It is during our darkest moments that we must focus to see the light

Mwen se echantiyon yon ras kap boujonnen men ki poko donnen

Si vous voulez vous faire des ennemis essayer de changer les choses

Saturday, December 17, 2011

Nouvelles réflexions utiles de sortie de crise par Agronome Michel William


Le présent article est un nouvel essai de convier les élites haïtiennes á prendre du recul pour trouver les voies et moyens d’une sortie définitive de la  crise en les invitant á  réfléchir une fois de plus sur le pouvoir, la nature du pouvoir  et la constitution de 1987.On va essayer de s’arrêter á  quelques définitions  de certains mots clefs pour mieux fixer certaines idées.

Qu’est -ce que le pouvoir et qui détient le pouvoir en général ?

Le pouvoir est la faculté  de manipuler la société. Détiennent le pouvoir tous ceux-là qui  ont les moyens d’influencer la population pour la porter á  faire quelque chose .Ce quelque chose  peut être á  leur  profit, au profit d’un groupe, d’un caste ,d’un individu ou de la collectivité. Un  parlementaire est un pouvoir. Un ministre est un pouvoir. Un président est un pouvoir ,un écrivain est un pouvoir. Un animateur  d’une émission de radio est un  pouvoir. Un homme d’affaire est un pouvoir. Chacun  de ces groupes essaie de manipuler l’opinion  en vertu de ses objectifs et de ses desseins .Chacun  de ces groupes de par la position qu’il occupe dans l’échelle de la hiérarchie sociale et économique détient une partie de ce pouvoir et cherche inévitablement á  l’en abuser.Une fois qu’il est reconnu  de posséder  ce brin de pouvoir ,il se  comporte comme tel. Ceci est possible en l’absence de normes.

Ces derniers temps j’ai pris un véritable plaisir á écouter les grandes vedettes de la presse parlée haïtienne .J’ai également analysé les éditos des deux plus grands journaux édités en Haïti. .En y réfléchissant, j’ai observé un recul et me suis évertué á  comparer le contenu de mes articles au regard des desseins  que caresse chacun de ces directeurs  d’opinion . Je ne sais  pas  si moi-même je crée cette sensation de puissance et de certitude  dans mes articles, mais en les écoutant ou en les lisant , ils m’arrachent ce crédit  de puissance dont faisait preuve le président  Jean Bertrand Aristide au fait  de son pouvoir quand il disait «  Quand je veux  je peux ».

De nos jours, chaque acte posé par l’exécutif est analysé á  la loupe par la presse suivie d’un ensemble de recommandations qui semblent dire  que c’est eux qui détiennent la solution du problème. Le fond de l’éducation, la nomination des délégués, les voyages, l’envoi d’argent au passage, les six cent millions d’Aba grangou, la vente d’engrais au rabais, les quatre cent millions  de joyeux noël, l’affaire Bélisaire , la nomination des directeurs généraux, le choix des membres du cabinet . La presse y voit partout du grabuge causé par le président  mais se refuse á  faire le moindre effort pour expliquer et s’expliquer les accros commis par le président. L’homme veut bien faire et implore la compréhension des autres ou mieux le support des autres pour y arriver. Martelly ne cherche pas la confrontation criminelle.

Notez bien que je ne critique personne .Je n’accuse personne  d’avoir raison ou d’avoir tort. Je cherche seulement á  expliquer la structure du pouvoir, la compréhension de la manifestation du pouvoir que chacun croit détenir sur la société  haïtienne. Je voudrais en me penchant sur cet article  emmener  les concitoyens haïtiens qui me lisent á  réfléchir une fois de plus   sur les vrais moyens de sortie de la crise.
Pour répéter quelqu’un il n’y pas á proprement parler de crise nouvelle. La crise est la déjà. Elle existait  au milieu de nous. Elle  nous minait. Elle nous divisait. Il y a seulement l’apparition d’éléments  nouveaux qui l’ont exacerbée..

Pour éviter des dérives préjudiciables  dans l’exercice de ce pouvoir les grands érudits  ont  inventé la constitution

Qu’est ce que la constitution et que recherche le peuple dans la promulgation d’une constitution ?

La constitution  dit on ,est une sorte de loi mère qui vient définir les relations  entre les gouvernants et les gouvernés. C’est le contrat social. Dans une constitution sont fixés les principes  qui visent la pacification de la société. Pacification de la société  signifie établir les critères de base  pour la rédaction et la promulgation  des lois qui viendront formater des institutions qui serviront de remparts  contre les tentations  des choisis d’abuser le pouvoir , de faire du tort á  la population en prenant des mesures qui les permettent de s’approprier les richesses qui devraient profiter á  tout le monde. Une constitution est faite pour protéger la société. Elle est faite pour garantir les droits de tous. La première qualité d’une constitution est de faire l’acceptabilité  au niveau de la population. Sa  première utilité est de pouvoir faire l’unanimité au niveau des institutions á  créer  pour garantir une égale liberté des citoyens, une égale jouissance des droits reconnus á  chaque citoyen et un respect parfait des prescrits qui violeraient l’intérêt  collectif.

Partant de ces principes une constitution qui dans sa rédaction violerait les droits des individus au profit des autres  n’est pas une constitution. Une constitution qui diviserait les gens  au lieu de les réunir  n’est pas une constitution. Un amendement concocté dans la ruse , dans les salons du président de la république et interdit de discussion en public n’est pas un amendement. Un amendement dont ne partage pas les partis politiques d’où seront recrutés les leaders appelés á diriger le pays  n’est pas un amendement Un amendement qui ne fait pas l’unanimité des partis politiques avant sa promulgation est un élément de futurs troubles pace que son contenu aura été  seulement le projet partisan de ceux-là qui l’ont écrit pour en jouir  les privilèges. C’est pourquoi il est inscrit dans toute constitution que l’amendement voté  ne serait mis en application que par le gouvernement  et par la législature qui n’étaient pas associés á  sa rédaction et á sa promulgation. C’est pourquoi aussi je digère mal les appréciations de certaines élites qui se disent constitutionalistes et qui sont incapables d’expliquer á  la grande masse les avantages et les désavantages de la constitution de 1987 ou les vices de la constitution amendée.

Est-ce que la constitution de 1987 et son amendement répondent á ces préoccupations de la société haïtienne?

Pour répondre á  cette question, il appartient á  la société  haïtienne, dans ses grandes composantes  de se prononcer en toute liberté et en connaissance de cause  sur les grands principes inscrits á  l’intérieur de la dite constitution ou de ce dit amendement. Les idées inscrites dans l’amendement doivent pouvoir être discutées en toute liberté  et ouvertement dans tous les coins de la république  pour s’assurer que les idées   retenues  sont partagées par  la majorité de la population. Elles ne devraient pas poser de problèmes entre les partis politiques. Si ces derniers qui ont des yeux d’éditeurs pour lire un texte n’en  veulent pas , que dire de la masse de la population appelée seulement á obéir aux lois ?

La constitution de 1987  dans sa version originale  ne répond pas á  ces  préoccupations parce qu’elle a été faite  contre  le régime présidentiel et au profit d’un législatif  qui a le pouvoir de bloquer  l’exécutif. sans laisser la possibilité á  ce dernier pouvoir d’exercer  des recours .On se rappelle que le régime militaire post Jean Claude  et le groupe « One respe  konstitisyon » ne l’avaient pas acceptée non plus. Sa version a été imposée par la population après d’incessants appels á  la radio qui avaient su canaliser les énergies mobilisées  pour la faire accepter par un referendum. Son applicabilité  même partielle ou sa violation ont  été obtenues au prix de la corruption des parlementaires.

L’amendement de la constitution de 1987 fait avec ruse  dans la précipitation et en secret n’a pas été le consensus de la  volonté populaire  qui avait ras le bol des prestations de ses dirigeants. de 1986 á 2010. Il  a été fait á l’instigation de Mr Préval qui accusait la constitution de 1987  d’être une source d’instabilité  pour lui et pour tous les gouvernements qui l’ont violée  pendant les vingt cinq années  de son application .Elle a été manipulée par le groupe majoritaire CPP gagné au dessein du président Préval. Elle a été reformatée par l’INITE devenu GPR qui y a inscrit sa conception du pouvoir alors que l’élection de ces parlementaires  n’a pas été le choix du peuple astucieusement écarté La version amendée et votée a été massacrée officieusement  avant d’être publiée .Tout ceci pour faire échec au nouveau gouvernement.

L’exécutif de Martelly qui ne rentrait pas dans les desseins machiavéliques de l’INITE devient un obstacle á  la mise en place de l’amendement. Celui-ci a du subir de nouvelles corrections criminelles avant d’être publiées officiellement pour essayer d’étouffer dans l’œuf  les prétentions éventuelles du nouvel exécutif .Le blocage de la formation du gouvernement de Martelly tire sa source dans l’amendement de la constitution qui plait au groupe des parlementaires sans plaire á l’exécutif, au   judiciaire et aux collectivités territoriales. Le vers est dans le fruit.

La presse haïtienne, une autre structure du pouvoir,  qui se rappelle les dures batailles livrées contre les dictatures des Duvalier et des Aristide et la quantité de personnes tombées au cours de ces luttes pour arracher la liberté d’expression anticipe déjà les conséquences d’un retour inopiné du  duvaliérisme et du militarisme criminel. Elle  raidit  sa position. On sent dans le « di’m ma di’w » du 15 décembre une tentation peureuse du journaliste   de refaire l’alliance  de 1990 á l’invitation des rescapés de fanmi Lavalas. Le journaliste serait prêt contre lui même. Il serait prêt á y souscrire moyennant des confessions, des témoignages, des regrets qui ne suffiraient pas encore pour rééditer l’aventure de 1990 suite aux coups bats inoubliables reçus dans la lutte pour la confiscation du pouvoir. De gros nuages  s’amoncèleraient á l’horizon.

Pour survivre á ces nuages noirs du ciel politique haïtien, le gouvernement et les Nations Unies sont  en train de faire des dépenses de prestige  rien que pour créer un climat d’apaisement Elles seront comptabilisées á la fin de l’année dans le passif de ces deux institutions qui n’en ont pas le choix. Ces dépenses sont sans cesse remises en cause  par le parlement ,  par la presse et par  les partis politiques á la veille des élections. Du coté de l’exécutif ,on essaie de jouer tantôt avec les députés, tantôt avec les sénateurs tantôt avec les magistrats ,tantôt avec les casecs pour masquer le véritable problème qui est la difficulté de gouverner avec les meilleures volontés  et   l’impossibilité d’écrire une nouvelle constitution pour répondre aux besoins désormais plus qu’éclairés de la population  nés des expériences condamnables du duvaliérisme et de lavalas. Le groupe des parlementaires défend mordicus ses prérogatives partisanes  inscrites dans l’amendement et s’oppose á tout changement qui viendrait rétablir l’équilibre des trois pouvoirs au profit de la majorité.. Ces jeux vilains révoltent la presse . Etant donné  que les Nations Unies  coresponsables de l’imbroglio politique  ne veulent pas être interpellées, elles semblent se  soumettre á la fausse volonté  de l’exécutif et du législatif dans la recherche de compromissions qui enlisent d’avantage le peuple haïtien.

Les véritables hommes clef de la crise d’aujourd’hui  sont la presse haïtienne  et la société civile qui doivent arrêter de faire le show biz pour exiger de l’exécutif et du parlement  l’annulation de la constitution de 1987,celle de  son amendement, la rédaction et la promulgation d’une nouvelle constitution qui placerait l’exécutif de Martelly devant ses nouvelles responsabilités discutées, le législatif devant ses nouvelles  responsabilités discutées, le judiciaire devant ses nouvelles responsabilités discutées, la presse devant ses nouvelles responsabilités discutées. Tout ceci bien entendu  á  la lumière des contraintes et de dispositions transitoires posées par les conditions de l’investissement massif du capital étranger  impliqué dans la reconstruction du pays. Il n’y a aucune raison d’avoir peur de Martelly si on se réunit  pour le mettre sur un  chemin imposable á  tous. A mon humble avis c’est la seule façon d’éviter le retour du duvaliérisme grimaçant, du lavalas conspué et décrié, du militarisme krazezo, du prévalisme éhonté et de jeter les bases  d’une autre Haïti. Le vers est dans le fruit. Il n’y a pas d’autre façon de sortir de la crise. Il faut sortir et de la peur du duvaliérisme et de la nostalgie des quatre vingt sixards. Le redémarrage du pays est á ce prix.