Depuis 1995 il y a toujours eu des manipulations des procès
verbaux par le CEP ou des BCEN pour manipuler les résultats des élections.
Ceci, particulièrement au niveau des résultats des Législatives. Souvent des
BCEN partisans sont conçus exprès, afin d’éliminer sans critères des procès
verbaux valables de manière à favoriser certains candidats au détriment
d'autres qui ont effectivement gagné les élections. Le champion de cette
pratique a été le CEP de Gaillot Dorsinvil au profit de l'INITE en 2010. Il
faut aussi dire que durant cette période des avocats qui ont des connections
avec leurs confrères nommes dans les BCEN profitent pour faire leur beurre.
Seul le CEP est habilité à publier les résultats officiels,
mais…
Cette fois il sera pratiquement impossible de le faire à
cause de deux choses. La première, l'article 169 du décret électoral qui
stipule qu'une fois que le procès verbal est prêt au niveau de chaque bureau de
vote, la copie bleue est plaquée sur le mur d'entrée de ce bureau. Cela veut
dire que le résultat est immédiatement public et peut être utilisé par
n'importe qui pour présenter les tendances de vote de l'électorat, malgré ce
que dit le CEP dans son communique No. 17. Leur seul point valable, seul le CEP
est habilité à publier les résultats officiels. Dimanche soir, quand les radios
du pays ont utilisé l'article 169 pour relayer les résultats plaqués devant
chaque bureau de vote, les journalistes ont rendu service à la démocratie et à
la transparence des élections, en rendant la tache des manipulateurs
presqu'impossible.
Il n'y a que
les putschistes qui voulaient le black-out sur les tendances de vote pour
dérailler a l'aide de la propagande politique sans preuve cette belle fête
électorale. Ces putschistes aigris et frustrés sont depuis lors à la recherche
de la violence. La disponibilité de ces données au grand public rend toute
tentative de coup d'Etat électoral quasiment impossible. En ce sens, pour
rendre service à la démocratie, la presse doit continuer a présenter les
tendances du vote. Cet exercice forcera aussi les médias à mieux s'organiser
pour les soirées électorales futures. Cela veut dire trouver des sponsors leur
permettant de déployer des correspondants dans le maximum de bureaux de vote,
recruter des statisticiens, des avocats et des experts en sciences politiques
pour une meilleure présentation au public et couverture de la soirée électorale
comme cela se fait aux Etats Unis par exemple. Il faut donner credit a la
presse qui a joue un rôle important dans la réussite des opérations électorales
de Dimanche. A cause de cette contribution constructive nombreux sont les
journalistes et les stations de radios qui reçoivent des menaces du parti Fanmi
Lavalas.
La seconde, c'est la publication de ces mêmes procès
verbaux, les versions originales,
sur le site internet du CEP sont disponibles. Ce fait rend pratiquement
impossible aux voleurs des BCEN d'éliminer des procès verbaux sans des critères
clairement définis par les membres du CEP. L'élection du 20 Novembre semble
marquer un pas positif vers l'institutionnalisation des élections en Haiti.
Après la fermeture des bureaux électoraux
La collecte des données le jour des élections forcera aussi
les partis politiques et leurs candidats à mieux s'organiser. Comme on le sait,
après la fermeture des bureaux de vote, on procède au comptage et à la
signature des procès-verbaux par les membres des bureaux de votes et les
mandataires. Une copie du procès verbal est remise aux mandataires des deux
candidats ayant reçu le plus de votes. Dimanche 20 Novembre, 135.000 mandataires
représentant les partis et les candidats étaient déployés. La présence de ces
mandataires s’est répartie ainsi : PHTK: 72%, Fanmi Lavalas: 54%, Pitit
Dessalines: 39%, LAPEH: 35%, Renmen Ayiti: 19%. Les représentations des autres
partis et candidats étaient totalement insignifiants. Ceci dit travaillons a la
concrétisation de ce processus qui a débuté depuis 2015.