La troisième lettre https://www.facebook.com/MoiseJnCharles/photos/pcb.1358758907592748/1358758804259425/?type=3&theater
de Moïse Jean-Charles, le leader de Pitit Dessalines, est un excellent exemple
de politique fiction. On y trouve un énorme mélange de folie de grandeur,
d’imaginaire lavalassien, de confusions de vocabulaire, de charabia populiste,
et de langage délirant dicté par un sentiment de toute-puissance digne des
dictateurs dont la société haïtienne ne
veut plus aujourd’hui.
Cette lettre est à méditer dans tous les
mouvements politiques car elle a le mérite d’exposer clairement la médiocrité
d’un leader politique dépassé. Voyons voir précisément le contenu de la lettre.
L’apocalypse
imaginaire du lavalassien
Cette lettre
apocalyptique démarre par des images catastrophiques d’inondation, «
d’eaux en crues » : A vous voir vous débattre dans ces eaux en crue, alors que
les plus grandes averses sont à venir.
Ces scènes « d’eaux en crue » et « d’averses à
venir » reflètent clairement des images de lavalasse, dignes de l’imaginaire
lavalassien de ce leader politique. Elles confortent un tableau catastrophique
de la situation politique haïtienne. « Je vois mon pays sombrer », « vous
auriez pu éviter le désastre », poursuit sinistrement l’auteur de la lettre, en
insistant sur « nos malheurs et notre déchéance »… Pour compléter le tableau, il y ajoute « le spectre affreux de la Révolte populaire
qui hante les esprits ». Plus loin dans ce déballage obsessionnel de
catastrophes, Moïse Jean-Charles, transformé en prophète de malheurs répète 7
fois « c’est la fin » ! A partir de la troisième fois on avait déjà compris !
Mais face à cette perspective politique apocalyptique se dresse Moïse
Jean-Charles, enveloppé d’une grande « sérénité » : « Je vous plains dans ma
sérénité. »…
Folie
de grandeur et « approches scientifiques »
Tout n’est pas perdu pour Haïti, puisque Moïse
Jean-Charles, du haut de sa grandeur enveloppée de la sérénité et du recul que
lui donnent « l’expérience et la diligence de l’observation patiente », a pu
produire des « approches scientifiques » de la situation haïtienne. Et si
l’actuel chef de l’Etat, accusé « d’amateurisme » a des difficultés, ce serait
parce qu’il « n’a pas su profiter » des conseils du « cénacle » de Moïse
Jean-Charles, qui détenait toutes les solutions. C’est la folie des grandeurs
qui pousse le leader de Pitit Dessalines à se présenter comme celui qui détient
la solution aux problèmes économiques d’Haïti, car dans ses « approches
scientifiques » il avait déjà réalisé « la radiographie de la situation
sociale, économique, institutionnelle et politique de l’Etat. »
Un
langage confus pour des prétentions scientifiques
Avant de voir plus en détail le côté
inconsistant du délire politique de Moïse Jean-Charles, notons au passage
quelques confusions de termes regrettables chez un penseur politique. Relevons
deux confusions parmi d’autres. La première, qui est énorme, consiste à
confondre « immigration » et émigration, comme le montre l’extrait suivant de
cette brillante lettre : « C’est la fin camarade quand votre administration qui
loue l’immigration massive de nos jeunes compatriotes désespérés ne peut, aux
demandeurs, procurer des livrets de passeports ». De quoi parle-t-on ici,
d’immigration ou d’émigration de « jeunes compatriotes désespérés » ? Lorsque
J. C. Moïse parle de la « pritivation d’entreprises publiques », accordons-lui
la confiance qu’il parle de privatisation d’entreprises. Regardons de plus près
le contenu de la politique fiction que contiennent les prescriptions du docteur
Moïse Jean-Charles pour sauver Haïti.
Politique
fiction : les médicaments populistes du docteur pananrans Moïse Jean-Charles
Parmi les tactiques préférées des populistes
citons le langage catastrophiste (ici : malheurs, désastre, sombrer déchéance),
la dévalorisation du fonctionnement de l’Etat démocratique et des processus
électoraux qui seront remplacés par un leader providentiel et par la refondation. Quant à l’appareil politique,
qui remplacerait l’actuel Etat haïtien soi-disant chaotique, il serait issu
d’une « refondation » de l’Etat, basée sur un Conseil d’Etat issu d’Etats
généraux (comme dans la Révolution Française). Les prescriptions politiques du
docteur Moïse Jean-Charles sont en grande partie des généralités assez vagues
et passe-partout, que l’on peut citer n’importe quand et n’importe où :
L’Adéquation et le fonctionnement des institutions républicaines, Le cadre
légal et environnemental de l’investissement, la situation écologique, Identité
haïtienne et intégration planétaire, la Sécurité plénière, Transports et
circulation etc… Tout ce charabia est
vendu comme un discours soi-disant « accueilli favorablement dans les salons
diplomatiques » de Washington, de Paris,
d’Ottawa, de Pékin, de Brasilia, de Santo Domingo, de Caracas etc…
En conclusion, tout ce charabia prêterait à
sourire, s’il ne reflétait la pauvreté de pensée d’un leader politique qui
aspire à gouverner Haïti. Evidemment notre pays connaît des situations de crise
aggravée par le jeu trouble de maints organismes internationaux mais l’Etat
haïtien n’est pas comparable aux situations véritablement chaotiques d’autres pays
comme l’Aghanistan, le Sud Soudan, le Yemen… Par ailleurs l’inconsistance de la
lettre du sauveteur docteur Moïse Jean-Charles montre qu’il sous-estime
l’intelligence politique des citoyens lecteurs haïtiens.
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