Le 28 Mars 1995 Mireille Durocher Bertin était
assassine par des officiels et des sbires au service du gouvernement Haïtien. Les
informations publiées et les témoignages disponibles prouvent que les ordres
pour l'exécution de Me. Mireille Durocher Bertin venait directement du
Président constitutionnel de la république Jean Bertrand Aristide. C'était une
exécution brutale. Cette avocate mère de 4 enfants en bas âge fut tuée par plus
de vingt balles. Eugene Junior Ballairgeau, son client, qui était aussi dans le
véhicule crible de balles, perdait aussi la vie. Le jour de son exécution Me.
Mireille Durocher Bertin, était enceinte. Vingt quatre ans après pas un mot des
représentants du barreau des avocats, pas un mot des organisations de femmes et
pas un mot des organisations de droits humains. Ont-ils peur d’être assassines
?
Mireille Durocher était un avocat brillant et
une militante politique très active. Patriote, elle luttait pour le respect des
lois de la république et de la constitution d'Haïti. Avec une grande conscience
sociale, elle défendait gratuitement dans les tribunaux haïtiens les cas des
petites marchandes et des démunies. En 1994, cette patriote était la seule
femme à se rendre sur le Champ de Mars pour déposer une gerbe de fleurs aux
pieds des héros de l’indépendance pour protester contre le débarquement illégal
des militaires étrangers sur le sol Haïtien.
Mireille Durocher Bertin publiquement plaidait
pour le respect de la souveraineté nationale violée par le débarquement des
militaires américains sollicite par Jean Bertrand Aristide pour le réinstaller
au pouvoir en 1994. Aristide sans l’aval du parlement avait signé pour autoriser
ce débarquement. Il avait qualifié cet acte de trahison de « ti dezod ». L’assassinat de Bertin fut ordonné
parce qu’elle voulait que les instances de notre république, particulièrement
que le Président Jean Bertrand Aristide explique au peuple, au parlement, les
provisions constitutionnelles et légales qui lui ont permis de solliciter
officiellement l'intervention des militaires des Etats Unis pour le réinstaller
au pouvoir en Haïti ?
Aristide savait que les actions de Mireille
Durocher Bertin contre l'illégalité de sa demande officielle d'intervention
militaire de 1994 ainsi que sa demande d'imposition d'un embargo économique sur
le pays aboutiraient à son jugement pour haute trahison par devant le parlement
et les tribunaux Haïtiens. Les actes posés par lui étaient inconstitutionnels
et illégaux. Aristide risquait d'être
convoque par devant la Haute Cour de Justice pour être juge pour trahison et
crimes contre l'humanité pour les enfants, femmes et citoyens tues par son
embargo économique 1992 – 1994. Un risque qu'il n'allait pas prendre. Il
décida d’exécuter sauvagement Me. Bertin.
C'est dans ce contexte que le complot pour
assassiner Mireille Durocher Bertin prit naissance au Palais National. Aristide
voulait fermer définitivement la bouche de cette avocate qui gênait et fermer
le débat public et légal sur sa trahison qui mènerait au lancement d'une
procédure judiciaire contre lui, le Président de la république. Le complot pour
la tuer fut orchestre au Palais National. La responsabilité pour exécuter le
plan fut déléguée au Ministre de l'Intérieur, Mondésir
Beaubrun
Ceci
sera confirmé par une enquête du FBI qui fut déclassifiée par le Congrès des
Etats Unis et qui est disponible sur l’internet. Cette enquête révélera que le
ministre de l'intérieur Beaubrun, le
coordonnateur de l'assassinat de Madame Bertin, suivait à la lettre les
instructions données par Jean Bertrand Aristide. L'exécution de Bertin provoqua
un scandale et une révolte.
Suite à l'enquête du FBI, à cause de son
implication directe dans l'assassinat de Bertin, sur demande de
l'administration américaine, le Ministre Mondésir
Beaubrun fut mis à l’écart durant la visite officielle du Président
Clinton en Haïti le 31 Mars 1995. L'enquête du FBI identifia les frères Eddy et
Patrick Moise comme les tueurs employés par le ministère de l'Intérieur pour
exécuter Mireille Durocher Bertin. Les armes utilisées par les frères Moise ont
été enregistrées et fournies par le ministère de l'Intérieur ainsi qu'un
véhicule tout terrain, Isuzu Trooper de
couleur grise. Les frères Moise avaient aussi en leur possession des cartes
d'identification du ministère de l’Intérieur. Consultez les détails de l'enquête du FBI en français et en anglais.
La découverte des enquêteurs sur la
responsabilité des frères Moise dans l'assassinat de Bertin suscita des
inquiétudes au palais à cause des demandes d’informations additionnelles du
Congres des Etats Unis. Pour éviter des complications pour Aristide aux Etats
Unis, il fut décidé au Palais National d'exécuter immédiatement les deux frères
Moise pour éviter qu'ils parlent devant un tribunal.
L'exécution des frères Moise aura lieu à Léogane. Ils furent assassinés à 5: 00 a.m. par le régime alors qu'ils étaient dans
leur sommeil, selon les témoignages de policiers de la Swatt team. Le trio tout
puissant qui contrôlait la police à l'époque coordonnait l'exécution. Les
instructions données par le palais pour cette opération de la SWATT team se
résumait ainsi : sous aucun prétexte, il ne faut absolument pas ramener pas les
frères Moise vivants!
Le ministre de la justice en poste à l’époque,
Jean Joseph Exumé, qui était l'un des
conseillers privilégiés d'Aristide en sait long sur cette affaire. Il n'a
jamais rien dit et il fait toujours semblant, prenant son air de militant de
droits humains. Il veut se faire oublier ou peut-être a-t-il peur de parler
pour ne pas connaitre le sort de Venel Joseph ou Oriel Jean? Ou encore avait-il
un rôle similaire que celui de Mondesir
Beaubrun? Les militants de droits humains qui font de la politique en
Haïti refusent de publier des rapports sur ce crime qui implique leurs amis.
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