It is during our darkest moments that we must focus to see the light

Mwen se echantiyon yon ras kap boujonnen men ki poko donnen

Si vous voulez vous faire des ennemis essayer de changer les choses

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Saturday, February 20, 2021

Serge Gilles : Je l’entends encore ! Par Jean Rommel Pierre


« On ne fait pas de politique sans avaler des couleuvres, de temps en temps ! » disait le sénateur Serge Gilles. Il savait de quoi il parlait, après des décennies de vie politique. Depuis qu’il est retourné en Haïti après le départ de Jean Claude Duvalier, il a été, comme tout acteur politique, objet de calomnies, d’attaques pour des raisons diverses. Malgré tout, il illumine toujours son visage d’un grand sourire, en disant stoïquement : « neg isit ka p fe w ponn nan di move koze sou ou ».

 

Je me souviens d’une revue qui l’avait pointé du droit comme étant un aristocrate de gauche vivant dans un grand château à la rue Chavannes, à Pétion-ville. Et il enchaîne en me disant : camarade, peux-tu me mettre en contact avec ce pauvre qui a écrit ce mensonge ? Je voudrais bien l’inviter à admirer le Palais de plus près. En passant, dit-il , y a-t-il un palais dans cette rue ?  « Le tien» lui ai-je répondu.

Éclat de rire…

 

Cette histoire, curieusement, me fait penser à un proche du président américain, Barack Obama, qui disait que la présidence est comme une voiture neuve, elle commence à se déprécier à la minute où elle sort du parking. Une assertion aussi valable pour Serge Gilles qui pensait qu’une fois qu’on s’engage en politique, on devient cible et vous dénigre souvent à tort.

Tandis qu’il donnait une conférence en Amérique du Nord, les participants, après l’avoir écouté, l’ont applaudi chaudement ! Soudain, un participant s’adressant le premier, pour les séances de question lui a dit ceci : «  M. Gilles, ceux qui vous applaudissent ici ne vous connaissent pas, vous n’êtes rien d’autre qu’un magouilleur.». Froidement, Il a lancé pour toute réponse : « Je ne suis pas un magouilleur mais plutôt un manœuvrier, vous vous êtes trompés de mot. Comment voulez-vous que je sois capitaine du navire et que je ne fasse pas des manœuvres. Souvent nous accusons des responsables politiques parce que nous n’arriverons pas à saisir ce qu’ils font pour ne pas laisser couler la barque », sous un tonnerre d’applaudissement de l’assistance. Quand on disait de lui qu’il avait fait des erreurs, soit comme leadear de parti, soit comme sénateur, il avait une façon d’ouvrir grand ses yeux pour expliquer à tous ceux qui ne souhaiteraient pas commettre d’erreurs en politique, de s’asseoir chez eux, confortablement, dans un fauteuil moelleux toute leur vie.

 

Le Camarade Gilles montrait une grande patience dans ses entretiens à écouter l’autre. La tolérance était telle qu’il ne montrait jamais aucun signe d’énervement, même dans des situations de grandes controverses, d’hostilité manifeste vis-à-vis de lui. Un moment de discussion avec Serge Gilles était à la fois un temps d’apprentissage sur des questions théoriques et pratiques en politique. Une simple conversation avec lui emmène à parler de Plekanov, du CHE, d’Olof Palme, d’Histoire d’Haïti, de l’actualité politique du pays, de ses rêves pour le pays, de ses inquiétudes sans jamais être fataliste.

 

Sur Radio Télé Caraïbes, au cours d'une émission électorale spéciale en 2006, le présentateur a demandé, aux deux candidats présents, Serge Gilles et Hubert De Ronceray, :  « Qui d’entre vous sera président de la République ? » . Le Professeur Hubert De Ronceray a pris la parole et a dit ceci : « De toute manière, si Serge arrive au pouvoir cela ne me dérange en rien. Ce dont je suis sûr,  jamais, jamais, il n’enverra des gens incendier ma maison». Moment de silence !

 

Durant la même campagne de 2006, j’ai eu le privilège d’assister à l'un des plus beaux débats au Karibe Convention Center au Juvénat entre Leslie F. Manigat et Serge Gilles. Le professeur Manigat, ancien président de la République, démocrate chrétien et fier de l'être, leader du rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) et Serge Gilles, social-démocrate (il parle de cette doctrine comme si il l'avait inventée) leader de la Fusion des sociaux-démocrates, ont offert à l’assistance un bon spectacle digne de tout ce que les leaders mondiaux de la période pouvaient faire, de bon et de beau, sur le plan de la dialectique.

Après le débat, je me souviens avoir entendu le professeur Manigat, regardant, Serge Gilles, dans les yeux avec le côté chaleureux qu’on le connaît : «Je l’ai toujours dit, entre Serge et Moi, la divergence de vue n’était pas énorme quoique nous soyons  de tendances différentes ». Salutations entre les deux.

 

Comme tout grand homme, Serge était simple, modeste, d’une rare élégance, d’une grande courtoisie. Ses études, son capital social, ses relations avec les autres grands hommes d’État du monde, ne lui donnent pas la grosse tête. C’est aussi un homme en quête de modernité en matière politique. Voilà pourquoi il a innové et toujours cherché le consensus avec L’IFOPADA, le PANPRA. Plus tard, il a été à la base de la création de l’Espace de concertation et enfin de la Fusion.

 

Il croyait que la tolérance, le consensus et la solidarité pouvaient changer les pratiques politiques et, du même coup, changer la société haïtienne. Un ami a dit :  «Ce qui fait la force de Serge fait, en même temps, sa faiblesse ». Pour lui,  Gilles donne l’impression d’être un politicien sans ambition, un simple passionné du jeu politique. Il ne pratique pas souvent le real politique tant il joue collectif. Pour Serge Gilles, jouer ensemble est une valeur politique, pourtant dérangeant en Haïti !

 

Comment refuser le dialogue, la discussion, le fait de parler à un adversaire se demande Serge Gilles. A l’époque, il devrait parler au Président Aristide à la Nonciature après les élections de 2001. Pour lui, comme le croit un politologue américain, la démocratie est une discussion et cela de manière permanente ; humaniste, il croit que l’homme est perfectible, peut évoluer et changer de position.

 

De Maïssade à Hinche où il fonda le premier collège de la ville, en passant par l’École normale à Port-au-Prince jusqu’à Paris à la Sorbonne, il est resté égal à lui-même. De retour au pays, après 1986, je l’ai vu en conversation avec ses amis, camarades et compétiteurs, il était toujours comme un poisson dans l’eau. Ambiance de discussion franche, de solidarité dans la recherche d’organisation, de stratégie de lutte politique.

 

Marc Louis Bazin du Mouvement pour l’instauration de la démocratie en Haïti (MIDH), son ancien allié en 1990, devenu son compétiteur en rejoignant LAVALAS disait au début de la campagne des élections de 2006 qu’il reconnaissait en Serge Gilles un grand militant des droits de l’homme. Celui-là qui confiait à ses amis que « La démocratie doit pouvoir se défendre ».

En partant pour l’Éternité, Serge a privé, de sa chaude affection, sa belle famille, ses camarades, ses amis, ses admirateurs, et, même ses détracteurs.

 

SERGE GILLES, UN BEL ESPRIT NOUS QUITTE.

 

PAIX À SON ÂME.

Friday, February 13, 2015

Tentative d'escroquerie ou de coup de force au Sénat d'Haïti? par Stanley Lucas


Après une décision étrange du juge Bredy Fabien à la Chambre des référés, le mercredi 11 février, le juge de paix Fred Marie Legerme, accompagné de l’ancien sénateur Simon Desras, s’est rendu au Sénat, pour signifier à l’institution que le mandat de ce dernier n’a pas pris fin.

Une décision judiciaire suspecte
Le Président du Sénat, Andris Riche a confirmé l’information qui a été remise au secrétariat général. Riche doit s’informer sur les détails de ce dossier qui semble être en attente. Etant donné que l’Etat haïtien va en appel, la décision étrange du juge Fabien, qui a donné préséance d’une carte administrative du Sénat sur le Moniteur, n’est pas définitive. Le Sénat doit laisser le dossier suivre son cours avant de se prononcer. Pour le Sénat, Desras est toujours un ancien sénateur, jusqu’à décision finale de la justice. En général le sénat valide les pouvoirs d’un sénateur sur la base des résultats publiés dans le Moniteur. Est-ce que la décision suspecte d’un juge peut changer les résultats des élections et prolonger le mandat d’un sénateur ? Quelles sont les implications de cette aventure provoquée par l’association Desras-Fabien?

Etrange tentative de prolongation de mandat
En Haïti les élus sont informés de leur fonction et de la durée de leur mandat, à travers la publication des résultats du Conseil Electoral Provisoire (CEP) dans le Journal Officiel de la république, « Le Moniteur ».  Le 21 juillet 2011, le Moniteur publiait son numéro 81, annonçant que Simon Desras était élu comme deuxième sénateur du département du Centre, c’est-à-dire pour 4 ans.  En décembre dernier, le sénateur Desras reconnaissait que son mandat et celui de neuf autres sénateurs prendrait fin en Janvier 2015. Il préconisait alors leur maintien en poste à travers une prolongation. Pourquoi cette contradiction aujourd’hui ?

Le goût illimité du pouvoir: une drogue politicienne
Desras a pris goût au pouvoir et il a du mal à l’abandonner. Selon la conception du pouvoir en Haïti, il correspond parfaitement au profil de l’homme qui, s’il avait les moyens, aurait accouché d’une nouvelle présidence à vie. Son plan pour prolonger illégalement son mandat n’est pas nouveau. Sa première tentative pour préparer le terrain ne date pas d’hier.  En mai 2012, le sénateur Desras avait proposé de prolonger de deux ans le mandat de dix sénateurs dont le mandat était terminé. Il s’agit des sénateus suivants : Youri Latortue, Edmonde Supplice Beauzile, Michel Clérié, Nenel Cassy, Kely Bastien, Jean Rodolphe Joazile, Evallière Beauplan, Anacacis Jean Hector, Yvon Buissereth, et Joseph Lambert. La conférence des Présidents du Sénat ainsi que les sénateurs en instance de départ avaient décidé de rejeter le 8 Mai 2012 cette proposition de Desras car elle était illégale et inconstitutionnelle. Depuis lors, il aurait dû comprendre mais ces politiciens aveuglés par le pouvoir deviennent fous et perdent complètement le sens des réalités. Cette tentative d’escroquerie ou de coup de force au sénat de la république (1) doit être éclaircie par une enquête approfondie. Le juge Bredy Fabien doit répondre à beaucoup de questions et l’action de Simon Desras doit être comdamnée. 

(1)  Ici faut-il comprendre :
-  Tentative d’escroquerie ou de coup de force tentée au sein du Sénat
- Tentative d’escroquerie ou de coup de force contre le Sénat

Thursday, December 29, 2011

HAITI: LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE NE PEUT PAS PUBLIER DES AMENDEMENTS CONSTITUTIONNELS FRAUDULEUX Par Georges Michel


Mise en contexte
Après un suspense terrible, le Président Michel Joseph Martelly avait pris une décision d’homme d’Etat, empreinte de lucidité politique et de sagesse, en retirant les amendements frauduleux à la Constitution de 1987 qui étaient entachés d’un nouveau vice très grave qui entraînait leur impraticabilité et leur inapplicabilité, un second faux en écriture publique.

La décision du Président Martelly  de rentrer ces amendements frauduleux avait provoqué dans le pays tout entier un immense sentiment de soulagement. La démocratie haïtienne avait remporté une nouvelle victoire. Viktwa pou Pèp la !  La crise politique et constitutionnelle voulue par le Président Préval pour son successeur n’aurait plus lieu et nous retournerions à la légalité constitutionnelle bafouée par le régime prévalien agonisant et ses séides dont le Parlement était truffé.  C’était un véritable miracle que l’on fût revenu à si bon compte à la normalité constitutionnelle. La communauté juridique qui s’était mobilisée pour combattre cette ignominie respirait. Ces amendements frauduleux dont les minutes avaient été mystérieusement détruites, étaient donc mort-nés.  Ce second faux devait en principe fermer définitivement le dossier.

« Fraus omnia corrumpit », la fraude corrompt tout. C’est un principe en droit qui veut que la fraude soit cause péremptoire de nullité juridique. Un autre principe dit que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. Ce sont des choses qu’on apprend dans toutes les écoles de Droit. On ne peut pas désapprendre pour faire plaisir à ces gens.  Saint Michel avait triomphé du Démon… On allait pouvoir aller de l’avant avec le nouveau gouvernement…

Mais les tenants des amendements frauduleux, Haïtiens et étrangers, ne s’avouaient pas vaincus pour autant. Malgré l’évidence du faux en écriture publique qui est un CRIME extrêmement grave réprimé par notre droit pénal, ils préférèrent crier à « l’erreur matérielle ». Mais personne n’est dupe.  Au lieu demander la mise sur pied d’une Commission d’Enquête devant faire la lumière sur les faits et désigner les responsables de ce faux à la Justice pour que l’action publique soit mise en mouvement contre eux, ils préférèrent mettre sur pied « une Commission » pour corriger les « erreurs » et « reconstituer les amendements  dont le texte avait été perdu au Parlement ». Dans leur incommensurable audace, ils prenaient tous les Haïtiens pour des imbéciles. C’est peut-être compréhensible, car pour reprendre cette formule d’André Gide, nous vivons des temps où le bien a perdu sa récompense et le mal sa hideur. Ils voulaient reconstituer les amendements par le visionnement d’enregistrements vidéo qui n’ont dans l’état actuel de notre système juridique aucune force probante en matière de preuve authentique.

Cela ne les a pas arrêtés pour autant. Et voilà que ces citoyens remettent au Président de la République avec tout leur sérieux une version dite « corrigée » des amendements constitutionnels frauduleux aux fins de publication et que cette fois-ci, le Président en toute bonne foi, semble se prêter à leur jeu, au point de faire la promesse publique au Club de Madrid de publier les amendements  frauduleux dans le Moniteur dans les meilleurs délais.

Problèmes insolubles
Cependant le Président de la République ne semble pas se rendre compte que la situation actuelle (en décembre 2011) quand on lui demande de publier des amendements frauduleux dits « corrigés » est exactement la même que celle qui existait quand il en avait avec beaucoup de justesse fait le retrait en juin 2011. Les causes qui s’opposaient à la mise en application des amendements contestés restent et demeurent. Elles sont aujourd’hui exactement les mêmes qu’au mois de juin dernier. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. Rien n’a fondamentalement changé. Voilà M. Martelly ramené à la case départ.

Nous n’allons pas revenir sur tous les vices de forme sérieux qui affectent la Déclaration de révision constitutionnelle que nous avons abondamment développés dans notre ouvrage sur le sujet, dont nous avions offert gracieusement un exemplaire à tous les honorables membres du Parlement, députés et sénateurs,  mais que bien peu de gens se sont donné la peine de lire, au Parlement ou dans le public.  Ceux que cette question intéresse quand même peuvent se procurer le livre en librairie. Juridiquement tous ces amendements sont nuls et n’ont aucune valeur. Tous les juristes dignes de ce nom en sont parfaitement conscients.  C’est une évidence pour qui est de bonne foi et a un minimum d’honnêteté intellectuelle.

Nous signalerons simplement que la signature du Président René Préval figure au bas d’un premier faux en écriture publique publié dans Le Moniteur du 6 octobre 2009, avec d’autres signatures de gens connus. Premier faux en écriture publique, donc premier crime, car il était notoire que la Chambre et le Sénat de la République avaient voté en cette nuit fatidique du 14 septembre 2009 deux textes différents. La procédure de révision constitutionnelle avait échoué et elle aurait dû s’arrêter là dans tout pays sérieux. Au contraire, ces deux textes différents furent corrigés, harmonisés, fondus en un seul texte longtemps après le vote, où des articles oubliés non votés avaient été carrément ajoutés par une main invisible. Les quelques protestations émises à ce moment-là ne servirent strictement à rien et, sans vergogne, les prévaliens continuèrent leur processus programmé de mise à mort de la Constitution de 1987, déguisé en amendement.  Ce fut donc sur ce premier faux dont l’existence était notoire que les Parlementaires travaillèrent joyeusement avec leur révision-marathon des 7 et 8 mai 2011.

Notre intervention du jour va se borner à faire ressortir les principaux problèmes juridiques et politiques insurmontables qui avaient empêché et qui empêchent encore la mise en vigueur de ces amendements frauduleux.

1.- L’existence d’une version créole authentique de la Constitution  de 1987 en langue créole, distincte de nombreuses traductions créoles non officielles, que certains partisans des amendements s’acharnaient pendant longtemps à nier, et qui a été publiée en même temps que la version française (dont quelques copies falsifiées publiées existent aussi), dans deux numéros jumeaux du Moniteur, les numéros 37 et 37-A du 28 avril 1987. Ces deux versions peuvent être aisément retrouvées dans Le Moniteur.

Dans leur hâte à mal faire, ce qu’Antênor Firmin appelle l’Effort dans le Mal, les tenants de l’amendement, René Préval et son porte-plume Claude Moïse en tête, avaient complètement oublié la version créole de la Constitution qu’il fallait dénoncer aussi et dont il fallait également préparer des amendements pertinents correspondant exactement au texte français. Ils avaient ainsi travaillé sur le texte français seulement, et ils avaient laissé passer le délai pour réaliser l’amendement de la version créole qui par la force des choses demeurait intacte et désormais impossible à amender.

Nous sommes dans le domaine du Droit et du Droit public. Si par malheur pour ce pays, le Président de la République succombait au chant des sirènes et publiait ces amendements, il y aurait deux Constitutions de force égale dans le pays, une en français, « amendée », et une en créole, intacte, disant des choses différentes et contradictoires. Comment gérer cette situation juridique impossible ?

Ce serait donner aux étrangers une occasion supplémentaire de rire de nous et de nous traiter de singes. Cette Constitution en créole intacte deviendrait immédiatement opposable à la version française, par des citoyens de bonne foi et aussi par des adversaires et des ennemis du Président. Ces derniers ne vont pas s’en priver, on peut en être sûr. Cette Constitution en créole ne tarderait pas à devenir l’étendard des gens qui cherchent à chasser M. Martelly du pouvoir. Nous l’invitons à réfléchir profondément sur ce point. Nous pourrions rappeler ici au Président Martelly à propos des pressions formidables qu’il subit actuellement de la part de certains secteurs pour publier les amendements frauduleux, cette immortelle formule de Sir Winston Churchill, bon joueur de bésigue comme lui, au sujet de la crise de Munich en 1938 : « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur, vous aurez la guerre ! »  Les pressions étaient alors tout aussi intenses sur lui au mois de mai dernier. Il y a résisté victorieusement pour le bien du pays avec l’aide de conseillers lucides et courageux qui sont encore à ses côtés. Il peut encore le refaire sans problème avec l’aide de ces mêmes personnes.

2.- Les amendements contestés sont la résultante de deux faux en écriture publique (consommés les 6 octobre 2009 et 14 mai 2011). Même si dans notre culture d’impunité l’ex-président René Préval qui a apposé sa signature au bas de deux (2) faux en écriture publique, n’a pas à redouter des poursuites pénales, il passera cependant à l’Histoire comme un Président deux fois faussaire.  Nous ne pouvons plus rien pour lui. Le politologue contemporain Pascal Boniface a parlé des intellectuels faussaires dans l’une de ses récentes publications de l’IRIS.  Ces intellectuels faussaires peuvent faire beaucoup de mal. Si on banalise ces faux et qu’on les présente comme des choses normales, que restera-t-il de l’Etat de droit ? Quel enseignement va-t-on laisser aux générations montantes ? La défaite des principes et du Droit est toujours provisoire.

La manœuvre des tenants des amendements frauduleux est extrêmement habile. Ils veulent compromettre irrémédiablement le Président de la République en l’associant au faux en écriture publique qu’ils ont commis, en le faisant, par le bais d’un tour de passe-passe, valider le faux pour eux. Voici que le Président Martelly de victime, deviendrait faussaire lui-même. Faussaire une seule fois, mais faussaire quand même, faussaire une seule fois suffit. Michel Joseph Martelly doit bien savoir à quoi il s’expose si par malheur pour lui et pour le pays, il publiait ces amendements frauduleux. Il a en effet beaucoup à perdre. Ce sera la première et la principale victime de cette opération dans laquelle il n’a RIEN à gagner et TOUT à perdre. Il sortira FRAGILISE de cette affaire. Il aura envoyé au monde entier le signal fort qu’il n’est pas fondamentalement différent des René Préval et consorts. Kabrit Tomazo…  Son image de Saint-Michel-terrassant-le-Dragon volera en éclat.  Ses appels à la réalisation de l’Etat de droit provoqueront l’hilarité ou le mépris. Il doit savoir que l’Etat de droit est très exigeant et que dans ce domaine c’est du tout ou rien. Il lui faudra renoncer définitivement à être le chantre de l’Etat de droit en Haïti. Son crédit personnel en la matière sera ramené à zéro. Ses détracteurs et même certains de ceux qui l’encensent actuellement pour le porter à publier ces amendements frauduleux, seront les premiers à le lâcher et à crier : « A bas Martelly bluffer !  A bas Martelly magouilleur ! », comme le crient déjà quelques exaltés marginaux. Ces choses seront exploitées pour sûr par les politiciens professionnels qui sont opposés à la grande œuvre de rédemption nationale que porte la présidence Martelly. Il se sera assis confortablement à la table des magouilleurs de toujours et devra en payer le prix politique, un prix politique qui sera très élevé pour lui et pour le pays tout entier. Il ne doit absolument pas faire ce cadeau aux ennemis de l’Etat de droit chez nous. Jean de La Fontaine n’a-t-il pas dit dans l’une de ses fables : « Ce que l’on donne aux méchants, toujours on le regrette. » ? Ce qui l’attend sera pire pour lui que l’affaire Bélizaire. On entendra : «  Martelly asasen Konstitisyon ! ». Cela ne doit en aucun cas arriver.  Le Président a des conseillers autour de lui qui n’osent pas, de peur de perdre leur emploi et leur situation confortable, lui dire la vérité telle qu’elle est. Ces conseillers en agissant ainsi, ne lui rendent pas service. Il en a fait la cruelle expérience dans l’incident Bélizaire dont personne n’avait besoin. Le Président Martelly doit savoir que sur l’échiquier politique, il ne compte pas que des amis, parce que son message dérange beaucoup et qu’il existe des gens sur le terrain qui rêvent de le voir échouer rapidement pour pouvoir le chasser du pouvoir.  Les gens qui poussent le Président à publier ces amendements frauduleux veulent qu’il commette un suicide politique et qu’il se fasse hara-kiri.  Kreyòl pale, kreyòl konprann…

3.- Les amendements reconstitués grâce à l’audio-visuel.  Là, la porte est ouverte à tous les abus. Qui peut garantir que les enregistrements originaux n’ont pas été falsifiés eux aussi ? Dans cette logique, devrait-on s’en remettre à l’honnêteté des gentils fraudeurs ? Les magouilleurs ne manqueront pas à l’avenir de tirer des leçons très profitables de cette malheureuse expérience et de ce précédent regrettable. Cela est tellement évident que cela ne mérite pas que l’on s’éternise  sur ce point. Il semble de plus selon certaines sources que dans ces travaux de « reconstitution » des amendements votés, on ait encore pris quelques libertés avec ce qui avait été réellement voté. Les successeurs de M. Martelly à la Présidence de la République ne vont pas manquer non plus de retenir la leçon et de profiter de cette aubaine. Un coup de force contre la Constitution sera rendu plus facile à l’avenir.

4.- Le contenu lui-même des amendements n’est pas innocent. S’il existe un consensus large pour permettre à nos frères et sœurs de la Diaspora de jouir en dehors des frontières d’Haïti d’autres nationalités, le contenu de ces amendements contesté est loin de faire un consensus. Il est largement inconnu du grand public. Il y a des choses qui sont éminemment déstabilisatrices pour le pays, comme la suppression absolument voulue par Préval d’un article stabilisateur pour le pays, l’article 149 qui prévoit l’intérim du Président de la Cour de Cassation ou d’un juge de cette Cour par ordre d’ancienneté, suppression dont personne ne parle et qui jettera le pays dans des aventures politiques terribles, comme à partir de février 1957 avec la mise de côté des prescriptions de l’article 81; l’article 149 assure automatiquement la continuité de l’Etat et de la légalité des Pouvoirs Publics ; ou bien encore la modification des échéances électorales qui peut faire que dans une crise par exemple, on se trouve totalement privé de personnel politique en poste, le mandat de tout le monde finissant en même temps, ce qui n’est jamais arrivé depuis 1991.  Dans les cas d’intérim, on peut se voir amené à constituer un Gouvernement de Salut Public, par essence très fragile, comme celui du Président Joseph Lamothe en 1879 au départ de Boisrond Canal. On sait ce qu’il est advenu du gouvernement des 68 jours Lamothe-Hérissé et des conséquences désastreuses pour le pays qui ont résulté de son renversement brutal. Avec le système actuel, la Présidence en cas de vacance présidentielle est verrouillée et interdite aux aventuriers de la politique qui auront au contraire la part belle dans un Gouvernement de Salut Public, qui pourra être renversé facilement. Sans avoir besoin de remonter au Président Lamothe, on a eu de beaux exemples en 1957.  De son côté, la Diaspora a été couillonnée et dépouillée de la belle manière. On lui a donné en réalité une coquille vide.  Quand elle s’en rendra compte, elle réalisera mais un peu tard qu’elle a été dupée, flouée. Le Conseil Electoral Permanent sera désormais sous le contrôle total de l’Exécutif, du Législatif et du Judiciaire, non plus des Collectivités locales. On peut aisément imaginer les conséquences de ce nouvel état de choses qui ne va pas favoriser, tant s’en faut, des élections libres et transparentes. Les amendements de Préval ont été votés dans la plus parfaite opacité alors qu’au contraire, il eût fallu en la matière, la plus parfaite transparence. Il faut réfléchir par deux fois sur ces choses qui ont été votées en 2009 SANS DISCUSSIONS, le Parlement étant entièrement noyauté par Préval avec le grand chapeau Inite/Inikite. En publiant les amendements contestés, M. Martelly se priverait et priverait la Nation de la possibilité de réexaminer et de revoir ces amendements contestés entachés de dol dans le sens du bien et de la logique…

La solution proposée
Nous n’avons rien contre le fait que la Constitution soit amendée. Cela fait partie de sa vie normale et c’est une chose saine dans une démocratie que des amendements soient faits à une Constitution de temps à autre, mais ils doivent se faire dans les normes et dans la transparence. Cela n’a pas été évidemment le cas pour les amendements Préval.

Que faut-il  faire pour résoudre définitivement et ? La réponse est très simple : Refaire les amendements, cette fois-ci  en français et en créole, dans deux versions conformes, ensuite voter ces nouveaux articles amendés dans les deux langues également, en s’assurant de la conformité de ces articles. C’est une opération qui va demander un peu de temps pour être bien faite. La prochaine échéance pour introduire une déclaration d’amendement est l’été 2014. Cela semble très lointain mais en réalité cette échéance est très proche. Nous sommes pratiquement en 2012. Deux ans, c’est très vite passé. Un tout petit peu de patience ! Donc, on a juste deux ans pour s’atteler maintenant à cette tâche importante et pour réfléchir correctement et honnêtement sur les nouveaux amendements à préparer dans nos deux langues. Si on se met d’accord sur le contenu de cette nouvelle Déclaration de Révision à voter au cours de l’été de 2014, on pourra faire voter les amendements corrects à partir de la rentrée parlementaire de janvier 2015 avec la 50e Législature, c’est-à-dire dans trois ans exactement. Le Président Martelly s’épargnerait en même temps trois ans de tourments inévitables  et inutiles. S’il fait les choses correctement et dans les normes, l’Histoire lui en saura gré. Il a la possibilité de faire aboutir un processus de révision constitutionnelle honnête durant son mandat. Il n’a que le vouloir.

Le Président Martelly doit réaliser que son prédécesseur lui avait mis une pelure de banane sous le pied et légué une crise de laquelle il est sorti magnifiquement en faisant le retrait des amendements contestés, ce qui lui a donné sept mois de normalité grâce à laquelle il a pu fonctionner à peu près normalement au lieu de sept mois de crise. Si par malheur pour lui, au contraire, il publiait ces amendements, il récolterait la crise sans fin, qui ne pourrait s’arrêter qu’avec peut-être un second retrait après usage des amendements impraticables, pour les raisons que nous avons exposées plus haut. On se trouverait alors en pleine bouffonnerie politique. On nous traiterait encore de singes et de clowns. Le Président Martelly a pour devoir d’épargner ce malheur au pays.

En publiant les amendements il se tirerait lui-même une balle dans le pied, à la grande satisfaction de ses ennemis, et scierait la branche sur laquelle il est assis.  Il se replongerait volontairement dans une situation de crise et d’illégalité dont il était la principale victime et dont il doit réaliser qu’il n’est sorti que par un véritable MIRACLE.  Oui, un miracle, car le 9 mai les défenseurs de la légalité constitutionnelle qui s’étaient escrimés avec toutes les ressources à leur disposition, avaient totalement perdu la bataille. Minoritaires face aux magouilleurs, mais forts de leur bon droit, impuissants à arrêter cette machine infernale, ils étaient en complète déroute. Encore une fois, Préval restait maître de la situation, même à quelques jours de l’expiration de son mandat. Seul le faux est venu donner de manière tout à fait inespérée, même miraculeuse, au Président Martelly le moyen de sauver la situation et de retourner à la normalité. Nous saisissons cette occasion pour rendre un hommage public aux courageux Parlementaires honnêtes qui on refusé de s’associer à l’assassinat en règle de la Constitution de 1987. Il reste encore heureusement des gens sérieux en Haïti qui ne connaissent que les principes. Nous citerons ici pour mémoire seulement quelques noms pour ne pas être trop long : les Sénateurs Maxime Roumer, Edmonde Beauzile, Andris Riché, Jean William Jeanty, la députée de Savannette, etc…L’Histoire retiendra ces noms glorieux. Ce ne sont pas les mortels qui ont gagné cette bataille, mais des forces qui leur sont supérieures… Il est à souhaiter qu’un second miracle se produise et que Dieu éclaire en dernière minute le Président Martelly pour qu’il se ressaisisse et pour qu’il évite de commettre cette erreur dans laquelle jusqu’à présent, il donne l’impression de foncer tête baissée et qui sera préjudiciable à tous.

Quel est le moteur du Président Martelly dans la publication de ces amendements frauduleux ? Il semble que ce soit seulement la possibilité pour la Diaspora de jouir d’autres nationalités hors des frontières d’Haïti, ce qui est l’une de ses promesses électorales. Rien que cela …

Il faut faire comprendre au Chef de l’Etat qu’il peut le faire à travers quelques petits aménagements administratifs faciles et en donnant une autre lecture moins restrictive à l’article 15 actuel de la Constitution, en disant simplement que cet article n’a pas vocation à s’appliquer en dehors des frontières d’Haïti. Nous pouvons faire en la matière ce que fait la France dont le droit ignore même la double nationalité, mais qui permet à ses ressortissants d’avoir autant de nationalités qu’ils le veulent en dehors des frontières de la France, pour la bonne raison que le droit français les ignore toutes. Le droit haïtien étant calqué sur le droit français ; on n’a qu’à faire ce que ce dernier fait en la matière. De nombreux juristes haïtiens de très haut niveau comme Me Serge Henri Vieux, ont donné de nombreuses consultations à ce sujet, mais leur message ne semble jamais avoir atteint les oreilles des responsables gouvernementaux, qui s’obstinent à sauver des amendements frauduleux dont ils n’ont même pas besoin.

Le Président de la République devrait savoir qu’on n’est aucunement lié par une promesse qui serait impossible à réaliser ou dont l’objet aurait un caractère immoral ou frauduleux. L’Histoire lui en saura gré de ne pas tenir de pareilles promesses…  Dans cette dure épreuve qu’il traverse, le seul conseil que nous puissions nous permettre de donner au Président Martelly, c’est d’éviter les magouilleurs, de ne s’appuyer que sur des juristes confirmés, à l’intégrité reconnue et éprouvée, et de suivre leurs sages recommandations. Tout le reste n’est qu’illusion.

Dr Georges MICHEL
Ancien Constituant de 1987

Wednesday, December 28, 2011

Haiti: Hommes et Femmes de l'annee 2011 par Marcel Lecorps, Tribune Sans Frontiere


Femmes de l'année : Mirlande Manigat pour avoir été la première femme à participer au second tour des élections présidentielles de 2011  http://fr-fr.facebook.com/people/Mirlande-Manigat/100000317531399 Sénatrice Edmonde Bauzile première femme élue présidente d’un parti politique  http://senateurbeauzile.blogspot.com/  La Première Dame Sophia Martelly pour son implication dans le social http://www.facebook.com/SophiaMartelly  Danielle Saint Lot pour la foire Femmes création et production, http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=100298

Homme politique de l'année : Michel Joseph Martelly qui, à la surprise de tout le monde, a battu dix huit candidats à la présidence pour devenir le 56eme Président de la République d’Haïti.  http://www.facebook.com/martelly2010

Le Ministre de l'année : Le Chancelier Laurent Lamothe avec une vision nouvelle et fraiche de la diplomatie Haïtienne http://www.facebook.com/4Haiti

Le Parlementaire de l'année : Sénateur Joseph Lambert, pour ses manouvres qui lui ont permis de passer de l'opposition au gouvernement

Le Stratège politique et visionnaire de l’année : Stanley Lucas pour son combat politique en faveur de la démocratie, des élections libres et une société moderne en Haïti, pour son influence sur l'intérieur et la diaspora et pour sa capacité analytique et opérationnelle. http://solutionshaiti.blogspot.com/ et http://www.facebook.com/people/Stanley-Lucas/715259984

Homme d'affaires de l'année : Denis O’Brien, PDG de la Digicel pour ses investissements dans le domaine des télécommunications, tourisme et autres et pour ses œuvres philantropiques http://www.facebook.com/pages/Denis-OBrien/126779414031282  

Femme d’affaires de l’année : Phelicia Dell pour ses créations uniques qui montrent qu'une autre Haïti est possible tout en restant proche de nos valeurs  http://www.facebook.com/phelicia.dell

Fonctionnaire de l'année : Arielle Villedrouin pour ses efforts de reformes de l'Institut du Bien Etre Social et la protection de nos enfants abandonnés

Policier de l'année : Mario Andresol pour ses efforts continu de reformes de la Police National  http://fr-fr.facebook.com/pages/POLICE-NATIONALE-DHAITI/222803544435075

Diaspora de l’année : Rachel Moscoso Denis, pour ses efforts de promotion de la culture, des valeurs et produits d’Haiti. http://www.facebook.com/people/Rachel-Moscoso-Denis/685000157

Journaliste de l'année : Harrisson Ernest, Frantz Exantus de Signal FM, Hérold Jean François de radio Ibo, http://www.linkedin.com/pub/frantz-exantus/28/182/847  Cyrus Sibert de Réseau Citadelle http://reseaucitadelle.blogspot.com/  et http://www.facebook.com/people/Cyrus-Sibert-R%C3%A9seauCitadelle/1193336642

Homme courageux de l'année : Me. Samuel Madistin pour avoir survécu a une tentative d'assassinat et pour ses positions de principes  http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=27326

Economiste de l'année : André Lemercier, Ministre des Finances, l'économie Haïtienne affiche une croissance de 5%

Avocat de l'année : L’infatigable Juriste René Julien de l’Amicale des Juriste, pour avoir plaidé en faveur d'un état de droit démocratique. www.lamicaledesjuristes.org et Me. Briel La grandeur, assassine par des criminels http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=99751

Perte de l'année : Sonia Pierre, activiste des droits humains qui défendait la cause des Dominicains d’origine Haïtienne et des Haïtiens persécutés. http://www.lematinhaiti.com/contenu.php?idtexte=27841

Homélie de l'année : Monseigneur Louis Kebreau lors de la prestation de serment du Président Martelly. http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=92501

Le militant des droits humains de l'année : Marie Yolaine Gilles, une activiste infatigable de défense des droits de la personne en Haïti. Elle est membre du Réseau Haïtien de Défense des Droits Humains http://rnddh.org

Le parti politique de l'année : Réponse Paysan, qui est sorti de nulle part pour remporter les élections présidentielles.

Journal de l'année : Le Matin, pour avoir apporté du piment au débat national et pour la première fois rapporte de l'argent à ses propriétaires http://lematinhaiti.com/

La région de l'année : Le Nord-est qui a bénéficié de plusieurs investissements majeurs alors que sa population est très maigre par rapport aux autres départements géographiques du pays.

Organisation femmes de l'année : Femmes en Démocratie dirigée par Danielle Saint Lot pour la foire création et production femmes. http://www.facebook.com/pages/Femmes-En-Democratie/175591945836735

Organisation des droits humains de l'année : Le Réseau National Haïtien de Défense des Droits Humains www.rnddh.org  pour ses rapports sur la corruption, les violations de la loi et des droits de la personne.

Le dossier de l'année : L'éducation, en 2010 a la rentrée des classes la société Haïtienne avait oubliée les 500.000 enfants qui ne pouvaient pas aller a l’école. A la rentrée des classes en 2011 prés de 900.000 enfants sont rentrés en classe grâce a l’initiative du Président Martelly et le dossier de l’éducation est sur toutes les bouches.

Etranger de l'année : L’acteur américain, Sean Penn, pour avoir maintenu son engagement en faveur des sinistrés d’Haïti  http://www.facebook.com/SeanPenn

L'organisation Internationale de l'année : L'Organisation des Etats Américains pour son apport aux élections libres honnêtes et démocratiques http://www.oas.org/fr/centre_medias/communique_presse.asp?sCodigo=F-01 Pages Facebook de l'annee: Michel Martelly http://www.facebook.com/martelly2010 et Anmwe http://www.facebook.com/AnmweNation

Radios de l'année :  Signal FM dans l’Ouest, RTMS dans le Sud, Radio Kontak dans le Nord, Mag Horizon dans le Plateau Central, Tet a Tet a Saint Marc, radio Classique Inter a Orlando, Radio Kamoken a Miami, Radio Ayiti International a New Jersey, Radio Haiti Focus a New York, Radio Energy a Boston, Radio Fos a Georgia.

Emission de l'année : Tribunal du Soir présentée par le Docteur Harrisson Ernest http://signalfmhaiti.com/

Le rédacteur politique de l'année : l'Agronome Michel William pour ses écrits provocateurs et intéressants

Révélation de l'année : Patrice Millet, heros de CNN http://www.cnn.com/SPECIALS/cnn.heroes/archive11/patrice.millet.html

La victoire politique de l'année : La ratification du Premier Ministre Garry Conille

Le blog de l'année : Solutions Haïti www.solutionshaiti.blogspot.com  et Réseau Citadelle http://reseaucitadelle.blogspot.com/

Hôtel de l'année : Hôtel Karibe qui est devenu le poumon de Port-au=Prince http://www.karibehotel.com/karibehotel/

Indécence de l'année : La coupure criminelle d'électricité en pleine cérémonie d’intronisation de du Président Martelly http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19122  et La lettre de Sorel Jacinthe, Président de la Chambre des Députés invitant des étrangers a travers le monde à se mêler dans une affaire interne de la République d’Haïti (affaire Belizaire)

Le discours de l'année: Le discours du Premier Ministre Garry Conille a Varsovie  https://www.youtube.com/watch?v=SsyMUosQUaU&feature=player_embedded#!

Grand manipulateur du processus électoral de l'année : Gaillot Dorsinvil, pour ses manipulations électorales reconnues par les missions d’observations électorales.  http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=19148

Le perdant de l'année : L’ancien Président René Préval qui voulait imposer sa continuité avec Jude Célestin et a piètrement échoué malgré les tentatives répétées de son CEP.  http://www.haitielections2010.com/details.php?id=433

La honte de l'année : La falsification de l’amendement de la constitution de 1987 par deux sénateurs de l'INITE  http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=96097

Le scandale de l'année : Le viol des soldats de la MINUSTAH sur un jeune Haïtien de 19 ans

Les bouffons de l'année : Le sénateur Moise Jean Charles et le député Arnel Bélisaire. Le premier pour son incompétence, son incapacité et son esprit négatifs. Le second un délinquant qui voulait se faire passer pour un héros

Les intolérants de l'année : Lesly Jacques de Radio Amérique Internationale et Jean Ménard de radio Caraïbe ; deux journalistes qui sont allergiques aux opinons contraires. Ils ne tolèrent pas les opinions qui ne satisfont pas leurs fantasmes. 
-fin-

Wednesday, May 30, 2007

HAITI: RAPPORT D'AUDITION DU SENAT DE LA REPUBLIQUE: AFFAIRE JUGE SAINT PIERRE ET MINISTRE DE LA JUSTICE

SÉNAT DE LA RÉPUBLIQUE -----------------

COMMISION JUSTICE, DÉFENSE et SÉCURITÉ --------

RAPPORT D’AUDITION DU MINISTRE DE LA JUSTICE ET DE LA SÉCURITÉ PUBLIQUE DANS L’AFFAIRE DE LA CONVOCATION ET DU DÉCÈS DU PRÉSIDENT DE LA COUR D’APPEL DES GONAIVES
Maître Hugues SAINT PIERRE
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Suite au décès soudain du Président de la Cour d’Appel des Gonaïves et aux nombreuses interrogations qu’ont suscitées les circonstances entourant ce tragique évènement, la Commission Justice, Défense et Sécurité du Sénat de la République s’est saisie de la question pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé, rechercher et trouver la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.-------------------------------------------------------
Il est clair que la Commission n’avait pas de mandat particulier du Sénat pour s’ériger en commission d’enquête sur l’affaire. C’est donc dans le cadre régulier de ses attributions qu’elle a cherché à réunir un maximum d’informations de première main pour couper court aux rumeurs et éclairer tant les membres du Sénat que le public en général. C’est aussi dans ce cadre que la Commission a invité le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique pour connaître sa version des faits et obtenir toutes les informations disponibles sur cette affaire autour de laquelle lumière il importait de faire rapidement la lumière si l’on ne voulait pas laisser les rumeurs miner dangereusement la confiance des citoyens dans notre système judiciaire et dans leurs dirigeants.---------------------------------------------------------------------
Le jeudi 3 mai 2007, la Commission Justice, Défense et Sécurité a reçu le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique Monsieur René MAGLOIRE pour discuter avec lui de quatre questions principales :------------------------------------------------------
Les circonstances entourant le décès de Me Hugues SAINT PIERRE, Président de la Cour d’Appel de Cayes ;--------------------------------------------------------
La libération des détenus accusés dans ce qu’il est convenu d’appeler le massacre de la Scierie ;---------
L’état de la situation au Parquet de Port-au-Prince----------------------------------
La nomination des Juges de Paix----------------------------------------------------

Au cours de cette séance et des propos échangés sur le premier point de l’ordre du jour, le Ministre Magloire a clairement affirmé que : « s’il y a eu convocation du Président de la Cour d’Appel des Gonaïves, elle ne venait pas du Ministère car j’ai parlé aux deux Secrétaires d’État et au Directeur Général qui m’ont confirmé n’avoir jamais convoqué le juge ». Cette déclaration a suscité bien des interrogations de la part des membres de la Commission qui avaient comme tout le monde entendu dans la presse que le juge Saint Pierre avait fait le déplacement de Gonaïves pour répondre à une convocation du Ministère.----------------------------------
La Commission a cependant choisi de croire jusqu’à preuve du contraire la version du Ministre. Elle ne pouvait pas mettre en doute les déclarations de celui-ci uniquement sur la foi de rapport de presse. Elle n’a donc pas poussé plus avant ses investigations.--------------------------
Le lundi 7 mai 2007, lors des funérailles de Me Hugues Saint Pierre aux Gonaïves, funérailles organisées dans une apparente précipitation, le Vice Président de la Cour d’Appel de cette ville Me Grégoire Jean Baptiste, dans son discours de circonstance a contesté les déclarations du Ministre en présence de celui-ci et affirmé que le Président de la Cour d’Appel a bien été convoqué par le Ministère de la Justice et que cette convocation ne s’adressait pas uniquement au Président mais s’étendait aussi au Commissaire du Gouvernement près la Cour d’Appel Me Roland Paphius. D’autres juges de la Cour d’Appel ont confirmé les dires du Vice Président.
Ces déclarations ont apporté un nouvel éclairage à l’affaire et relancé le débat. Un magistrat de haut rang, responsable devant le Conseil Supérieur de la Magistrature contredisait ouvertement et publiquement les déclarations d’un membre éminent du gouvernement passible lui-même de la Haute Cour de Justice. Implicitement cela revenait à dire que le Ministre de la Justice aurait sciemment fait de fausses déclarations et aurait menti à la Commission.----------------------
Compte tenu de la gravité de la situation et de ses éventuelles implications, la Commission Justice, Défense et Sécurité a cru qu’il était de son devoir de saisir le Bureau du Sénat pour lui demander l’autorisation d’ouvrir une enquête sur les déclarations faites par le Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique devant elle le jeudi 3 mai 2007. Cette démarche se justifiait d’autant plus qu’une commission de la Chambre des Députés a recueilli aux Gonaïves des déclarations concordantes de plusieurs personnes dont le Vice Président et le Commissaire du gouvernement de la Cour d’Appel : Me Grégoire Jean Baptiste et Me Roland Paphius, le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance des Gonaïves : Me Nicoletta Dieudonné Joseph et la fille du défunt Marjorie Saint Pierre. Tous ont confirmé que le Président est parti pour la capitale pour répondre à une convocation du Ministère prévue pour le mardi 24 avril à 9h00 du matin. (voir rapport de la commission de la Chambre des Députés Annexe # 1 ).---------------------------------------------------------------------
La Commission Justice, Défense et Sécurité du Sénat a rencontré Longchamp René Michel qui a accompagné Me Saint Pierre depuis son accident jusqu’à sa mort. A la suite de l’accident le juge lui a demandé d’appeler en tout premier lieu le Ministre de la Justice sur son téléphone portable 465-7497 et son secrétariat au 245-0474 pour aviser qu’il ne pouvait pas être au rendez-vous ce qu’il a fait séance tenante. Le listing des appels placé à partir du numéro de Monsieur Longchamp le 480-9981 prouve qu’il a bien appelé les numéros susmentionnés. Ceci est une preuve supplémentaire que contrairement aux déclarations du Ministre, le Président de la Cour d’Appel des Gonaïves avait bien été convoqué au Ministère où il savait avoir effectivement rendez-vous le mardi 24 avril 2007 avec le Ministre et non avec un quelconque fonctionnaire du Ministère, puisqu’il a demandé de prévenir celui-ci personnellement ainsi que son secrétariat.
La Commission Justice, Défense et Sécurité du Sénat, dans son souci de faire la lumière sur cette affaire a décidé de convoquer une nouvelle fois le Ministre René Magloire qui devait être accompagné d’autres cadres du ministère dont le Secrétaire d’État à la Réforme Judiciaire, le directeur Général : Me Josué Pierre Louis et le Directeur des Affaires Judiciaires Me Falières Bazelais. Cette séance s’est déroulé en public le vendredi 25 mai 2007 et a duré quatre heures d’horloge, en présence des membres de la Commission Justice, Défense et Sécurité du Sénat dont les noms suivent :-------------------------------------------------------------
Sénateur Youri LATORTUE ;------------------------------------------------------
Sénateur Gabriel FORTUNÉ ;-----------------------------------------------------
Sénateur François F. BERGOME ;--------------------------------------------------
Sénateur Michel CLÉRIÉ ;---------------------------------------------------------
Sénateur Andris RICHÉ ;-----------------------------------------------------------
Sénateur Lambert Joseph ;---------------------------------------------------------
Ces auditions ont permis à la Commission de retracer et d’établir les faits suivants.
a) Le Ministre de la Justice a convoqué le Doyen et le Commissaire du Gouvernement de Saint Marc sur le dossier de la Scierie (Déclaration du Ministre) -----------------------
b) Le Ministre a demandé au Directeur des Affaires Judiciaires Me Bazelais de lui obtenir une copie de l’arrêt rendu par la Cour d’Appel des Gonaives dans l’affaire de la Scierie. (déclaration du Ministre confirmé par Me Bazelais).------------------------------------------------
c) La copie de l’arrêt est parvenue au bureau du Ministre avant même d’avoir été signifiée aux parties. (déclaration du Ministre).-----------------------------------------------
d) La secrétaire du Ministre, madame Rose Augustin avait appelé aux Gonaives la fille du Président de la Cour d’Appel des Gonaives pour lui demander de transmettre à son la convocation à un rendez-vous au Ministère le 24 avril 2007 à 9h00 du matin. (déclarations du Ministre).--------------------------------------------------------------------------
e) Personne au Bureau du Ministre ne veut assumer la responsabilité d’avoir donner l’ordre à la secrétaire du Ministre de convoquer me Saint Pierre.-------------------------------
f) Le rendez-vous était bien inscrit sur un cahier jaune tenu par Madame Augustin. (déclaration de cette dernière).------------------------------------------------------
g) Des réunions concernant la libération des personnes détenues dans le cadre de l’affaire de la Scierie se sont tenues au Palais National et au Ministère de la Justice. (déclaration du Sénateur de l’Artibonite François F. Bergome).--------------------------------------
h) A l’occasion de ces rencontres, le Sénateur a fait connaître au Ministre son désaccord avec cette forme de délibération. (déclaration du Sénateur Bergome).---------------------
i) Madame Rolande Datis qui selon la secrétaire du Ministre avait fait inscrire le rendez-vous pour le juge Saint Pierre, avait participé à la rencontre susmentionnée au Ministère à titre de représentant de la Primature. (déclaration du Sénateur Bergrome).--------------------
j) Au cours de la séance, Madame Datis a été présentée comme conseillère du Ministre de la Justice par celui-ci. Celle-ci n’a pas pu démontrer son appartenance au cabinet du Ministre. Elle a démenti catégoriquement avoir demandé à la secrétaire du ministre de fixer un rendez-vous au Président de la Cour d’Appel des Gonaives.----------------------------------------

De tout ce qui précède, il ressort que:----------------------------------------

Le 3 mai 2007, le Ministre René Magloire n’a pas dit toute la vérité en affirmant qu’il n’avait pas personnellement convoqué le juge Hugues Saint Pierre.------------------------------------
De nombreuses déclarations concordantes recueillies démontrent sans l’ombre d’un doute que Me Saint Pierre avait bel et bien reçu une convocation du Ministère pour rencontrer le Ministre le 24 avril 2007 à 9h00 du matin.------------------------------------------------------------
Le Ministre de la Justice a rencontré le Doyen et le Commissaire du Gouvernement du tribunal de Première Instance de Saint Marc et a effectué des démarches pour obtenir la copie d’une décision de la Cour d’Appel des Gonaives et que quelqu’un dans son administration a convoqué le Président de la Cour d’Appel de Saint Marc, le tout quelques jours avant une décision plutôt controversée qui a abouti à la libération de détenus sur lesquels pèsent de lourdes charges dans l’affaire de la Scierie, dossier qui par ailleurs fait l’objet de rencontres au Palais National et au Ministère de la Justice.-------------------------------------------------------------------
Tout ceci donne la désagréable impression d’une manipulation, d’une tentative du gouvernement d’influencer la justice dans une affaire grave et délicate.
Rien dans les déclarations des uns et des autres ne permet d’établir un lien de cause à effet entre la convocation et le décès du juge ni d’incriminer une personne en particulier pour ce décès.-----------------------------------------------------------------------------------
En conclusion----------------------------------------------------------------

La Commission Justice, Défense et Sécurité du Sénat s’interroge sur ce que cachent ces demi vérités et ce refus d’assumer la responsabilité d’une convocation d’un haut magistrat qui en soi n’a rien de répréhensible. Mais toutes ces manœuvres et ces maladresses rendent toute cette affaire plus que suspecte surtout quand on a la concomitance de ce rendez-vous avec d’autres rencontres et la prise de certaines décisions judiciaires lourdes de conséquences.-------------

La Commission a la conviction que l’on a cherché à l’induire en erreur et que quelqu’un au Ministère de la Justice a délibérément menti dans cette affaire pour couvrir on ne sait quelle faute inavouable et dérangeante.----------------------------------------------------------

La Commission propose que le Sénat prenne des dispositions pour pousser plus loin et de manière formelle cette investigation afin que ceux ou celles qui ont menti dans cette affaire soient sanctionnés comme il se doit.-----------------------------------------------------

La Commission propose que le Sénat interroge aussi le Ministre de la Justice sur son éventuelle ingérence dans la décision de libération des accusés dans l’affaire de la Scierie prise par les magistrats de Saint Marc.---------------------------------------------------------------

La Commission prend acte de la proposition du Sénateur Fortuné qui réclame une interpellation en bonne et due forme du Ministre de la Justice et de la Sécurité dont le Sénat a le devoir d’évaluer la capacité à conduire un ministère de cette importance et de prendre les décisions qui s’imposent face à une telle pagaille.-----------------------------------------------------

N.B. La transcription des auditions est en cours de réalisation et sera annexée ultérieurement au présent rapport. La Commission tient à la disposition du Sénat une copie des enregistrements de la séance.--------------------------------------------------------------------------

Fait au Sénat de la République à Port-au-Prince, 29 mai 2007 -------

Pour la Commission Justice, Défense et Sécurité du Sénat ------------
Sénateur Youri LATORTUE, Président de la Commission-------------- Sénateur Gabriel FORTUNÉ, Membre -----------------------------
Sénateur François F. BERGOME, Membre------------------------
Sénateur Michel CLÉRIÉ, Membre ---------------------------------
Sénateur Andris RICHÉ, Membre ----------------------------------

Sénateur Lambert JOSEPH, Membre ------------------------------