"Ignorer
les crimes, renoncer à la justice ou tolérer l'intolérable c'est renier la
démocratie, c'est la réduire à un simulacre."
Le témoignage
public du chef de la sécurité de l’ancien Président Aristide Oriel Jean sur
l'exécution du journaliste Jean Dominique avait relance en 2015 le dossier de
l’assassinat de Me. Mireille Durocher Bertin et Eugene Ballairgeau. Ca fait
vingt et un ans. Cette contribution au débat sur la justice expose les
criminels et les voleurs qui règnent comme des maitres sur Haïti. Ils tuent,
volent les biens de l’état, les propriétés prive d’honnêtes citoyens, enlèvent
et menacent. Ils défient la justice et la police tout en redéfinissant les
règles du jeu démocratique. Avec quelques complicités médiatiques les assassins
deviennent des persécutés et des prisonniers politiques. La violence est
synonyme d’immunité politique devant les tribunaux. De Mireille Durocher Bertin
à Jean Dominique en passant par les autres victimes politiques, la justice
haïtienne dans ses tentatives de réparer le mal et les injustices est humiliée.
L’égalité des citoyens devant la loi semble être un rêve lointain devant la
puissance de l’argent, de la force politique violente et quelques responsables
de l’état qui sont des lâches. La nouvelle règle semble être que l’homme et sa
violence sont au dessus des lois, de la justice et de la constitution. Ceux qui
luttent pour le triomphe de la justice, de la loi sont l’objet de menaces, d’attaques
et propagandes diffamatoires.
Les mandats,
les preuves de ces crimes ne veulent plus rien dire, c’est la force de la
violence qui fait peur aux témoins qui devient la règle. Les témoignages des
victimes, Madame Bernard Lauture
dont le mari a été assassine suite aux ordres d’Aristide, d’Euvonie Georges,
qui a décrit les assassinats des jeunes du Cap Haïtien par un dirigeant
national de Fanmi Lavalas, Oriel Jean
qui clairement défini la responsabilité d’Aristide et de ses hommes et femmes
de mains dans les assassinats du pasteur Leroy et du journaliste Jean Dominique
et Ovil Duverseau qui était présent lors de l’assassinat de son fils
Frantzi Duverseau sont politiquement eliminés. Les juges courageux et leurs
familles sont menaces, intimides et sujets d’une propagande politique vicieuse
tendant à salir leur personnalité. C’est l’imposition de la violence sur la
loi. Les criminels sont la loi. C’est ca l’environnement judiciaire vingt et un
an après l’assassinat de Me. Mireille Durocher Bertin qui se battait pour le
respect de la constitution et des lois de la république.
Le 28 Mars 1995 Mireille Durocher Bertin était
assassine par des officiels et des sbires au service du gouvernement Haïtien
sous le contrôle d’Aristide et de Lavalas. Selon les informations disponibles
suite a un rapport
confidentiel du FBI rendu public, la planification et les ordres pour
l'exécution de Me. Bertin venait directement du Président constitutionnel de la
république M. Jean Bertrand Aristide. C'était une exécution brutale. Cette
avocate mère de 4 enfants en bas âge fut tuée par quinze balles. Eugene Junior
Ballairgeau, un client de l’avocate, qui était aussi dans le véhicule fut
crible de balles.
Mireille Durocher était une avocate brillante
et une militante politique très active. Patriote, elle luttait pour le respect
des lois de la république et de la constitution d'Haïti. En 1994, Mireille
Durocher Bertin publiquement plaidait pour le respect de la souveraineté
nationale violée par le débarquement des militaires américains et la CIA pour réinstaller au pouvoir le
Président Jean Bertrand Aristide. Bertin a demande aux instances de notre
république et particulièrement au Président constitutionnel de la république
Jean Bertrand Aristide de lui expliquer les références constitutionnelles qui
l’autorisait a demander officiellement le débarquement et l’intervention des
militaires des Etats Unis et de la CIA pour le réinstaller au pouvoir en Haïti
en 1994?
Aristide savait a l'avance que les démarches
de Mireille Durocher Bertin sur l'illégalité de sa demande officielle
d'intervention militaire de 1994 ainsi que sa demande d'imposition d'un embargo
économique sur le pays en 1992 seraient condamnes par devant les tribunaux
Haïtiens comme des actes inconstitutionnels et illégaux. Aristide serait aussi convoque par
devant la Haute Cour de Justice pour être juge pour trahison et crimes contre
la constitution et contre l'humanité pour les enfants, femmes et citoyens tues
par l'embargo économique qu’il avait aussi impose sur son peuple. Jean Bertrand
Aristide voulut immédiatement enterrer cette démarche légale et politique de
Me. Bertin.
C'est dans ce contexte que le complot pour
l'assassinat de Mireille Durocher Bertin prit naissance au palais national.
Aristide voulait fermer définitivement la bouche de Me. Mireille Durocher
Bertin et bloquer toute possibilité de débat public et légal sur la question
qui allait provoquer le lancement d'une
procédure judiciaire contre lui. La voix de Me. Bertin était crédible.
Membre du barreau des avocats, de la société civile et proche du secteur prive,
elle défendait les femmes marchandes gratuitement devant les tribunaux qui
représentent 82% du secteur informel et les droits des enfants victimes du
système RESTAVEK .
Le complot pour la tuer fut immédiatement mis en œuvre au Palais National. La
responsabilité pour exécuter le plan macabre fut déléguée au Ministre de
l'Intérieur, Mondesir Beaubrun. L'enquête du
FBI publier plus tard sur l'internet révélera que le ministre de l'intérieur
Beaubrun, le coordonnateur de l'assassinat de madame Bertin, suivait a la
lettre les instructions données par Jean Bertrand Aristide. L'exécution de
Bertin provoqua un scandale et une révolte.
Suite a l'enquête du FBI, a cause de l'implication
directe dans l'assassinat de Bertin, le Ministre Mondesir Beaubrun fut écartée
durant la visite officielle du Président William Jefferson (Bill) Clinton en
Haïti sur demande de l'administration américaine le 30 Mars 1995. L'enquête sur
l'assassinat identifia les frères Eddy et Patrick Moise, anciens membres du SSP
comme les tueurs employés par le ministère de l'Intérieur pour exécuter
Mireille Durocher Bertin. Les armes utilisées par les frères Moise ont été
enregistrées et fournies par le ministère de l'Intérieur ainsi qu'un véhicule
tout terrain Izuzu Trooper de couleur grise. Beaucoup de ressemblances avec les
assassinats du Pasteur Leroy et du journaliste Jean Dominique. Les frères Moise
avaient aussi en leur possession des cartes d'identification du Ministère de
l’Intérieur. Cette découverte des enquêteurs sur l'implication des frères Moise
dans l'assassinat de Bertin suscita des inquiétudes au palais. Aristide décida
immédiatement d'exécuter les deux frères Moise pour éviter qu'ils parlent
devant un tribunal.
L'exécution des frères Moise aura lieu a Léogane.
Ils furent assassines dans leur sommeil a 5:00 am par le régime, selon les
témoignages de plusieurs policiers de la Swatt team. Le trio tout puissant qui
contrôlait les assassinats politiques au sein de la police à l'époque
coordonnait l'exécution. Les instructions données pour cette opération de la
SWATT team : Ne ramenez pas les frères Moise vivants!
Le ministre de la justice en poste Jean Joseph
Exume
qui était l'un des conseillers privilégies d'Aristide en sait long sur cette
affaire. Aucune question d'aucune institution, ni de la presse. Il n'a jamais
rien dit sur la mort de ce collègue qu’était Me. Mireille Durocher Bertin.
Exume veut oublier ou peut être a-t-il peur de parler pour ne pas connaitre les
sorts de Venel Joseph
ou d’Oriel Jean?
Vingt ans après, le dossier de l’assassinat de
Me. Durocher Bertin est relance par le témoignage du chef de la sécurité de
Jean Bertrand Aristide. Vingt ans après les citoyens se demandent pourquoi
aucune enquête, aucune condamnation, pourquoi aucune procédure judiciaire ? La
grande question, POURQUOI, restée sur les lèvres est relancée a travers onze
questions de Madame Anne-Rose Schoen:
1. En effet, Maitre Mireille Durocher Bertin,
personnage public, était encouragée dans ces prises de position par plusieurs
secteurs de la société haïtienne. Cependant ces mêmes entités n’ont pas jugées
bon de condamner sa mort. Je me demande : POURQUOI ?
2. Maitre Mireille Durocher Bertin, femme,
épouse et mère de 4 enfants, n’a pas non plus bénéficiée de la condamnation de
son assassinat par les multiples associations féminines, qui militent sur le
terrain et dont elle a été la fondatrice d’au moins une. Ces organisations des
femmes vaillantes, ces « poto mitan » de la société sont restées muettes
jusqu’à aujourd’hui? Je me demande : POURQUOI ?
3. Maitre Mireille Durocher Bertin, de son
vivant, travaillait souvent gratuitement pour les associations de marchandes,
leur expliquant leurs droits et devoirs et défendant certaines gratuitement au
Parquet de Port-au-Prince. Pourtant, aucune association ou fédération du
secteur informel n’a élevé la voix pour condamner ce crime crapuleux. Je me
demande : POURQUOI ?
4. Maitre Mireille Durocher Bertin défendait
passionnément les droits de l’enfant, s’opposant contre le fléau du système
restavec, contre les abus dans les procédures anarchiques d’adoption en Haïti
et contre le trafic de ce que nous appelons aujourd’hui communément l’Esclavage
Moderne. Bizarrement, aucune association de droit de l’homme, de la femme ou de
l’enfant n’a jugé bon, même 18 années après, de condamner ce qui est arrivé. Je
me demande : POURQUOI ?
5. Maitre Mireille Durocher Bertin, avocat,
membre du Barreau de l`Ordre des Avocats de Port-au-Prince, a été assassinée
avec son client en plein exercice de ses fonctions, jusqu'à date, le Barreau
est resté silencieux. Je me demande : POURQUOI ?
6. La société civile, ainsi que ses
associations qui œuvrent pour l’installation de la démocratie, pour un progrès
socio-économique et pour un état de droit pour tous et toutes en Haïti, n’a pas
non plus montré son désaccord par rapport à cette disparition subite et
terrible d’une force vive et engagée de son propre milieu. Je me demande :
POURQUOI ?
7. Les associations patronales, qui comptaient
et qui comptent toujours parmi elles beaucoup de clients de Maitre Durocher
Bertin, ont préféré de mettre leurs têtes dans le sable ou imiter la fameuse
sculpture des trois singes qui ne voient rien … n’entendent rien… ne disent
rien…Je me demande : POURQUOI?
8. Une organisation internationale de défense
des droits de l’homme me déclarait par la suite et durant une conversation
téléphonique en décembre 1995, qu’elle ne comptait pas défendre le cas d’un des
amis de Mireille incarcéré illégalement, car il avait et je cite «
politiquement la mauvaise couleur » et qu’elle ne pouvait pas se permettre en
1995 de défendre le cas d’un mulâtre en Haïti…Je me demande : POURQUOI ?
9. Partout ou le nom de Maitre Mireille
Durocher Bertin surgit, les intervenants utilisent l’exemple à leurs propres
fins ou tournent tout simplement le dos, en déclarant qu’elle aurait dû s’arrêter
… se taire, quand elle en avait encore le temps. Je me demande : POURQUOI ?
10. Personne ne s’est mis à manifester au
grand jour en criant « plus jamais » - comme cela a été le cas pour tant
d’autres victimes d’un crime violent. Je me demande : POURQUOI ?
11. Nous sommes restés muets et nous restons
toujours muets, prétendant que cet assassinat n’a jamais eu lieu ou qu’il fait
partie de la chronique des faits divers. Je me demande : POURQUOI ?
Anne-Rose Schoen ajoutes: "Ce sont là mes
réflexions personnelles sur une situation qui perdurent depuis trop longtemps …
18 longues années, et qui devrait, à mon sens, révolter la conscience de plus
d’un. Quelle organisation, institution, association, fédération privée ou
publique condamnera finalement l’assassinat de cet être humain, commis il y a
18 années déjà ? Lui rendant ce minimum de respect dont toute personne devrait
bénéficier de nos jours ? Tous les crimes se doivent d’être condamnés, y
compris celui de Mireille et celui-ci ne l’a toujours pas été… Je me demande :
POURQUOI ? Quelqu’un pourra-t-il un jour me répondre … ? POURQUOI ?"
Mireille Durocher Bertin, Brignol Lindor,
Pasteur Antoine Leroy, Jacques Fleurival, Jacques Roche, Senateur Yvon
Toussaint, Michel Gonzalez, le General Mayard, Jean Dominique, le Père ti Jean,
Venel Joseph, Oriel Jean, Bernard Lauture et tant d'autres mentionnes dans la
lettre du Sénateur Irvelt Chery
font partie d'une longue liste de citoyens exécutés par Aristide et les
criminels du mouvement Lavalas pour des raisons politiques. Antoine Izmery,
Lovinsky Pierre Antoine, Guy Malary, etc. doivent recevoir la justice qui leur
sont dus. Leurs familles souhaitent des actions de la justice malgré les menacées, la peur et les assassinats des
témoins clefs. Les bourreaux sont toujours puissants, ils continuent de défier
les autorités judiciaires, de marcher et de cracher sur les victimes. Récemment
avez-vous constater avec quelle facilite ces bourreaux ont tue devant sa
résidence l'ancien gouverneur de la Banque Centrale Venel Joseph et le chef de
la sécurité d’Aristide Oriel Jean qui voulaient témoigner devant la justice sur
les crimes et la corruption ? Avez-vous constate l’agressivité avec laquelle
trois journalistes traitaient des témoignages qui mèneraient a l’incarcération
des criminels qui ont tue leur confrère Jean Dominique a cause de leurs
affiliations politiques?
Que faire vingt ans après l’assassinat de Me.
Durocher Bertin et un mois après l’assassinat d’un témoin clef dans
l’assassinat du journaliste Jean Dominique? Pour qu'il y ait justice nous
devons conforter et sécuriser les familles victimes et les témoins. Nous devons
supporter le travail des juges courageux pour que l'égalité des citoyens devant
la loi devienne une réalité. Nous devons nous battre pour traduire les
bourreaux, sans abus, devant la justice.
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