Après une décision étrange du juge Bredy Fabien à la Chambre
des référés, le mercredi 11 février, le juge de paix Fred Marie Legerme,
accompagné de l’ancien sénateur Simon Desras, s’est rendu au Sénat, pour signifier
à l’institution que le mandat de ce dernier n’a pas pris fin.
Une décision
judiciaire suspecte
Le Président du Sénat, Andris Riche a confirmé l’information
qui a été remise au secrétariat général. Riche doit s’informer sur les détails
de ce dossier qui semble être en attente. Etant donné que l’Etat haïtien va en
appel, la décision étrange du juge Fabien, qui a donné préséance d’une carte
administrative du Sénat sur le Moniteur, n’est pas définitive. Le Sénat doit
laisser le dossier suivre son cours avant de se prononcer. Pour le Sénat,
Desras est toujours un ancien sénateur, jusqu’à décision finale de la justice.
En général le sénat valide les pouvoirs d’un sénateur sur la base des résultats
publiés dans le Moniteur. Est-ce que la décision suspecte d’un juge peut
changer les résultats des élections et prolonger le mandat d’un sénateur ?
Quelles sont les implications de cette aventure provoquée par l’association
Desras-Fabien?
Etrange tentative de
prolongation de mandat
En Haïti les élus sont informés de leur fonction et de la
durée de leur mandat, à travers la publication des résultats du Conseil
Electoral Provisoire (CEP) dans le Journal Officiel de la république, « Le
Moniteur ». Le 21 juillet 2011, le
Moniteur publiait son numéro
81, annonçant que Simon Desras était élu comme deuxième sénateur du
département du Centre, c’est-à-dire pour 4 ans. En décembre dernier, le sénateur Desras reconnaissait que
son mandat et celui de neuf autres sénateurs prendrait fin en Janvier 2015. Il préconisait
alors leur maintien en poste à travers une prolongation. Pourquoi cette
contradiction aujourd’hui ?
Le goût illimité du
pouvoir: une drogue politicienne
Desras a pris goût au pouvoir et il a du mal à l’abandonner.
Selon la conception du pouvoir en Haïti, il correspond parfaitement au profil
de l’homme qui, s’il avait les moyens, aurait accouché d’une nouvelle
présidence à vie. Son plan pour prolonger illégalement son mandat n’est pas
nouveau. Sa première tentative pour préparer le terrain ne date pas
d’hier. En mai 2012, le sénateur
Desras avait proposé de prolonger de deux ans le mandat de dix sénateurs dont
le mandat était terminé. Il s’agit des sénateus suivants : Youri Latortue,
Edmonde Supplice Beauzile, Michel Clérié, Nenel Cassy, Kely Bastien, Jean
Rodolphe Joazile, Evallière Beauplan, Anacacis Jean Hector, Yvon Buissereth, et
Joseph Lambert. La conférence des Présidents du Sénat ainsi que les sénateurs
en instance de départ avaient décidé de rejeter le 8 Mai 2012 cette proposition
de Desras car elle était illégale et inconstitutionnelle. Depuis lors, il
aurait dû comprendre mais ces politiciens aveuglés par le pouvoir deviennent
fous et perdent complètement le sens des réalités. Cette tentative d’escroquerie
ou de coup de force au sénat de la république (1) doit être éclaircie par une
enquête approfondie. Le juge Bredy Fabien doit répondre à beaucoup de questions
et l’action de Simon Desras doit être comdamnée.
(1) Ici
faut-il comprendre :
- Tentative
d’escroquerie ou de coup de force tentée au sein du Sénat
- Tentative
d’escroquerie ou de coup de force contre le Sénat