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Wednesday, May 1, 2013

A qui profite l’engrais subventionné? par l'Agronome Michel William


La vente  de l’engrais subventionné  un commerce á  fonds perdus pour le distributeur

Un opérateur distributeur d’engrais subventionné est  un élément de la classe  moyenne  qui prend  á sa charge la responsabilité  de vendre l’engrais offert á bas prix par le gouvernement  haïtien sur le marché local. Pour  participer au programme l’opérateur doit avoir une carte d’identification, payer sa patente de commerçant, disposer d’un dépôt pour stocker l’engrais destiné au paysan et posséder un fond de commerce d’un minimum de 200.000 gdes ,conformément  au minimum de 200 sacs requis par le MARNDR pour être un distributeur.. L’analyse du compte d’exploitation du petit distributeur   qui va suivre démontre qu’il  pratique  un  commerce suicidaire. Il finira par disparaître sur le marché et cessera d’être un partenaire viable du gouvernement si le MARNDR continue l’application  du programme de subvention de l’engrais tel que conçu dans les deux dernières années. Cette étude  est faite en ma qualité de citoyen, pour  permettre aux  décideurs  de revoir á  la hausse le  taux de subvention  et pour éviter au gouvernement de Mr Lamothe de payer trop cher á l’occasion des prochaines élections une politique qui ne rencontre  ni les intérêts du distributeur ni ceux du petit producteur. Si la subvention existe, elle devrait être  profitable á  tous, aussi  bien  á  l’importateur qu’aux producteurs et aux  distributeurs. Aujourd’hui  il n’y a que l’importateur qui profite  d’une subvention dont le contrôle économique et technique échappe  au gouvernement.

Vue la décapitalisation avancée du paysan avec la sécheresse de 2012 et vues les pertes infligées  par le passage des cyclones  Isaac et Sandy,  le gouvernement n’a d’autre choix que  d’augmenter la fourchette de la subvention  en l’élevant á  1.100 gourdes  pour être en mesure de livrer sur le marché le sac au prix de 500 gourdes.

 Cette proposition soulèvera á  coup sur la colère du gouvernement qui étant á  court d’argent se débat comme un diable dans un bénitier pour  financer le symbolisme de ses programmes sociaux. La colère est en train de gronder dans le milieu rural. Le petit producteur ne  peut pas trouver  neuf cent gourdes pour payer un sac d’engrais  dont l’utilisation ne garantit aucunement une   récolte économique. Rira bien qui rira le dernier.

Prix de revient du sac d’engrais
Au cours d’une année agricole qui comporte deux grandes saisons , le petit distributeur  ne peut vendre en détail  que 400 sacs d’engrais  s’il arrive á rentrer l’argent dépensé pour acheter le premier lot de 200 sacs de la première saison. S’il est natif de la zone, il achète  le premier lot de deux cent sac d’engrais et le donne á  crédit au petit producteur  qui lui promet de lui payer en nature, riz ou pois  á la récolte. Si c’est un franc commerçant, il vendra  son engrais  par sac ,par marmite  ou par gobelet  qui lui permet de réaliser  350 gdes de profit en vendant le contenu de 12 marmites et demi du sac á 100 gourdes  la marmite.

Pour être habilité á vendre l’engrais subventionné, le petit distributeur devra supporter les charges économiques suivantes sans aucun espoir de remboursement.
Paiement patente  de 20.000 gdes répercuté sur la vente de deux sacs /an: 50.00  gdes
Location saisonnière du dépôt d’engrais  10 gdes par sac: 20.00 gdes
Achat de dix palettes  pour l’entreposage  
150 gdes X 10 palettes: 3.75 gdes
Transport  a Pont Sonde  25 gdes par sac: 50.00 gdes
Manutention embarquement/débarquement 10 gdes par sac: 20.00 gdes
Manutention á  la vente  cinq gourdes: 10.00 gdes
Frais totaux par sac153,75 gdes
Achat du sac au dépôt de l’importateur: 750.00 gdes
Prix de revient du sac : 903,75 gdes 
Intérêt bancaire 22% payable  après 9 moi: 149.00 gdes
Au moins deux voyages a Port-au-Prince 10 jours, soit par sac: 5.00 gdes
 Nouveau prix de revient: 1057,75 gdes
Prix de vente du sac fixe par le MARNDR: 900.00 gdes
Perte minimale par sac  du distributeur                   57,75 gdes

En plus de cette perte ,cette distribution ne  lui donne ni á  manger, ni de quoi pour payer  les frais d’école  et de santé  de sa famille pour les plus fondamentaux.

NB  Dans le sud. les Nippes et dans la grand Anse, le transport d’un sac d’engrais coute cinquante gourdes

En réalité  l’opérateur perd beaucoup plus d’argent qu’il ne pense car de temps á  autre il doit payer quelques rançons  aux chimères en échange de sécurité locale offerte. Il ne doit  même pas penser á revendre  l’engrais en gros . Si oui , il sera écorché avant  la fin de la saison agricole. De plus il devra faire journellement des ponctions sur le capital  pour entretenir sa famille. Les frais de dépenses  malgré réduits á un minimum rendent son business  déficitaire pour continuer le programme. En conclusion le MARNDR devra revoir á la hausse la  subvention  pour garder le petit opérateur sur le marché. Sinon l’opérateur achètera l’engrais, le stockera  quelque part  pour créer la rareté , pour faire monter les prix  et pour sauver son capital.

Enfin il faut rappeler que pour acheter un stock d’engrais de l’ordre de huit cent á  deux mille sacs chez un importateur, il faut déposer son argent á  l’avance chez cet importateur qui ne prête de la banque qu’une partie de la subvention accordée par l’état. Dans ces cas coutumiers le distributeur subventionne aussi á  son tour l’importateur.

Quid du petit producteur ?
Sil faut reconnaître que 700 gdes sur 1600 gdes représentent 43,75% de subvention du prix du sac absorbé par le gouvernement , il ne faudrait pas ignorer que pour un cultivateur  de trouver   neuf cent gourdes pour acheter un sac d’engrais et l’appliquer sur une superficie allant d’un  huitième á  un sixième d’hectare est un véritable mât suifé . Apres avoir perdu sa récolte de l’année  2012, il est dans l’impossibilité  économique de payer ce prix. Mais comme planter sans appliquer l’engrais sur un sol pauvre ne lui garantit aucun retour  sur son  travail, il n’hésite pas á  vendre le dernier bœuf ou cabri qu’il avait pour ne pas perdre la présente  saison pluvieuse .Sil avait déjà vendu son dernier bétail, au cours de la saison perdue, il regarde impuissant la fin de la saison des pluies qui lui fait voir  un demain très  noir pour sa famille..

Vous qui lisez  cet article et qui Imaginez la forte violence que je fais á  moi-même  en acceptant de promouvoir  une politique de subvention d’engrais qui ne répond aucunement aux besoins  du distributeur et du producteur !Realisez vous avec quelle déconvenue je reçois un  planteur ou un distributeur qui me reproche  ma cruauté professionnelle en acceptant de vendre le mensonge pour la vérité. Le  contenu de mes  spot est aussi une amertume que je suis  contraint de boire, parce que  ne le faisant pas, le MARNDR trouvera un autre publiciste  avide de fric pour faire plus de tort aux acteurs comme cette publicité du secteur commercial  sur Ti malice ou celle de  « Fey vet »  qui veut faire croire  que consommer local, planter pied bois, protéger l’environnement  est une question de Jezifra ou de « pote  bye bwa « dans une ambiance de » Kleren «  et  de défoulement de la misère des masses abandonnées..Oui,  j’avale des couleuvres quand je fais de la publicité agricole, parce que en agriculture  toute  publicité est communication pour le développement..Quand on vise le développement on  fait appliquer des politiques publiques  décidées  pour rentabiliser  l’effort agricole du producteur. Ce n’est plus le cas au MARNDR durant ces huit dernières années.

L’importateur ,le seul gagnant
Le seul gagnant du programme de subvention d’engrais du MARNDR est l’importateur qui fait entrer le sac d’engrais  au prix de 1200 gdes  CIF et au compte goutte  pour créer  le faux besoin de stock et obtenir de l’operateur la contrepartie monétaire pour honorer  sa grosse commande...Si un operateur  place chez un importateur  une commande  d’engrais  de 800 sacs ou un conteneur, il devra  déposer á l’avance  son argent á raison de 750 gourdes par sac. . L’importateur  négocie seulement avec la banque  un prêt de  500 gourdes. Il  revendra l’engrais á  750 gdes le sac. L’état lui remettra  la subvention de  700 00 gdes  par sac. Le sac lui revient  a 1.450 gdes.Il fait 250 gdes par sac pour payer les frais de banque et de  manutention  et tirer ses bénéfices. L’importateur et le MARNDR  participent de la création  de la  rareté : le premier  en commandant au compte goute l’engrais tout en s’assurant que c’est l’argent du distributeur qui  constitue  la base financière  de son importation, le second en payant avec retard la subvention  ,lequel retard crée un décalage dans le flux des importations  et fait monter les prix sur le marché informel.

Alternative laissée á l’opérateur distributeur
N’ayant  d’autre choix que celui de perdre son argent avec la présence d’inspecteurs  de marché qui contrôlent le respect du prix anti économique  du sac d’engrais décidé par le MARNDR et les importateurs, l’operateur distributeur achète  l’engrais, le met en dépôt  et crée une rareté artificielle qui fait monter les prix .L’engrais est alors vendu á domicile  á ceux qui sont disposés á payer le prix fort.