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Monday, March 28, 2016

Est-ce que le prochain Conseil Electoral d’Haïti de 2016 sera partisan? Par Stanley Lucas


Caricature du Nouvelliste



















Jocelerme Privert a prêté serment comme Président provisoire depuis le 14 février 2016. Sa mission, conformément à l’Accord du 6 Février 2016, est de finaliser le processus électoral en vue de la prestation de serment d’un Président constitutionnel, le 14 Mai. Un Premier Ministre de consensus M. Enex J. Jean-Charles a été ratifié par le Parlement puis installé le 28 mars. Les neuf membres du Conseil Electoral Provisoire devraient être aussi installés sous peu. Ce conseil électoral sera-t-il partisan ?

Conspirations et manipulations
Depuis quelques semaines, certaines actions du Secrétaire Général de la Présidence Anthony Barbier sont plutôt inquiétantes. Bien que les syndicats aient choisi démocratiquement de confirmer leur candidat, Madame Edith Lourdes Joseph pour le CEP, le Secrétaire Général essaie de faire un choix personnel n’émanant pas vraiment du secteur syndical. C’est ce genre de manipulations de Préval et de l’Inite qui avaient permis à Jacques Belzin d’être aux cotes de Gaillot Dorsinvil au CEP de 2010 avec les résultats qui s’en suivirent. Le secteur syndical a écrit deux lettres au Président intérimaire Privert sur ces manipulations. Il en est de même au niveau des organisations de Droits Humains. Vingt-huit organisations ont voté pour choisir leur délégué. La personne élue avec dix-huit votes est Madame Ketly Julien, pourtant le Secrétaire Général du Palais National avec une personnalité de la Plateforme Haïtienne des Droits Humains ont choisi Jean Simon St Hubert qui a reçu zéro vote le jour des élections du secteur Droits Humains. La même chose s’est reproduite avec les organisations de femmes. Le Secrétaire Général du Palais National, Anthony Barbier, a ignoré les organisations de femmes, et a conspiré avec une organisation dénommée SOFA (Solidarite Fanm Ayisien) pour recruter la personne voulue. C’est la même chose pour trois autres secteurs devant déléguer des personnalités au Conseil Electoral Provisoire. Allons-nous assister à la mise en place d’un Conseil Electoral partisan au service du Président provisoire Jocelerme Privert  chargée de manipuler les résultats des élections comme par le passé ?

Le conflit électoral : une source permanente de crises politiques en Haïti
La source de toutes les crises politiques des vingt-cinq dernières années à la base a été un conflit électoral. Depuis 1990 une partie de la classe politique haïtienne, conditionne sa participation aux élections au contrôle sur le Conseil Electoral Provisoire (CEP) chargé d’organiser les élections.  Le CEP ayant organisé les élections de 1990 était totalement à la dévotion de ce secteur. Après les élections, ils furent tous récompenses. Le Président Aristide nomme Jean Casimir Ambassadeur d’Haïti à Washington, Emmanuel Ambroise Ambassadeur au Canada, le Président de ce CEP fut nommé Ambassadeur d’Haïti à Paris, quand le Sénat de la république fit opposition à ce choix, Aristide par Arrêté présidentiel fit de Jean Robert Sabbalat le Ministre des Affaires Etrangères.

Le même scénario fut répété en 1995 avec Anselme Rémy, un proche du secteur Lavalas qui travaillait à l’Université d’Etat. La manipulation des résultats par les responsables du CEP et le boycott des deux tours par les partis ont créé une division de Lavalas, qui a donné lieu à deux partis. L’un de ces partis réunit Aristide et ses partisans, Fanmi Lavalas qui menaient une politique électorale antidémocratique axée sur la violence et la manipulation des résultats. L’autre parti a été formé de l’Organisation Politique Lavalas qui devint l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) dirigée par Gérard Pierre-Charles. Il faut y ajouter les autres partis de l’opposition, c’est-à-dire la Convergence Démocratique, Le Grand Front Centre Droit (GFCD) regroupant le parti Mobilisation pour le Développement National (MDN) et trois autres partis, et plusieurs autres partis politiques.

Le recours au coup d’État électoral
Lors des élections du 6 Avril 1997 avec un CEP sous leur contrôle, Lavalas réalisa un coup d’Etat électoral. L’opposition au coup d’Etat de Lavalas émergea de la primature quand le Premier Ministre Rosny Smarth bloqua aux archives nationales les résultats fabriqués par la présidence. A l’époque René Preval était la doublure d’Aristide. Préval se révoltera contre Aristide au début de son second mandat en 2006. C’est pour cette raison que Préval maintiendra Aristide en exil en Afrique du Sud et va exclure Fanmi Lavalas des elections de 2009. Smarth fut forcé de démissionner mais le faible taux de participation, moins de 3%, la décision de Smarth et les boycott de l’ensemble des partis politiques contribuèrent a l’échec coup d’Etat électoral de Lavalas. Une négociation politique donna naissance a l’Accord du 4 Mars 1999 avec l’Espace de Concertation pour la mise en place d’un CEP équilibré ayant à sa tête Me. Léon Manus un homme intègre et modéré. Il rassura la classe politique et les secteurs variés de la société civile. Le 21 Mai 2000, le taux de participation était de 60%, contrairement au 5% de 1997, l’ensemble des partis était présent, la sécurité était satisfaisante ainsi que la gestion administrative. Une fois encore Aristide tenta un nouveau coup d’Etat électoral en menaçant de mort le président du CEP. Devant ces menaces, Me. Léon Manus, au lieu de répondre aux diktats d’Aristide et publier de nouveaux résultats des élections fabriquées par la présidence en lieu et place des résultats représentant le vote de la population, décida de partir en exil aux Etats-Unis plutôt que de trahir les principes démocratiques. Une lettre rendue publique par Manus donne les détails de cette tranche de notre histoire politique et électorale. Le 26 Novembre 2000 Aristide exécuta un coup d’Etat électoral avec un CEP qui était dans sa poche. Le taux de participation était de 1%. Il se donnera 83% de ce taux de participation. Ce coup d’Etat électoral permit à Aristide de prendre illégalement le pouvoir le 7 Février 2001. Pour sauver sa présidence le Président Bill Clinton délégua à Port-au-Prince son Conseiller National à la Sécurité, M. Anthony Lake qui signa avec Aristide un Accord en huit points pour le retour à l’ordre constitutionnel. Au lieu d’exécuter l’Accord, Aristide sombra dans des violations systématiques de Droits Humains, des assassinats politiques de journalistes, de leaders politiques et de membres de la société civile, incendiant des locaux de partis politiques etc. Toutes ces exactions ont conduit à sa démission en 2004.

De 2004 à 2006 Le Gouvernement Alexandre Latortue créa les conditions pour l’organisation des élections. Ces élections furent acceptables et René Préval devint pour la seconde fois Président d’Haïti. Il y eut des débats autour de la décision du CEP de compter les votes blancs qui permirent à Préval de recevoir 51.2% en lieu et place des 49% qui ouvraient la porte à un second tour.

En 2009 Préval mit en place un CEP à sa solde qui lui permit de nommer de nombreux conseillers et proches sénateurs de la république. Parmi ces conseillers on retrouvait John Joel Joseph, Moïse Jean-Charles, Jocelerme Privert etc...  L’opposition rejeta ce coup d’Etat mais les contestations perdirent leur intensité. Ces parlementaires mal élus gardèrent leurs sièges.

Les manœuvres politiciennes de Préval
En 2010, Préval et ses alliés de LESWA-INITE avec Gaillot Dorsinvil et Pierre-Louis Opont préparèrent un coup d’Etat électoral. L’objectif était de construire un parti unique en Haïti avec le contrôle de l’Exécutif, deux tiers des deux chambres du Parlement. Un amendement constitutionnel contesté en 2009 préparait la route pour ce contrôle absolu. L’amendement constitutionnel de 2009 à 2012 avait été contesté à cause de la falsification opérée par le Sénateur Privert, selon les écrits de plusieurs journaux et des discussions à la radio. Le coup d’Etat électoral de René Préval en 2010 échoua partiellement. Tout en réussissant à voler plusieurs postes à la Chambre des députés et au Sénat, Préval et ses alliés perdirent la Présidence. Malgré tout, en tirant parti de leur mainmise sur le Parlement, Préval et l’INITE imposèrent l’amendement falsifié.

De 2011 à 2014 par des blocages systématiques, une partie de l’opposition empêcha la tenue des élections. L’objectif était le contrôle absolu du conseil électoral. Ce document présente ces efforts de blocages de 2011 à 2014. A travers un Accord politique, après les violences des rues, ayant pris le contrôle absolu du Conseil Electoral Provisoire et partiel du gouvernement en Janvier 2015, cette opposition  (Lavalas-MOPOD-INITE-FUSION) qui bloquait le processus électoral, décida de se rendre aux élections. Les élections Législatives du 8 Aout 2015 étaient caractérisées par la violence. 85 partis politiques ont participé à cette violence, ainsi qu’aux irrégularités, à l’usage de la fraude et aux déficiences administratives et techniques. Le 25 Octobre 2015 pour le second tour des Législatives et le premier tour des présidentielles ce fut une réussite. Le 27 Octobre des candidats à la présidence, des mauvais perdants, sans aucune documentation et en utilisant des rumeurs lancèrent une campagne pour discréditer ces élections et demander leur annulation. Cette campagne trouva un écho chez des journalistes qui accompagnaient ces candidats. Le résultat c’est que le processus fut remis en question et une Commission d’Evaluation Electorale fit des recommandations à appliquer, pour le second tour des présidentielles entre les deux candidats qualifiés, Jovenel Moïse et Jude Célestin.

Le danger des manipulations de Privert : la dégradation du climat politique
Entre temps le mandat du Président Michel Martelly prit fin et grâce à un Accord entre l’Exécutif et le Législatif pour la continuité constitutionnelle, le Président du Sénat Jocelerme Privert fut élu au second degré Président intérimaire d’Haïti pour 120 jours dans le but de finaliser les élections et de s’assurer qu’un Président constitutionnel choisi par le peuple à travers ces élections puisse prêter serment le 14 Mai 2016. Mais Privert semble vouloir fabriquer une machine électorale à sa dévotion.


Il est important que le Conseil Electoral qui sera nommé cette semaine soit indépendant. Si les informations ci-dessus sont confirmées, Haïti s’oriente vers une dégradation rapide de la situation politique et une instabilité chronique.

Jean Bertrand Aristide aurait ordonne l’assassinat de Mireille Durocher Bertin par Stanley Lucas

"Ignorer les crimes, renoncer à la justice ou tolérer l'intolérable c'est renier la démocratie, c'est la réduire à un simulacre."

Le témoignage public du chef de la sécurité de l’ancien Président Aristide Oriel Jean sur l'exécution du journaliste Jean Dominique avait relance en 2015 le dossier de l’assassinat de Me. Mireille Durocher Bertin et Eugene Ballairgeau. Ca fait vingt et un ans. Cette contribution au débat sur la justice expose les criminels et les voleurs qui règnent comme des maitres sur Haïti. Ils tuent, volent les biens de l’état, les propriétés prive d’honnêtes citoyens, enlèvent et menacent. Ils défient la justice et la police tout en redéfinissant les règles du jeu démocratique. Avec quelques complicités médiatiques les assassins deviennent des persécutés et des prisonniers politiques. La violence est synonyme d’immunité politique devant les tribunaux. De Mireille Durocher Bertin à Jean Dominique en passant par les autres victimes politiques, la justice haïtienne dans ses tentatives de réparer le mal et les injustices est humiliée. L’égalité des citoyens devant la loi semble être un rêve lointain devant la puissance de l’argent, de la force politique violente et quelques responsables de l’état qui sont des lâches. La nouvelle règle semble être que l’homme et sa violence sont au dessus des lois, de la justice et de la constitution. Ceux qui luttent pour le triomphe de la justice, de la loi sont l’objet de menaces, d’attaques et propagandes diffamatoires.

Les mandats, les preuves de ces crimes ne veulent plus rien dire, c’est la force de la violence qui fait peur aux témoins qui devient la règle. Les témoignages des victimes, Madame Bernard Lauture dont le mari a été assassine suite aux ordres d’Aristide, d’Euvonie Georges, qui a décrit les assassinats des jeunes du Cap Haïtien par un dirigeant national de Fanmi Lavalas, Oriel Jean qui clairement défini la responsabilité d’Aristide et de ses hommes et femmes de mains dans les assassinats du pasteur Leroy et du journaliste Jean Dominique et Ovil Duverseau qui était présent lors de l’assassinat de son fils Frantzi Duverseau sont politiquement eliminés. Les juges courageux et leurs familles sont menaces, intimides et sujets d’une propagande politique vicieuse tendant à salir leur personnalité. C’est l’imposition de la violence sur la loi. Les criminels sont la loi. C’est ca l’environnement judiciaire vingt et un an après l’assassinat de Me. Mireille Durocher Bertin qui se battait pour le respect de la constitution et des lois de la république.


Le 28 Mars 1995 Mireille Durocher Bertin était assassine par des officiels et des sbires au service du gouvernement Haïtien sous le contrôle d’Aristide et de Lavalas. Selon les informations disponibles suite a un rapport confidentiel du FBI rendu public, la planification et les ordres pour l'exécution de Me. Bertin venait directement du Président constitutionnel de la république M. Jean Bertrand Aristide. C'était une exécution brutale. Cette avocate mère de 4 enfants en bas âge fut tuée par quinze balles. Eugene Junior Ballairgeau, un client de l’avocate, qui était aussi dans le véhicule fut crible de balles.
  
Mireille Durocher était une avocate brillante et une militante politique très active. Patriote, elle luttait pour le respect des lois de la république et de la constitution d'Haïti. En 1994, Mireille Durocher Bertin publiquement plaidait pour le respect de la souveraineté nationale violée par le débarquement des militaires américains et  la CIA pour réinstaller au pouvoir le Président Jean Bertrand Aristide. Bertin a demande aux instances de notre république et particulièrement au Président constitutionnel de la république Jean Bertrand Aristide de lui expliquer les références constitutionnelles qui l’autorisait a demander officiellement le débarquement et l’intervention des militaires des Etats Unis et de la CIA pour le réinstaller au pouvoir en Haïti en 1994?


Aristide savait a l'avance que les démarches de Mireille Durocher Bertin sur l'illégalité de sa demande officielle d'intervention militaire de 1994 ainsi que sa demande d'imposition d'un embargo économique sur le pays en 1992 seraient condamnes par devant les tribunaux Haïtiens comme des actes inconstitutionnels et illégaux.  Aristide serait aussi convoque par devant la Haute Cour de Justice pour être juge pour trahison et crimes contre la constitution et contre l'humanité pour les enfants, femmes et citoyens tues par l'embargo économique qu’il avait aussi impose sur son peuple. Jean Bertrand Aristide voulut immédiatement enterrer cette démarche légale et politique de Me. Bertin.

C'est dans ce contexte que le complot pour l'assassinat de Mireille Durocher Bertin prit naissance au palais national. Aristide voulait fermer définitivement la bouche de Me. Mireille Durocher Bertin et bloquer toute possibilité de débat public et légal sur la question qui allait provoquer le lancement d'une  procédure judiciaire contre lui. La voix de Me. Bertin était crédible. Membre du barreau des avocats, de la société civile et proche du secteur prive, elle défendait les femmes marchandes gratuitement devant les tribunaux qui représentent 82% du secteur informel et les droits des enfants victimes du système RESTAVEK .

Le complot pour la tuer fut immédiatement  mis en œuvre au Palais National. La responsabilité pour exécuter le plan macabre fut déléguée au Ministre de l'Intérieur, Mondesir Beaubrun.  L'enquête du FBI publier plus tard sur l'internet révélera que le ministre de l'intérieur Beaubrun, le coordonnateur de l'assassinat de madame Bertin, suivait a la lettre les instructions données par Jean Bertrand Aristide. L'exécution de Bertin provoqua un scandale et une révolte.

Suite a l'enquête du FBI, a cause de l'implication directe dans l'assassinat de Bertin, le Ministre Mondesir Beaubrun fut écartée durant la visite officielle du Président William Jefferson (Bill) Clinton en Haïti sur demande de l'administration américaine le 30 Mars 1995. L'enquête sur l'assassinat identifia les frères Eddy et Patrick Moise, anciens membres du SSP comme les tueurs employés par le ministère de l'Intérieur pour exécuter Mireille Durocher Bertin. Les armes utilisées par les frères Moise ont été enregistrées et fournies par le ministère de l'Intérieur ainsi qu'un véhicule tout terrain Izuzu Trooper de couleur grise. Beaucoup de ressemblances avec les assassinats du Pasteur Leroy et du journaliste Jean Dominique. Les frères Moise avaient aussi en leur possession des cartes d'identification du Ministère de l’Intérieur. Cette découverte des enquêteurs sur l'implication des frères Moise dans l'assassinat de Bertin suscita des inquiétudes au palais. Aristide décida immédiatement d'exécuter les deux frères Moise pour éviter qu'ils parlent devant un tribunal.

L'exécution des frères Moise aura lieu a Léogane. Ils furent assassines dans leur sommeil a 5:00 am par le régime, selon les témoignages de plusieurs policiers de la Swatt team. Le trio tout puissant qui contrôlait les assassinats politiques au sein de la police à l'époque coordonnait l'exécution. Les instructions données pour cette opération de la SWATT team : Ne ramenez pas les frères Moise vivants!

Le ministre de la justice en poste Jean Joseph Exume qui était l'un des conseillers privilégies d'Aristide en sait long sur cette affaire. Aucune question d'aucune institution, ni de la presse. Il n'a jamais rien dit sur la mort de ce collègue qu’était Me. Mireille Durocher Bertin. Exume veut oublier ou peut être a-t-il peur de parler pour ne pas connaitre les sorts de Venel Joseph ou d’Oriel Jean?

Vingt ans après, le dossier de l’assassinat de Me. Durocher Bertin est relance par le témoignage du chef de la sécurité de Jean Bertrand Aristide. Vingt ans après les citoyens se demandent pourquoi aucune enquête, aucune condamnation, pourquoi aucune procédure judiciaire ? La grande question, POURQUOI, restée sur les lèvres est relancée a travers onze questions de Madame Anne-Rose Schoen:

1. En effet, Maitre Mireille Durocher Bertin, personnage public, était encouragée dans ces prises de position par plusieurs secteurs de la société haïtienne. Cependant ces mêmes entités n’ont pas jugées bon de condamner sa mort. Je me demande : POURQUOI ?
2. Maitre Mireille Durocher Bertin, femme, épouse et mère de 4 enfants, n’a pas non plus bénéficiée de la condamnation de son assassinat par les multiples associations féminines, qui militent sur le terrain et dont elle a été la fondatrice d’au moins une. Ces organisations des femmes vaillantes, ces « poto mitan » de la société sont restées muettes jusqu’à aujourd’hui? Je me demande : POURQUOI ?
3. Maitre Mireille Durocher Bertin, de son vivant, travaillait souvent gratuitement pour les associations de marchandes, leur expliquant leurs droits et devoirs et défendant certaines gratuitement au Parquet de Port-au-Prince. Pourtant, aucune association ou fédération du secteur informel n’a élevé la voix pour condamner ce crime crapuleux. Je me demande : POURQUOI ?
4. Maitre Mireille Durocher Bertin défendait passionnément les droits de l’enfant, s’opposant contre le fléau du système restavec, contre les abus dans les procédures anarchiques d’adoption en Haïti et contre le trafic de ce que nous appelons aujourd’hui communément l’Esclavage Moderne. Bizarrement, aucune association de droit de l’homme, de la femme ou de l’enfant n’a jugé bon, même 18 années après, de condamner ce qui est arrivé. Je me demande : POURQUOI ?
5. Maitre Mireille Durocher Bertin, avocat, membre du Barreau de l`Ordre des Avocats de Port-au-Prince, a été assassinée avec son client en plein exercice de ses fonctions, jusqu'à date, le Barreau est resté silencieux. Je me demande : POURQUOI ?
6. La société civile, ainsi que ses associations qui œuvrent pour l’installation de la démocratie, pour un progrès socio-économique et pour un état de droit pour tous et toutes en Haïti, n’a pas non plus montré son désaccord par rapport à cette disparition subite et terrible d’une force vive et engagée de son propre milieu. Je me demande : POURQUOI ?
7. Les associations patronales, qui comptaient et qui comptent toujours parmi elles beaucoup de clients de Maitre Durocher Bertin, ont préféré de mettre leurs têtes dans le sable ou imiter la fameuse sculpture des trois singes qui ne voient rien … n’entendent rien… ne disent rien…Je me demande : POURQUOI?
8. Une organisation internationale de défense des droits de l’homme me déclarait par la suite et durant une conversation téléphonique en décembre 1995, qu’elle ne comptait pas défendre le cas d’un des amis de Mireille incarcéré illégalement, car il avait et je cite « politiquement la mauvaise couleur » et qu’elle ne pouvait pas se permettre en 1995 de défendre le cas d’un mulâtre en Haïti…Je me demande : POURQUOI ?
9. Partout ou le nom de Maitre Mireille Durocher Bertin surgit, les intervenants utilisent l’exemple à leurs propres fins ou tournent tout simplement le dos, en déclarant qu’elle aurait dû s’arrêter … se taire, quand elle en avait encore le temps. Je me demande : POURQUOI ?
10. Personne ne s’est mis à manifester au grand jour en criant « plus jamais » - comme cela a été le cas pour tant d’autres victimes d’un crime violent. Je me demande : POURQUOI ?
11. Nous sommes restés muets et nous restons toujours muets, prétendant que cet assassinat n’a jamais eu lieu ou qu’il fait partie de la chronique des faits divers. Je me demande : POURQUOI ?

Anne-Rose Schoen ajoutes: "Ce sont là mes réflexions personnelles sur une situation qui perdurent depuis trop longtemps … 18 longues années, et qui devrait, à mon sens, révolter la conscience de plus d’un. Quelle organisation, institution, association, fédération privée ou publique condamnera finalement l’assassinat de cet être humain, commis il y a 18 années déjà ? Lui rendant ce minimum de respect dont toute personne devrait bénéficier de nos jours ? Tous les crimes se doivent d’être condamnés, y compris celui de Mireille et celui-ci ne l’a toujours pas été… Je me demande : POURQUOI ? Quelqu’un pourra-t-il un jour me répondre … ? POURQUOI ?"

Mireille Durocher Bertin, Brignol Lindor, Pasteur Antoine Leroy, Jacques Fleurival, Jacques Roche, Senateur Yvon Toussaint, Michel Gonzalez, le General Mayard, Jean Dominique, le Père ti Jean, Venel Joseph, Oriel Jean, Bernard Lauture et tant d'autres mentionnes dans la lettre du Sénateur Irvelt Chery font partie d'une longue liste de citoyens exécutés par Aristide et les criminels du mouvement Lavalas pour des raisons politiques. Antoine Izmery, Lovinsky Pierre Antoine, Guy Malary, etc. doivent recevoir la justice qui leur sont dus. Leurs familles souhaitent des actions de la  justice malgré les menacées, la peur et les assassinats des témoins clefs. Les bourreaux sont toujours puissants, ils continuent de défier les autorités judiciaires, de marcher et de cracher sur les victimes. Récemment avez-vous constater avec quelle facilite ces bourreaux ont tue devant sa résidence l'ancien gouverneur de la Banque Centrale Venel Joseph et le chef de la sécurité d’Aristide Oriel Jean qui voulaient témoigner devant la justice sur les crimes et la corruption ? Avez-vous constate l’agressivité avec laquelle trois journalistes traitaient des témoignages qui mèneraient a l’incarcération des criminels qui ont tue leur confrère Jean Dominique a cause de leurs affiliations politiques?


Que faire vingt ans après l’assassinat de Me. Durocher Bertin et un mois après l’assassinat d’un témoin clef dans l’assassinat du journaliste Jean Dominique? Pour qu'il y ait justice nous devons conforter et sécuriser les familles victimes et les témoins. Nous devons supporter le travail des juges courageux pour que l'égalité des citoyens devant la loi devienne une réalité. Nous devons nous battre pour traduire les bourreaux, sans abus, devant la justice.