La fonction première de l’élection est de
permettre aux citoyens de choisir leurs gouvernants et leurs représentants pour
diriger les institutions de l’État. Ainsi, l’élection est une délégation de
souveraineté. Elle constitue, au sein d’une société organisée, une soupape de
sécurité. En effet, la possibilité pour les citoyens de pouvoir régulièrement
exprimer leur mécontentement ou, au contraire, de donner un nouveau mandat au
pouvoir sortant, évite que les désaccords politiques majeurs ne trouvent un autre
terrain d’expression (la rue) et d’autres modalités (la violence).
Des
insinuations malveillantes de fraude électorale
Le 25 Octobre 2015 Haïti a organisé des
élections pour choisir un président, des parlementaires et des maires. Après
les élections, un ensemble de candidats et des représentants de partis
politiques sur plusieurs stations de radios de la capitale ont porté des
accusations faisant croire que cet exercice électoral était caractérisé par la
fraude. Si ces revendications sont légitimes, les candidats et les partis
concernés devraient porter plainte au CEP et présenter à la presse la
documentation permettant de prouver leurs affirmations. Cette documentation
devrait inclure
a. Les procès verbaux
remis par les membres des bureaux de vote aux
mandataires des deux
candidats ayant bénéficié du plus grand nombre de
votes à la fin de la
journée électorale.
b. Le rapport du bureau
de vote présentant les irrégularités de la journée,
préparé par le
superviseur électoral, sur demande des mandataires des
partis politiques ou
des candidats a la présidence.
c. Le procès
verbal de constat du juge de Paix qui en général est sollicité
par les mandataires
des partis politiques ou des candidats à la présidence
d. La copie du rapport
de la police nationale dans le cadre de leurs interventions
e. Les photos et vidéos
prises par les téléphones portables
Ceux qui parlent de fraudes et qui n’ont pas
la documentation, comme le requiert la loi, pour le prouver ont un projet
politique basé sur la violence.
Les premières accusations se basaient sur la destruction de bulletins.
Le
fonctionnement du bureau de vote
Tous ces contestataires savent bien que depuis 1990 le
système électoral haïtien lors des 11 dernières élections ne garde jamais les
bulletins de vote. Après la fermeture des bureaux de vote, une fois le comptage
des bulletins terminé, les procès verbaux et les feuilles de comptages prêts,
les bulletins ne valent plus rien.
On les retrouve en général partout sur le sol des centres de vote et dans
les rues. Les deux documents qui sont valables après sept heures du soir le
jour des élections et les jours qui suivent jusqu’aux résultats sont les procès
verbaux et les feuilles de comptages. Parler de bulletins détruits après la
préparation des procès verbaux c’est se moquer des gens. Quand aux procès verbaux ils ont au
moins trois mesures de sécurité y compris l’hologramme. Dans chaque bureau de
vote l’original du procès verbal et la feuille de comptage mis dans une
enveloppe jaune scellée, est envoyée au centre de tabulation du CEP. Alors que
les mandataires des deux candidats en tête reçoivent une copie du procès
verbal. Il est donc impossible pour le centre de tabulation de compter un
procès verbal sans hologramme qui n’a pas les protections de sécurité. Quant aux mandataires il faut bien
préciser que la carte de mandataires n ‘autorise pas le détenteur à voter.
Le
statut du mandataire
Le mandat est seulement une carte
d’observation électorale. Pour que le porteur de la carte de mandataire puisse
voter il ou elle doit être détenteur d’une carte électorale. Avec sa carte
électorale le mandataire votera une fois comme les autres citoyens. Si le
mandataire n’a pas de carte électorale il ne pourra pas voter. Souvent les
membres des bureaux de votes et les superviseurs électoraux font arrêter par la
police les mandataires de candidats et de partis récalcitrants sans cartes
électorales et qui veulent voter. Des intervenants à la radio parlent comme si
le mandat délivré à un représentant de candidat ou de parti est l’équivalent
d’une carte électorale. Ce qui est absolument faux. Ces déclarations
mensongères n’ont qu’un objectif : le sabotage du processus électoral. Déjà sur
les 162 plaintes déposées au Conseil Electoral Provisoire, 116 sont déjà jugées
irrecevables et 43 sont en évaluation, alors que 3 sont des procès verbaux
préparés par des superviseurs électoraux et juges de Paix. Aucune des plaintes
déposées n’a aucun rapport avec les élections présidentielles (voir http://lenational.ht/pas-une-plainte-des-candidats-a-la-presidence/
)
Ceux qui accusent sans présenter des preuves
le font pour ouvrir la porte de la violence à leurs partisans qui en ont
l’habitude. Lorsque ces « leaders » montent à la radio pour dire que le peuple
va réagir avec violence et déchouquer (écoutez, klike la : https://soundcloud.com/haiti-politique/menas-violans-e-dechoukaj-andre-michel-de-espas-rezitans-3-novamb
) cela veut plutôt dire que leurs partisans spécialistes des violences souvent
recherches par la police pour crimes, qu’ils cultivent depuis des années, vont
agir pour brûler, tuer et faire couler le sang d’innocents citoyens.
Les
groupes de casseurs : un anarcho-populisme en voie de disparition
Ces casseurs professionnels, qui se font passer pour des
militants, ne sont pas le peuple. Ce sont plutôt des groupe anarcho-populistes
que la société connaît bien (voir http://www.haitian-truth.org/haiti-2006-petite-histoire-recente-des-bandes-armees-gangs/
) Cette Haïti du passé ou la violence était lancée a travers une guerre
psychologique et une intoxication systématique basée sur des accusations
mensongères est en train de disparaître. La démocratie, la raison et les
bulletins prennent de plus en plus le dessus sur ces stratagèmes. En votant Dimanche 25 Octobre les
Haïtiens ont rejeté la violence et le coup d’état pour installer un
gouvernement de transition sans base légale et constitutionnelle.
Twitter :
@Stanleylucas01
No comments:
Post a Comment