u premier ministre? A-t-elle écartée trop tôt la classe politique? L'interpellation est-elle la résultante de son bilan décevant, selon Préval et Lespwa? Qu'a-t-elle fait comme premier ministre? Y aura-t-il, cette fois, un cyclone pour sauver la peau de madame Pierre Louis? Ses alliés de la presse aideront-ils à sa survie? Est-ce que certains de ses allies au depart sont devenus ses ennemis? Ces interrogations sans fin indiquent que les choses ne sont pas transparentes et que beaucoup de questions se posent. De plus, se demande-t-on, faut-il, dans le même sac, jeter René Préval et madame Pierre Louis? Quand bien même celle-ci a déçu dans sa gestion, j’épouse cette tendance, alors que je la considère, et de loin, bien meilleure que celui-là.
De toute manière, présentement, l'homme fort s’appelle René Préval et son fusible est madame Pierre Louis. En ce sens, il ressemble à Napoléon : "Ma maitresse , c'est le pouvoir. J'ai trop fait pour sa conquête, pour me la laisser ravir ou souffrir même qu'on la convoite. Quoiqu'on dise que le pouvoir m'est venu comme de lui-même, je sais ce qu'il m'a couté de peines, de veilles, de COMBINAISONS". Celles-ci sont bien connues (résultats manipulés des dernières élections sénatoriales, nouveau CEP lespwa, nouveau bureau et commissions lespwa au Sénat, amendement illégal de la constitution, mise en place d'une plateforme à partir des CASECS). D'autres viendront. Tout ceci avec une finalité : la succession à lui-même d’un président en exercice. Pour madame Pierre Louis, quelque puissent être ses ambitions, ses atouts ou ses supports, elle n'a pas le choix si elle veut rester à son poste ; il lui faut laisser le champ libre à l'utilisation des fonds publics par les candidats de la nouvelle plateforme présidentielle. Si elle ne peut ou ne veut pas jouer cette partition, c’est sans aucun état d'âme qu’elle sera éjectée, tel un bouchon de champagne. Dans ce contexte, elle peut, par contre, directement affronter le président en contestant les décisions du sénat de la république defacto depuis le 4 septembre 2009.
La prise de contrôle de la primature et du gouvernement serait tout à fait constitutionnelle et politiquement normale pour cette nouvelle majorité. Mais, malheureusement, c’est un sénat haïtien defacto qui officie depuis le 4 septembre 2009. Lespwa, pour cette prise de contrôle, a fait le choix périlleux des irrégularités, de l'illégalité et des vices de forme. La séance de validation pour l’installation des sénateurs contestés, dont la plupart sont intimement liés à la cocaïne et au crime organisé, était illégale puisque réalisée sans quorum. Onze sénateurs étaient présents lors de cette séance alors qu’il en fallait seize. C’est ce sénat defacto et illégal, qui depuis le 4 septembre 2009, a osé toucher à notre constitution le 14 septembre 2009 et voter le budget de la république. C’est encore lui, qui, sous les diktats de René Préval, interpelle le premier ministre.
Suite à une décision interne prise le 20 octobre, l’interpellation du Premier Ministre pour le 29 octobre prochain a été décidée. Selon les articles 129.2 à 129.5 de la constitution, ce dernier aura deux options, la première : satisfaire aux interrogations des sénateurs et recevoir un vote de confiance. La seconde : ne pas répondre à leurs attentes, comme ce fut le cas de Jacques Edouard Alexis le 12 avril 2008, et être sanctionné. Une démission adressée au Président devra s’en suivre. Déjà, 24 sénateurs sont prêts à dénier leur vote au Premier Ministre. Andrice Riché, Evalière Beauplan, Kely Bastien sont ceux qui, jusqu’à présent, restent déterminés à le soutenir. Kely Bastien, jouant le double jeu, ne pouvant pas voter, est prêt à endosser l’habit de Ponce Pilate. Une chose est certaine : si Michèle Pierre Louis survit à cette interpellation, qu’elle n’oubliera pas, elle sera le prochain président d’Haïti.
Une troisième option s’offre à elle : confronter le président Préval initiateur de la séance d’interpellation et ensuite, s’adresser à la nation. Elle doit s’inspirer de l’expérience de l’ancien premier ministre Rosny Smarth avec René Préval. Rosny Smarth avait su dire non au Président mais, malheureusement, il n’avait pas de stratégie.
En politique : quatre jours sont une éternité.
Michèle Pierre Louis doit aussi se regarder en face et analyser la perception politique qu’elle projette. La plupart de ses alliés dans le secteur des ONG l’ont lâchée. Ses attaques du 3 juillet 2008 dans l’interview avec IPS, quoique justifiées contre une classe politique dépassée et une élite économique en grande partie corrompue, ont sapé ses bases politiques. La plupart des partis politiques ont mal avalé puis digéré ses vérités. Contre elle, s’est constitué un blocage dans le processus des enrichissements illicites des membres du Groupe de Bourdon proches du président et de sa femme. Les nombreux candidats à la présidence sont très inquiets de sa présence à la primature. L'ensemble de ces secteurs n'attendaient que le délai constitutionnel d'un an pour l'attaquer. Au cours des six derniers mois, dans sa conquête à l’investiture suprême, Michèle Pierre Louis s’est complètement jeté dans les bras de ses alliés internationaux, particulièrement européens et américains. Dans cette stratégie de conquête du pouvoir nombre d’acteurs ont déclaré qu'ils ne laisseraient pas la primature au réseau Pierre-Louis, Montas, Voltaire, Clinton, Soros et Wyclef. Selon eux, ce serait, une fois pour toute, la mise à l’écart de l’ensemble des acteurs locaux au profit d'une minorité locale et de leurs alliés internationaux. Malgré les divergences et les conflits d’intérêts, Michèle Pierre Louis fait l’unanimité quand il s'agit de la faire partir. Ce qui ne veut pas dire qu'elle doive concéder et admettre sa défaite. C'est vrai qu'elle gêne le « maitre » Préval ainsi que ses prétendus dauphins, Jacques Edouard Alexis, Paul Antoine Bien Aime, Paul Denis, Kely Bastien, Evans Lescouflair, Yvon Neptune, Leslie Voltaire, pour plus de détails cliquez ici: http://solutionshaiti.
Depuis quelques temps Pierre Louis dérange Préval dans ses actions. La mission du nouvel ambassadeur à Port-au-Prince semble sonner le glas de l’affaiblissement de Préval et marquer le renforcement des pouvoirs de madame Pierre Louis. Les visites de Bill Clinton ont renforcé cette réalité. Déjà, lors de la première, le camp Pierre Louis a fait savoir que le courant ne passait pas entre le président Préval et son premier ministre qui était mis à l’écart de tout. Sur demande de Clinton, Préval se rendit à la primature pour se réconcilier avec Pierre Louis. Cette démarche pris deux semaines pour aboutir. Les diners qui n’en finissaient pas entre les étrangers et madame Pierre Louis à sa résidence, ont créé un environnement de tripotages contre Préval et Elisabeth Delatour. Ce qui a été rapporté par des étrangers. Et qui a envenimé les choses. Les alliés de madame Pierre Louis ont dévoilé son plan qui incluait: l’écartement de René Préval, celui de la classe politique, d’une partie de la société civile et des fondamentalistes des églises. Elle devait s'adresser directement au peuple pour s’ouvrir la voie à la présidence. Selon ses proches, ses alliés internationaux sont prêts à débourser des millions pour assurer son succès. Des deals économiques suivront pour remercier ceux qui soutiendront financièrement sa campagne. Coïncidence ou pas, des déclarations de représentants de la communauté internationale liées à celles de Pierre Louis ont renforcé l'existence du plan.
L’ambassadeur américain le 19 octobre 2009, a déclaré que « La classe politique doit mettre de côté ses agendas personnels et les intérêts des partis et travailler ensemble pour le peuple haïtien» Voudrait-il signifier qu’elle doive accompagner Préval et un autre secteur politique au pouvoir? Cela voudrait-il dire que les partis doivent abandonner l’essence même de leur existence ainsi que leur but ultime qui est la prise du pouvoir? Le discours ressemblait étrangement aux propos de madame Pierre Louis à l’organe de presse IPS.
Le 3 juillet 2008, dans son interview avec IPS, Michèle Pierre Louis comparait les élites à un éléphant assis sur le pays. Elle avançait qu’Haïti n’avait ni classe politique, ni partis politiques et que ses leaders étaient tous corrompus et pervertis. Michèle Pierre Louis, d’un revers de main, mettait de côté la classe politique et les élites Haïtiennes.
S’il est vrai que celle-ci doit subir des réformes, se rajeunir et présenter des alternatives sérieuses à la population, il est aussi vrai que les efforts pour l’écarter et ne pas prendre en compte ses revendications légitimes contre un gouvernement appliquant un agenda antidémocratique, peuvent être sources d’instabilité politique. Au fait la politique du « zero sum game » affichée par le pouvoir et supportée par des secteurs de la communauté internationale, est la première source d’instabilité.
Le secrétaire général des Nations Unies, dans son rapport de septembre 2009 au Conseil de Sécurité, n’a pas mentionné les irrégularités électorales et les manipulations de René Préval pour s’approprier 9 postes de sénateurs de la république. Les dénonciations de la manipulation électorale par le Vice Président du CEP ne figurent pas non plus dans ce rapport. Y a-t-il un plan pour démanteler, une fois pour toute, la classe politique? Michèle Montas a-t-elle joué un rôle dans la préparation de ce rapport?
Napoléon affirmait déjà: "Un homme d'état est-il fait pour être sensible?...sa lunette est celle de la politique...Peut-il considérer les liens du sang, les affections, les puérils ménagements de la société? René Préval n’aime pas partager son pouvoir. Allez donc poser cette question à Rosny Smarth et à Jacques Edouard Alexis. Le premier souhaitait être indépendant et respectueux de la constitution ; le second jouait au secrétaire particulier en espérant jouer à Préval le même tour que ce dernier avait fait à Aristide.
Préval veut s’asseoir seul devant son échiquier. Il joue avec plusieurs aspirants candidats et aucun d’eux probablement n’émargera sur la liste finale. Préval aspire au départ de son Premier ministre tout en étant gêné par rapport aux Clinton & Co qui veulent de madame Pierre Louis. La base législative de lespwa ne veut pas non plus d’elle. Cette base veut la primature en attendant l’installation des 74 députés qu’ils vont nommer. Les questions à se poser sont les suivantes : comment Bill et Hilary Clinton, George Soros et Kenneth Merten vont-ils défendre madame Pierre Louis? Comment Heidi Hannabi et les autres ambassadeurs à Port-au-Prince vont-ils protéger madame Pierre Louis, le candidat des étrangers selon plusieurs secteurs? Des coups de téléphones internationaux ont déjà commencé à pleuvoir pour dire à Préval de ne pas la renvoyer. Le lobbying, accompagné de pressions intenses, a également débuté. Un secteur a déjà déboursé US$100.000 pour des manifestations en début de semaine contre l'interpellation.
Quelle sera la stratégie de Michèle Pierre-Louis? Quels seront les éléments de combat si elle veut se maintenir? Quels sont ses atouts politiques? En aucun cas, je n'aurais répondu à la convocation d'un sénat defacto. J'aurais présenté le cas à la justice et du coup renvoyer l’ascenseur à ces sénateurs de lespwa qui nagent dans l'illégalité depuis le 4 septembre. En attendant les developpements et le 29 octobre 2009 voici les quatres scenarios possibles:
Scenario I : Rene Preval dans sa politique rat kay kap manje pay kay en jouant le Ponce Pilate demande aux senateurs de lespwa de la renvoyer. Madame Pierre Louis se presente elle est renvoyee
Scenario II: Madame Michele Pierre Louis presente sa demission au president et ne se presente pas devant les rats de lespwa.
Scenario III : Madame Pierre Louis joue la carte de ses allies internationaux, des menaces de retraits de visas et autres se font, les petits rats du parlement rentrent l'interpellation. Pour sauver la face ils organisent une seance au parlement pour les explications et l'affaire est classee
Scenario IV : Madame Pierre Louis decide confronter Preval et Lespwa et contester legalement le senat qui est en situation defacto depuis la seance sans quorum du 4 Septembre 2009
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