"Ignorer les crimes, renoncer à la justice ou
tolérer l'intolérable c'est renier la démocratie, c'est la réduire à un
simulacre."
Le 28 Mars 1995 Mireille Durocher Bertin était
assassine par des officiels et des sbires au service du gouvernement Haïtien.
Apres vingt trois ans les informations publiées et les témoignages disponibles
prouvent que les ordres pour l'exécution de Me. Mireille Durocher Bertin venait
directement du Président constitutionnel de la république Jean Bertrand
Aristide. C'était une exécution brutale. Cette avocate mère de 4 enfants en bas
âge fut tuée par plus de vingt balles. Eugene Junior Ballairgeau, son client,
qui était aussi dans le véhicule crible de balles, perdait aussi la vie. Le
jour de son exécution Me. Mireille Durocher Bertin, était enceinte. Vingt trois
ans après pas un mot des représentants du barreau des avocats, pas un mot des
organisations de femmes et pas un mot des organisations de droits humains.
Ont-ils peur d’être assassines ?
Mireille Durocher était un avocat brillant et
une militante politique très active. Patriote, elle luttait pour le respect des
lois de la république et de la constitution d'Haïti. Avec une grande conscience
sociale, elle défendait gratuitement dans les tribunaux haïtiens les cas des
petites marchandes et des démunies. En 1994, cette patriote était la seule
femme à se rendre sur le Champ de Mars pour déposer une gerbe de fleurs aux
pieds des héros de l’indépendance pour protester contre le débarquement illégal
des militaires étrangers sur le sol Haïtien.
Mireille Durocher Bertin publiquement plaidait
pour le respect de la souveraineté nationale violée par le débarquement des
militaires américains sollicite par Jean Bertrand Aristide pour le réinstaller
au pouvoir. Aristide sans l’aval du parlement avait signe pour autoriser ce
débarquement. Il avait qualifie cet acte de trahison de « ti dezod ». L’assassinat de Bertin fut ordonne parce
qu’elle voulait que les instances de notre république, particulièrement que le Président
Jean Bertrand Aristide explique au peuple, les provisions constitutionnelles et légales qui lui ont permis de
solliciter officiellement l'intervention des militaires des Etats Unis pour le réinstaller
au pouvoir en Haïti?
Aristide savait que les actions de Mireille
Durocher Bertin contre l'illégalité de sa demande officielle d'intervention
militaire de 1994 ainsi que sa demande d'imposition d'un embargo économique sur
le pays aboutiraient à son jugement pour trahison par devant les tribunaux Haïtiens.
Les actes poses par lui étaient inconstitutionnels et illégaux. Aristide risquait d'être convoque par
devant la Haute Cour de Justice pour être juge pour trahison et crimes contre
l'humanité pour les enfants, femmes et citoyens tues par son embargo
économique. Un risque qu'il n'allait pas prendre. Il décida d’exécuter sauvagement
Me. Bertin.
C'est dans ce contexte que le complot pour
assassiner Mireille Durocher Bertin prit naissance au Palais National. Aristide
voulait fermer définitivement la bouche de cette avocate qui gênait et fermer le
débat public et légal sur sa trahison qui mènerait au lancement d'une procédure
judiciaire contre lui, le Président de la république. Le complot pour la tuer
fut orchestre au Palais National. La responsabilité pour exécuter le plan fut déléguée
au Ministre de l'Intérieur, Mondésir Beaubrun https://www.washingtonpost.com/archive/politics/1995/04/04/haiti-minister-now-suspect-in-murder-plot/4314ee5a-5db2-4614-98dc-d3727f96d28a/?utm_term=.14a8a4a9f3d3
Ceci sera confirme par une enquête du FBI qui fut déclassifiée par le Congres des Etats Unis et qui est disponible sur l’internet. Cette enquête révélera que le ministre de l'intérieur Beaubrun, le coordonnateur de l'assassinat de Madame Bertin, suivait à la lettre les instructions données par Jean Bertrand Aristide. L'exécution de Bertin provoqua un scandale et une révolte.
Ceci sera confirme par une enquête du FBI qui fut déclassifiée par le Congres des Etats Unis et qui est disponible sur l’internet. Cette enquête révélera que le ministre de l'intérieur Beaubrun, le coordonnateur de l'assassinat de Madame Bertin, suivait à la lettre les instructions données par Jean Bertrand Aristide. L'exécution de Bertin provoqua un scandale et une révolte.
Suite à l'enquête du FBI, à cause de son implication
directe dans l'assassinat de Bertin, sur demande de l'administration
américaine, le Ministre Mondésir Beaubrun fut mis à l’écart durant la visite
officielle du Président Clinton en Haïti le 31 Mars 1995. L'enquête du FBI
identifia les frères Eddy et Patrick Moise comme les tueurs employés par le ministère
de l'Intérieur pour exécuter Mireille Durocher Bertin. Les armes utilisées par
les frères Moise ont été enregistrées et fournies par le ministère de
l'Intérieur ainsi qu'un véhicule tout Isuzu Trooper de couleur grise. Les frères
Moise avaient aussi en leur possession des cartes d'identification du ministère
de l’Intérieur. Pour plus de détails sur l'enquête du FBI en français klike la:
https://www.slideshare.net/Stanleylucas/recit-de-lassassinat-de-mireille-durocher-bertin-le-28-mars-1995-source-bob-corbett-list en anglais klike la : http://www.haitian-truth.org/account-of-the-assassination-of-mireille-durocher-bertin-on-march-28-1995-2/
La découverte des enquêteurs sur la
responsabilité des frères Moise dans l'assassinat de Bertin suscita des inquiétudes
au palais à cause des demandes d’informations additionnelles du Congres des
Etats Unis. Pour éviter des complications pour Aristide aux Etats Unis, il fut décidé
au Palais National d'exécuter immédiatement les deux frères Moise pour éviter
qu'ils parlent devant un tribunal.
L'exécution des frères Moise aura lieu à Leogane.
Ils furent assassinés à 5:00 a.m. par le régime alors qu'ils étaient dans leur
sommeil, selon les témoignages de policiers de la Swatt team. Le trio tout
puissant qui contrôlait la police à l'époque coordonnait l'exécution. Les
instructions données par le palais pour cette opération de la SWATT team se
résumait ainsi: sous aucun prétexte, il ne faut absolument pas ramener pas les frères Moise vivants!
Le ministre de la justice en poste à l’époque,
Jean Joseph Exume, qui était l'un des conseillers privilégiés d'Aristide en
sait long sur cette affaire. Il n'a jamais rien dit et il fait toujours
semblant, prenant son air de militant de droits humains. Il veut se faire oublier
ou peut être a-t-il peur de parler pour ne pas connaitre le sort de Venel
Joseph ou Oriel Jean? Ou encore avait-il un rôle similaire que celui de
Mondesir Beaubrun? Les militants de droits humains qui font de la politique en Haïti
refusent de publier des rapports sur ce crime qui implique leurs amis.
Vingt trois ans après aucune condamnation,
aucun questionnement du secteur droits humains et aucune procédure judiciaire,
aucun communique du Barreau comme si Me. Mireille Durocher Bertin était un
chien.
La grande question, pourquoi, restée sur les
lèvres, relancée par Anne-Rose Schoen à travers onze questions. Schoen dit, en
effet, Maitre Mireille Durocher Bertin, personnage public, était encouragée
dans ces prises de position par plusieurs secteurs de la société haïtienne.
Cependant ces mêmes entités n’ont pas jugées bon de condamner sa mort. Elle se
demande : POURQUOI ?
Maitre Mireille Durocher Bertin, femme, épouse
et mère de 4 enfants, n’a pas non plus bénéficiée de la condamnation de son
assassinat par les multiples associations féminines, qui militent sur le
terrain et dont elle a été la fondatrice d’au moins une. Ces organisations des
femmes vaillantes, ces « potomitan » de la société sont restées muettes jusqu’à
aujourd’hui? Elle se demande : POURQUOI ?
Maitre Mireille Durocher Bertin, de son vivant,
travaillait souvent gratuitement pour les associations de marchandes, leur
expliquant leurs droits et devoirs et défendant certaines gratuitement au
Parquet de Port-au-Prince. Pourtant, aucune association ou fédération du
secteur informel n’a élevé la voix pour condamner ce crime crapuleux. Elle se
demande : POURQUOI ?
Maitre Mireille Durocher Bertin défendait
passionnément les droits de l’enfant, s’opposant contre le fléau du système
restavek, contre les abus dans les procédures anarchiques d’adoption en Haïti
et contre le trafic de ce que nous appelons aujourd’hui communément l’Esclavage
Moderne. Bizarrement, aucune association de droit de l’homme, de la femme ou de
l’enfant n’a jugé bon, même 18 années après, de condamner ce qui est arrivé. Elle
se demande : POURQUOI ?
Maitre Mireille Durocher Bertin, avocat,
membre du Barreau de l`Ordre des Avocats de Port-au-Prince, a été assassinée
avec son client en plein exercice de ses fonctions, jusqu'à date, le Barreau
est resté silencieux…Elle se demande : POURQUOI ?
La société civile, ainsi que ses associations
qui œuvrent pour l’installation de la démocratie, pour un progrès
socio-économique et pour un état de droit pour tous et toutes en Haïti, n’a pas
non plus montré son désaccord par rapport à cette disparition subite et
terrible d’une force vive et engagée de son propre milieu. Elle se demande :
POURQUOI ?
Les associations patronales, qui comptaient et
qui comptent toujours parmi elles beaucoup de clients de Maitre Durocher
Bertin, ont préféré de mettre leurs têtes dans le sable ou imiter la fameuse
sculpture des trois singes qui ne voient rien … n’entendent rien… ne disent
rien…Elle se demande : POURQUOI?
Une organisation internationale de défense des
droits de l’homme me déclarait par la suite et durant une conversation
téléphonique en décembre 1995, qu’elle ne comptait pas défendre le cas d’un des
amis de Mireille incarcéré illégalement, car il avait et je cite «
politiquement la mauvaise couleur » et qu’elle ne pouvait pas se permettre en
1995 de défendre le cas d’un mulâtre en Haïti…Elle se demande : POURQUOI ?
Partout ou le nom de Maitre Mireille Durocher
Bertin surgit, les intervenants utilisent l’exemple à leurs propres fins ou
tournent tout simplement le dos, en déclarant qu’elle aurait dû s’arrêter … se
taire, quand elle en avait encore le temps. Elle se demande: POURQUOI ?
Personne ne s’est mis à manifester au grand
jour en criant « plus jamais » - comme cela a été le cas pour tant d’autres
victimes d’un crime violent. Elle se demande : POURQUOI ?
Nous sommes restés muets et nous restons
toujours muets, prétendant que cet assassinat n’a jamais eu lieu ou qu’il fait
partie de la chronique des faits divers. Elle se demande : POURQUOI ?
Anne-Rose Schoen ajoute: "Ce sont là mes réflexions personnelles sur une situation qui
perdurent depuis trop longtemps … 18 longues années, et qui devrait, à mon
sens, révolter la conscience de plus d’un. Quelle organisation, institution,
association, fédération privée ou publique condamnera finalement l’assassinat
de cet être humain, commis il y a 18 années déjà ? Lui rendant ce minimum de
respect dont toute personne devrait bénéficier de nos jours ? Tous les crimes
se doivent d’être condamnés, y compris celui de Mireille et celui-ci ne l’a
toujours pas été… Je me demande : POURQUOI ?
Quelqu’un pourra-t-il un jour lui répondre … ?
POURQUOI ?"
Les victimes, Mireille Durocher Bertin,
Brignol Lindor, Pasteur Antoine Leroy, Jacques Fleurival, Jacques Roche, Sénateur
Yvon Toussaint, Michel Gonzalez, le General Mayard, Jean Dominique, le Père ti
Jean et tant d'autres mentionnes dans la lettre du Sénateur Irvelt Chery, klike
la: http://www.haitian-truth.org/liste-partielle-des-victimes-et-magouilles-du-lavalas/
Sans parler d’Oriel Jean qui comme
confident et chef de la sécurité de Jean Bertrand Aristide a fait des
révélations sur les crimes commis. Pour vérifier : https://www.youtube.com/watch?v=GYNTDPp7Ugw
Ces citoyens font partie d'une longue liste de
citoyens exécutés par lavalas pour des raisons politiques. Leurs familles
souhaitent des actions de la justice malgré les menaces qui pèsent encore sur
eux aujourd’hui. Les bourreaux lavalas sont toujours puissants, ils continuent
de défier les autorités judiciaires, de marcher et de cracher sur les victimes.
Nombreux sont ceux qui ont constate avec quelle facilite ces bourreaux ont tue
devant sa résidence l'ancien gouverneur de la Banque Centrale Venel Joseph qui
voulait témoigner devant un tribunal de la Floride aux Etats Unis sur la
corruption de Jean Bertrand Aristide dans l'administration publique d'Haïti! Son fils Patrick Joseph a fourni des
détails qui ont déjà conduit a la mise en prison de plusieurs corrompus du
mouvement lavalas.
Que faire? Pour qu'il y ait justice devons-nous
conforter et sécuriser les familles victimes et les témoins ? Devons-nous
travailler pour que la reforme de la justice et l'égalité des citoyens devant
la loi devienne une réalité ? Est-ce qu’il faut se battre pour traduire
les bourreaux devant les tribunaux?
Mireille Durocher Bertin que la terre te soit légère!
Ton combat pour la justice le respect des lois et de notre constitution
continue vingt trois ans après.