataclysme naturel dans le monde. Il n’y a  pas de free lunch. Ces businessmen ne sont pas préparés a évoluer sous aucun dictat haïtien mais á imposer leurs conditions d’investissement. Quelles seraient d’après nous  ces conditions ? Elles ne seraient  rien d’autres que :

-La promulgation de lois   votées sur mesure, 

-La condition dictée de l’exploitation agricole des mornes et des plaines dans le cadre d‘une triple politique de reforestation, de production vivrière et de considération du nouveau concept de propriété conditionnelle du terrain

-Le renforcement  approprié de la PNH  qui garantit l’investissement privé  avec  la création d’une force de police de cinquante mille hommes  divisée en deux groupes, une branche armée  pour la protection de l’agriculture et de l’environnement et une branche  policière pour la sécurité des vies et des biens dans  les villes bourgs et faux bourgs du pays

- L’Organisation honnête de la collecte des taxes pour le maintien des conditions de sécurité et d’un minimum de services publics  á  la population.

-L’organisation des tribunaux et la construction de prison dans toutes les sections communales  qui font des prisonniers  une partie  forcée de la  main d’œuvre de travail avec toutes  les structures internes de formation professionnelle.

Cela veut dire que  si aujourd’hui  nous n’inventons pas la dictature la plus coriace des lois pour imposer une  nouvelle organisation du pays á  la lumière  de ce que nous permet  l’introduction des capitaux, nous sommes flambés. Si nous étions un peuple avancé conscient de notre situation, le monde international  qui nous considère  comme un état en faillite n’aurait qu’ á   nous imposer un ensemble de sanctions pour nous crever   l’économie et pour nous ramener  á  la réalité de la démocratie á l’occident. Elle n’y arrive pas parce que nous n’avons rien á y perdre. D’un point de vue environnemental, l’étranger ne peut pas nous abandonner á notre sort. Si oui  nous deviendrions un danger permanent pour sa propre survie. Il y a déjà  de nombreux exemples dans lesquels il a essayé de nous mettre en quarantaine comme dans » La tuberculose, le cholera,  le massacre du cochon créole, la fièvre cochon, la grippe aviaire, la cochenille rose de l’hibiscus, le scolyte, la mouche de la mangue et le boat people qui fragilise son économie  en crise et incapable  de se relever depuis la récession de 2008. Ça  n’a pas marché. D’un point de  vue de survie économique  strict  il est obligé  de réagir á   notre cas d’espèce  unique rien que pour se protéger contre les bactéries et les virus qui pourraient avoir trouvé dans cet état politiquement  failli le ferment idéal de mutation  inconnue qui menacerait sa propre existence de peuple du monde. Il doit se protéger.

La presse haïtienne  en voulant une chose et son contraire ,  semblerait conforter le parlement et la population dans l’anarchie. La dictature qu’on le veuille ou pas, est un passage obligé  vers toute démocratie. On ne devrait  espérer aucun développement avec la démocratie telle que conçue par les ONG, par les organismes de droits de l’homme, par l’étranger et par la presse qui semblerait perdre le nord du développement d’Haïti. Plus les haïtiens  ne se comprennent pas et sont divisés sur les moyens minima de survivance, plus l’étranger s’évertue á  rechercher de solutions transitoires  qui minent les possibilités de sortie de crise comme , en particulier:

-Le maintien du régime des ONG pour s’assurer que si vol il y en a, que l’argent  soit volé par lui-même et non pas par les haïtiens

-La provocation de la guerre civile . Il a tenté déjà plusieurs fois  cette  méthode qui n’a pas marché. Il a tenté et tente aujourd’hui encore la tutelle  Dominicaine á   laquelle  résistent les leaders trujillistes. La république voisine  estime que pour le faire elle devrait posséder  les  reins de l’état d’Israël dans son occupation permanente de la Palestine tolérée par les puissances occidentales.. La république Dominicaine   accepte la  tutelle économique mais résiste á l’envie de  la tutelle politique.

-La tutelle onusienne .L’étranger ayant  constaté  que nous avons mis en échec  les conditions d’entre déchirement, puis celles de la tutelle économique  du pays le plus proche, a essayé celle de la MINUSTHA. La MINUSTHA  a échoué ou est en train d’échouer après sept missions consécutives de 1991 á  2011. Nous sommes un cas d’espèce unique.

A la recherche de cette protection contre la peste haïtienne, l’étranger ne sait quelle nouvelle méthode  de gouvernance expérimenter dans son laboratoire haïtien de politique. La toute dernière en date est la formation  du gouvernement tétra hybride de Gary Conille pour surmonter l’imbroglio de l’amendement  constitutionnel et le disfonctionnement des trois pouvoirs né de la mascarade électorale de 2011.. Il  y croit trouver la dernière pullule politique d’ARV (anti retro virus) dans la formation du gouvernement tétra hybride de Martelly Conille composé de  fanmi Lavalas, d’INITE, des Quatre vingt sixards écartés et de néo duvaliéristes retrouvés . Comme il détient la force et que cette dernière  prime le droit, il nous a imposé ce gouvernement qui entre nous serait un gouvernement typiquement haïtien de la dernière chance confectionné par l’ONU avant une  tutelle sauvage type palestinien  pour un temps illimité.. Il n’aurait pas d’autre choix. Martelly en super intelligent  ne veut de tutelle. Il a joué le jeu  avec  bien entendu certaines faiblesses acceptées par ses proches et critiquées amèrement par ses ennemis dont le parlement et la presse qui voudraient faire échouer son mandat.

Quelle  est donc cette affaire de menacer á tout moment  d’interpellation les membres d’un gouvernement a peine établi s’ils ne répondent pas á une convocation pour s’expliquer sur des actualités dont les problème remontent au temps  de la complicité politique du parlement et de l’exécutif lavalassien ou prévalien ?C’est  une manœuvre permanente de déstabilisation de la vie politique pour éviter  la réinsertion progressive d’Haïti dans l’économiquement correct.  Il est demandé á  la  presse haïtienne   essoufflée  d’observer un moment de répit pour se donner le temps de réévaluer la situation politique et économique du pays  afin de  trouver la passerelle de transition  nécessaire á un nouveau départ dans le politiquement, l’économiquement et le démocratiquement  correct de l’Occident.

Attention les trois dernières expressions  sont bien pesées pour les journalistes sorciers qui perdent leurs temps á  ressasser  les vieux clichés classiques de la démocratie. Aujourd’hui la démocratie  pour les pays  á  économie dominante signifie  la création dans les pays sous développés d’un ensemble de conditions légales facilitant l’entrée du capital international dans ces petits pays  et la gestion directe  des entreprises qui créent les revenus et les emplois. Ceux-ci  ont á  leur portée tout l’appareillage idéologique et culturel pour imposer cette démocratie y compris les Nations Unies, l’OEA, les grands media menteurs et la CPI..C’est le fonctionnement en réseau de ces grands media internationaux qui disent ce qui est ou n’est pas la démocratie  . Que notre presse ait une idée claire  de ce que  la démocratie est pour l’occident en Lybie, en Tunisie, en Egypte, en Syrie en Afghanistan, en Palestine ,au Barein, en Cote d’Ivoire á Cuba, au Venezuela. Notre presse  n’a-t-elle pas été unanime á relayer á l’unisson les  nouvelles de Washington post, de Miami Herald, de NewYork time  sur  la mauvaise disposition des officiels américains á  accepter le retour de l’armée  avec le gouvernement de Gary Conille alors que la majorité de la population attend avec impatience le retour de cette armée ? Ce sont les grands medias qui donnent le ton. Les grands medias disent aujourd’hui qu’ils fonctionnent avec Martelly par personne interposée  avec  le premier Ministre Gary Conille.

J’éprouve un plaisir vraiment amer á  écouter les analyses des journalistes qui tentent désespérément d’expliquer á  la nation dans leurs émissions  la signification symbolique du mois de novembre  et les incidents criminels liés á certaines dates dont les 28 et les 29. en ce moment difficile de la vie nationale. Je lis d’une lecture triste les éditos des journaux  qui pèchent  certaines fois  par excès  en  soufflant tantôt sur le chaud tantôt sur le froid. Je ne doute pas d’une seconde de la capacité de ces journalistes á  évaluer le péril qu’il y  a dans la demeure haïtienne. Je ne questionne même pas leurs motivations  á  remuer les cendres chaudes et douloureuses du passé. Je plains seulement leur faiblesse humaine  á  voir la réalité en face  et á  ajuster leur analyse á l’aune de la sérénité que commandent la crise économique internationale et la situation politique d’Haïti..C’est pourquoi de temps á autre  il s’ébruite la montée de sons apparemment discordants entre confrères de la presse locale nés de petites touches tordues de la réalité politique et économique  du pays  au retour de certaines  excursions. Ne parlons pas des rendez vous manqués de Michel William avec certaines stations de radio qui ont leur lecture de la situation politique du pays en fonction de vieux clichés en attente de réévaluation. La presse haïtienne  par esprit solidaire d’une solidarité mal évaluée est incapable  d’accompagner la population ,le gouvernement et l’étranger  dans la pose des premières pierres d’un édifice qui doit être les plus solides  pour résister aux assauts du statu quo. Elle préfère s’approprier honteusement de la cause de politiciens perdus  pour régler paradoxalement ses différents personnels avec le président Martelly. La presse au même titre que le parlement  doit se rappeler que pour survivre ,tout ce qui est á  la limite de la perception acceptable  est négociable. On peut négocier au niveau de l’état la corruption politique de certains membres et jamais l’escroquerie ouverte. Cette dernière est impie.

Le président Martelly parait comprendre le tournant de la politique et de l’économie. Le parlement, non. La presse, non. Or les structures politiques et économiques qui prévalent aujourd’hui en Haïti ne se prêtent pas á  aucun type d’investissement. Il faut les reprendre totalement..D’où tout ce chassé croisé diplomatique de l’étranger en Haïti pour amener le parlement et la presse á  comprendre les enjeux du moment Aussi longtemps que ces deux structures ne comprennent pas la nécessité de faire taire leurs préjugés pour embrasser á coté de la présidence  de Martelly la cause urgente d’Haïti, les chances sont minces de déboucher sur une issue durable  á la crise. De nos jours ,les possibilités d’arriver á  un accord avec le parlement sont  visibles á  l’horizon politique du pays. Il reste la presse  qui n’a montré encore aucun signal  viable de son assouplissement.

C’est ici que doit intervenir la  notion de responsabilité de protéger de la force d’occupation de la MINUSTHA.  Cette dernière est en Haïti pour stabiliser la vie  politique. Elle y parvient maladroitement en stabilisant tant bien que mal la présidence  haïtienne. Elle a des problèmes á concilier les contraires nés de cette stabilisation forcée..La MINUSTHA devra orienter  ses efforts vers la presse haïtienne pour  l’aider á normaliser ses rapports avec le pouvoir haïtien. Elle doit aider la presse locale á  partager avec elle  les grands enjeux et les moyens La presse étant un pouvoir de poids dans les orientations  politiques et économiques du pays devrait retenir d’avantage l’attention des Nations Unies qui n’ont rien fait jusqu’ici pour la professionnaliser. On ne professionnalise pas la presse  avec les mots d’encouragement ou en invitant les directeurs de media á des réunions de salon..On professionnalise une institution dans son organisation, dans sa structuration, dans le développement de son  business et dans l’épanouissement des acteurs. Dans la hiérarchie des responsabilités de protection il y a lieu de retenir par ordre de priorité, le peuple haïtien, les institutions et l’individu. Dans l’affaire Martelly Bélisaire le parlement et la presse ont choisi de prioriser l’individu. Ils ont rejeté respectivement en troisième et en second plan les nobles aspirations du peuple haïtien et les institutions . Les Nations Unies ont choisi d’ignorer la contribution de la presse á la solution de la crise et ne l’ont pas accompagnée.

Les mêmes approches tentées auprès du parlement  par les Nations Unies pour l’amener á la table de négociation devraient être aussi essayées avec la presse  Notre presse doit se rappeler que le peuple haïtien n’a jamais autant besoin de son accompagnement en ces jours difficiles de la reprise. Si elle doit faire un sacrifice pour retrouver le chemin de la collaboration avec le pouvoir constitutionnel haïtien, elle ne devra reculer devant aucun effort  en son pouvoir pour le faire.
michelwilliam1000@hotmail.com

L’haïtianisation de l’écriture chez Jacques Stephen Alexis par Rafael Lucas, Universite Bordeaux-3


L’œuvre de Jacques Stephen Alexis s’inscrit dans un cadre historique littéraire et culturel, en Haïti, qui se situe entre le courant réaliste social de la période 1898-1912 et l’année 1961, année de la mort tragique du romancier. 1961 est considéré par Jean Jonassaint (Des Romans de tradition haïtienne) comme une « année charnière » car c’est « le début de la répression aveugle duvaliériste qui entraîne l’exode massif des Haïtiens »[1] et qui marque une évolution dans les formes et les thèmes romanesques. Entre les deux périodes susmentionnées, le traumatisme de  recolonisation de l’Occupation américaine (1915-1934) et l’anthropologie militante du Mouvement Indigéniste (années 1930-1950) nourri de l’apport culturel d’Ainsi parla l’Oncle (1928) de Jean Price-Mars, ont conduit à une réévaluation valorisante de la culture haïtienne. L’époque se caractérisait également par des pensées de la positivité : la défense des couches populaires (notamment dans le roman paysan), la diffusion d’idées marxistes (chez Jacques Roumain, Jacques Stephen Alexis, René Dépestre, entre autres) et le déploiement d’une esthétique de la célébration de l’espace haïtien, évidente dans le Réalisme merveilleux. Pour Maximilien Laroche on était passé d’un certain courant antiraciste[2] de la fin du XIX ème siècle haïtien à un inventaire et à une promotion de la culture nationale, autrement dit « de la défense à l’illustration ». [3]
                               
Le bruissement de la langue haïtienne
L’illustration en question se manifeste avec une prégnance particulière dans l’œuvre de Jacques Alexis. Les marques d’haïtianisation du texte alexien sont visibles dans tout l’espace littéraire de l’œuvre : le péritexte (titre, préfaces, prologues, notes), la langue, l’espace, le champ référentiel, les personnages. Les références fréquentes à la culture haïtienne confèrent à l’écriture d’Alexis un bruissement culturel permanent. Dans les expressions « une case de monde fou » (Compère Général Soleil) littéralement, « une maison de fou », on entend la résonance du créole « oun kay moun fou ». « Quelle justice peut exister pour des nègres des feuillages comme nous ? » demande le grand-prêtre Bois-d’Orme dans Les Arbres musiciens[4]. Derrière l’expression « nègres de feuillages », on entend le créole haïtien « nèg fey (cul terreux, pauvre bougre). Quand le Vieux Vent Caraïbe (Romancero aux étoiles) admet son côté fureteur (« Fouille-au-pot comme je suis… »[5]), on perçoit l’écho du mot haïtien fouyapòt. Dans Compère Général Soleil (1955), Compère évoque clairement le personnage de conte et la sociabilité populaire. L’allusion est moins patente dans le titre L’Espace d’un cillement (1959), traduction de l’expression haïtienne avan ou bat je w, expression reprise deux fois dans Les Arbres musiciens (1957)[6], puis mentionnée en espagnol dans Romancero aux étoiles (l’espace « de un abrir y cerrar de ojos »[7]), pour marquer cette fois un ancrage caribéen. Les prologues de Compère Général Soleil et de Romancero aux étoiles constituent une véritable synthèse d’éléments anthropologiques, linguistiques et esthétiques d’un univers populaire haïtien. Il faut y ajouter un souci pédagogique constant de traduction des termes de langue haïtienne, dans toute l’œuvre du romancier. Les traductions peuvent précéder les termes en langue haïtienne : « La vieille masure qui menaçait de s’accroupir, qui voulait « chita » dans le marécage. »[8] Le procédé peut s’inverser, comme dans le conte  « Romance du Petit Viseur » (Romancero) où le mot « halefort » (ralfò) précède sa traduction : havresac. Les mots traduits font aussi partie du dispositif de sémantisation du texte. Ainsi une « chouette-frisée » (frize en créole) ricane sinistrement à la première sortie nocturne d’Hilarion dans Compère Général Soleil. Cet oiseau de mauvais augure en Haïti réapparaît à la fin du roman et provoque le malheur final, juste avant qu’Hilarion traverse la frontière haïtienne. [9]
                                              
Le guidage du lecteur
L’auteur procède également par rentabilisation du contexte, en insérant les mots dans une phrase où le mot haïtien éclaire le mot français, ou vice-versa : une dégelée de gifles et de « calottes » (Les Arbres musiciens) ; Bouqui est un gros  balourd, « mazette », malchanceux, couillon (Romancero). Le mot haïtien « calottes », kalòt (taloches), mis en évidence par les guillemets, devient plus compréhensible à côté de gifles ; il en est de même pour mazette (mazèt), maladroit, placé à côté de balourd. D’une manière générale un important appareil de notes à fonction pédagogique accompagne le texte alexien, de manière à permettre au lecteur non créolophone d’appréhender le mot avec plus de vraisemblance dans son environnement culturel : clairin (rhum blanc), grillot (grillade de porc), tcha-tcha (maracas), pipirite (passereau chanteur très matinal), etc. Les notes servent également à éviter la confusion : habitant (paysan), grand don (grand propriétaire), jeunesses (prostituées). Le romancier inclut aussi dans le champ référentiel des noms de personnages très présents dans la tradition orale populaire : Charles Oscar (figure de militaire brutal), Antoine Langommier (célèbre voyant), Louis-Jean Beaugé (homme intrépide et bagarreur), équivalent du major guadeloupéen et martiniquais. Le texte est parsemé de proverbes qui renforcent la densité du récit tout en révélant des aspects d’une vision haïtienne du monde. Citons par exemple dans Compère, « Quand le malfini (rapace) ne trouve pas de poule, il prend de la paille » (lè malfini pa jwenn poul, li pran pay), « Haïssez le chien mais dites que ses dents sont blanches » (rayi chen, di dan l blan) ; dans Les Arbres musiciens, « Le fer coupe le fer » (fè koupe fè), « Seul le couteau connaît le cœur de l’igname » (se kouto sèl ki konn sa k nan kè yanm). Cependant cette abondance de référents haïtiens dans les romans de Jacques Alexis ne vise ni à une exhibition de couleur locale folklorisante ni à un enfermement culturel « natif natal ». Bien au contraire, la mise en lumière du monde haïtien s’accompagne d’une mise en contact avec d’autres univers culturels, en particulier un espace hispano-caribéen et un imaginaire européen médiéval et baroque. Cette ouverture euro-caribéenne se fonde sur une valeur organisatrice de l’éthique de Jacques  Alexis, celle de la fraternité très présente dans son œuvre de fiction et dans son célèbre discours de 1957, intitulé « La belle amour humaine ».[10]
                                                
Eloge et fraternité
La représentation de l’univers haïtien chez J. S. Alexis mélange pêle-mêle l’attachement ombilical à la terre de « Quisqueya la belle » et une admiration-compassion pour les couches populaires marginalisées par les élites mais porteuses d’une culture prodigieuse. Dans Compère Général Soleil, c’est avec des accents dignes de Virgile, d’Hugo, de Pablo Neruda et d’Alejo Carpentier qu’Alexis décrit le fleuve Artibonite : « les grands malfinis, ces condors à l’œil luciférien qui gîtent à côté de la foudre, dans les contreforts géants du Massif Central, seuls  s’abreuvent aux secrètes racines par lesquelles il puise sa puissance de cristal. »[11] Ce fleuve national est témoin de la genèse de la nation haïtienne dans l’enfer agricole de l’esclavage domingois mais il est aussi un père nourricier : « Il est père du café. C’est lui qui donne le riz. C’est lui qui rend gras le bétail. Il fait les fruits non pareils. Si la canne est juteuse, le clairin nouveau savoureux, notre rhum sans rival, c’est au fleuve qu’ils le doivent. »[12] D’ailleurs l’Artibonite est le cousin du Vieux Vent Caraïbe, figure mythique magistrale de l’oralité dans Romancero aux étoiles. L’oralité de l’oraliture alimente en permanence le débit de l’écriture alexienne. Le narrateur du Romancero  s’identifie aux grandes figures d’une tradition orale prestigieuse, celle des sambas (poètes amérindiens), simidors (interprète de contes chantés) des composes (conteurs) du griot africain et du « tireur de contes » populaire. On notera le choix du terme romancero qui se réfère à une tradition littéraire ibérique ainsi que les titres des histoires racontées dans Romancero aux étoiles : « Dit de Bouqui et Malice », « Dit d’Anne aux Longs Cils », Fable de Tatez’o-Flando », « Chronique d’un faux-Amour » « Romance du Petit Viseur, Chantefable ». Tous ces genres de la littérature médiévale européenne renvoient à des compositions mêlant la dimension narrative à prétention véridique et l’intention poétique, à mi-chemin entre la chronique et le récit d’émerveillement. Cette inspiration européenne populaire et aristocratique, n’est pas limitée à un cadre référentiel. Elle est visible dans le lexique (aiguail bréhaigne, céladon, donzelle, froidure, guigne, maritorne, ménétrier remembrance, toton,) et dans certaines constructions de phrase archaïsantes, comme dans la description de Malice dans Romancero : « Je n’ai oncques connu petit compain plus futé, plus malin, plus malandrin, ni plus scélérat !... »[13] Cet effet archaïsant a au moins quatre significations : montrer le dialogue de cultures dans la liberté créatrice de la littérature, tirer parti de certains mots  à cheval sur deux temporalités, autrement dit des mots désuets en français mais bien vivants en haïtien (capon, cambuse, galetas), combiner des imaginaire différents, conformément à l’esthétique baroque, et ennoblir l’univers populaire haïtien par l’emploi d’un lexique européen suranné. Pour illustrer ce dernier cas, citons deux exemples tirés respectivement de Compère Général Soleil   (« Il eut d’un coup la remembrance de la nuit tragique »)[14]  et des Arbres musiciens ([…] les jeunes donzelles rieuses qui rentrant du marché se bousculent à qui mieux mieux)[15]

L’haïtianisation de l’écriture chez Jacques Stephen Alexis révèle donc un propos de désaliénation. Il s’agit d’aller à la rencontre d’un univers culturel national et populaire longtemps sous-estimé et d’en montrer les richesses sur le plan ethnologique, mythologique, social et linguistique. L’investissement de cet univers s’effectue suivant une double intention, celle de l’appropriation créatrice mais aussi du partage humaniste, en ignorant « le colorisme pseudo révolutionnaire » et les « théories pararacistes » (Les Arbres musiciens p. 155). La démarche de l’écrivain est animée d’une énergie vitaliste, empreinte de positivité militante. C’était avant l’instauration de la dictature duvaliériste.
Rafael Lucas, Université de Bordeaux-3.


[1] Jean Jonassaint, Des Romans de tradition haïtienne. Sur un récit tragique, Paris, Montréal, CIDIHCA, 2001, Paris, l’Harmattan, 2002, p. 90
[2] M. Laroche se réfère à des œuvres précises : Louis –Joseph Janvier, Haïti et ses visiteurs (1883), Anténor Firmin, De  l’Egalité des races humaines (1885), Hannibal Price, De la Réhabilitation de la race noire  par la république d’Haïti (1893).
[3] Maximilien Laroche, La Littérature haïtienne : identité – langue – réalité, Ottawa, Leméac, 1981, p. 28.
[4] J. S. Alexis, Les Arbres musiciens, op. cit. p. 194
[5] Op. cit. p. 9
[6] J. S. Alexis, Les Arbres musiciens, Paris, Gallimard, 1957, pp. 183 et 225. Cette expression est aussi mentionnée par Jean Jonassaint dans Des Romans de tradition haïtienne, op. cit. p. 73.
[7] J. S. Alexis, Romancero aux étoiles, Paris, Gallimard, 1960, p. 114.
[8] Compère, op. cit. p. 9
[9] Les deux apparitions de l’oiseau de malheur figurent aux pages 7 et 342 de Compère, op. cit.
[10] Jacques S. Alexis, La belle amour humaine [1957], Revue Europe, Paris, n° 501, janvier 1971, p. 20-27.
[11] Compère, op. cit. p. 165
[12] Ibid. p. 167
[13] Romancero, op. cit., p. 17
[14] Compère op. cit. p. 43
[15] Les Arbres musiciens, op.  cit. p.