It is during our darkest moments that we must focus to see the light

Mwen se echantiyon yon ras kap boujonnen men ki poko donnen

Si vous voulez vous faire des ennemis essayer de changer les choses

Thursday, March 30, 2017

Jean Bertrand Aristide et l’Assassinat du Journaliste Jean Dominique par Stanley Lucas

Cela fait trois ans que le Juge d’instruction Ivickel Dabresil a identifie les neuf personnes proches d’Aristide responsables de l’assassinat du journaliste Jean Dominique. Ce sont : Annette Auguste alias Sô Ann, Gabriel Harold Sévère, Frantz Camille alias Franco Camille, Jeudy Jean Daniel, Markenton Michel, Mérité et Dimsley Milien, Toussaint Mercidieu figurent sur la liste des inculpés.

Malgré le rapport du juge d’instruction rien n’a été fait en trois ans. Aristide continue de menacer les juges se faisant accompagner d’un petit groupe de chimères violents à chaque convocation. La dernière a été la semaine dernière ou il a du comparaitre devant le Juge Dorin dans une affaire de kidnapping e de blanchiment impliquant son chef de garage Anthony Nazaire.

Le travail de la justice haïtienne pour arriver à ces conclusions n’a pas été facile. Les juges ont été l’objet de menaces de mort et d’intimidations pendant 17 années. Nombreux sont les juges qui pour rester en vie ont préfère d’abandonner l’enquête de ce crime.  Revisitons ensemble ce parcours tortueux e dangereux de l’enquête sur l’assassinat de Jean Dominique.

Jean Dominique est un journaliste Haïtien qui a été assassine le 3 Avril 2000.  Pendant treize ans les juges et commissaires du gouvernement qui se sont succèdes sur son dossier judiciaire ont été victimes d’intimidations, de sabotages et de démissions forcées par le pouvoir exécutif sous le contrôle du mouvement Lavalas de Jean Bertrand Aristide. Nous ne parlerons des témoins exécutes. Le débat de cette semaine n'est pas politique mais plutôt judiciaire. Malgré la propagande, les efforts de relations publiques dans la presse étrangère et les diversions de terrain la question centrale demeure: Qui a tué le journaliste Jean Dominique?

Pour la première fois en vingt cinq ans un juge d’instruction de la république d’Haïti Ivickel Dabresil a le courage de mener son enquête et traduire plusieurs responsables de l’état devant la justice pour répondre a ses questions en vue de trouver les assassins de Jeando. C’est dans ce contexte que le juge avait convoque l’ancien Premier Ministre Yvon Neptune, l’ancien Sénateur Danny Toussaint, l’ancien Président de la république René Préval ainsi que Jean Bertrand Aristide qui occupait la meme fonction.

Toussaint, Neptune et Préval avaient répondu paisiblement et séparément a la convocation du juge d’instruction. Chacun a répondu pendant des heures aux questions du juge.

Le Mercredi 8 Mai 2013 était le jour de la première convocation de l’ancien Président Jean Bertrand Aristide. Des le 7 Mai Aristide envoya quelques uns de ses chimères pour intimider la justice haïtienne et le juge d’instruction dans les rues de Port-au-Prince a travers des actions violentes.

Le juge d’instruction avec courage ne céda pas aux pressions et aux actes d’intimidations et de violences des chimères d’Aristide et de son parti Fanmi Lavalas. Le 8 Mai 2013 accompagné de plusieurs centaines de ses partisans Aristide fut obligé de se rendre aux bureaux du juge Dabresil ou pendant plusieurs heures il a du répondre aux questions. Encore une fois les supporters d’Aristide utilisèrent la violence. Le journaliste Frantz Henry Délice de Radio Télé Ginen fut l’une des victimes des chimères de Jean Bertrand Aristide le 8 Mai 2013. Cet acte de violence contre un membre de la presse a été condamné par l’Association Nationale des Medias Haïtiens (ANMH).

Bien que nous condamnions cette attitude violente de Jean Bertrand Aristide et de ses partisans de Fanmi Lavalas nous n'affirmons pas qu'il soit coupable ou innocent dans cette affaire. C'est à la justice haïtienne d'identifier les coupables et le juge Dabresil a déjà franchi la première étape.

Rappelons que Jean Bertrand Aristide pendant la période de 2000-04 figurait parmi les 38 présidents considérés comme prédateurs de la presse a travers le monde. Les détails sur la répression du gouvernement de Jean Bertrand Aristide et de son parti Fanmi Lavalas sur les journalistes et la presse haïtienne en général durant cette période sont horrifiques. Durant cette période Haïti était 169èm au classement mondial sur la liberté de la presse comparativement a aujourd'hui 2013 ou le pays est classe 52èm.

Le Sénateur de la république d'Haïti Irvelt Chery avait aussi à l'époque envoyé une lettre aux différents commissaires du gouvernement pour leur demander de mettre l'action publique en mouvement pour les différents crimes commis.


Nous souhaitons finalement que la justice haïtienne trouvera et punira les coupables qui ont assassines les journalistes haïtiens Jean Dominique, Brignol Lindor, Jacques Roche et Georges Honorat et ne cédera pas aux menaces des anarchistes. Le peuple Haïtien souhaite que la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme ne restera pas silencieux sur ces crimes politiques et les violences politiques récentes d’Haïti.

Tuesday, March 28, 2017

Jean Bertrand Aristide aurait ordonne l’assassinat de Mireille Durocher Bertin par Stanley Lucas


"Ignorer les crimes, renoncer à la justice ou tolérer l'intolérable c'est renier la démocratie, c'est la réduire à un simulacre."

Il y a 22 ans Mireille Durocher, avocat, militant politique, épouse et mère était assassinee, criblée de balles à Port-au-Prince. C’etait un crime politique qui aurait été ordonné par le President Jean Bertrand Aristide.

Le témoignage public du chef de la sécurité de l’ancien Président Aristide Oriel Jean sur l'exécution du journaliste Jean Dominique avait relance en 2015 le dossier de l’assassinat de Me. Mireille Durocher Bertin et Eugene Ballairgeau. Ca fait vingt deux ans. Cette contribution au débat sur la justice expose les criminels et les voleurs qui règnent comme des maitres sur Haïti. Ils tuent, volent les biens de l’état, les propriétés prive d’honnêtes citoyens, enlèvent et menacent. Ils défient la justice et la police tout en redéfinissant les règles du jeu démocratique. Avec quelques complicités médiatiques les assassins deviennent des persécutés et des prisonniers politiques. La violence est synonyme d’immunité politique devant les tribunaux. De Mireille Durocher Bertin à Jean Dominique en passant par les autres victimes politiques, la justice haïtienne dans ses tentatives de réparer le mal et les injustices est humiliée. L’égalité des citoyens devant la loi semble être un rêve lointain devant la puissance de l’argent, de la force politique violente et quelques responsables de l’état qui sont des lâches. La nouvelle règle semble être que l’homme et sa violence sont au dessus des lois, de la justice et de la constitution. Ceux qui luttent pour le triomphe de la justice, de la loi sont l’objet de menaces, d’attaques et propagandes diffamatoires.


Les mandats, les preuves de ces crimes ne veulent plus rien dire, c’est la force de la violence qui fait peur aux témoins qui devient la règle. Les témoignages des victimes, Madame Bernard Lauture dont le mari a été assassine suite aux ordres d’Aristide, d’Euvonie Georges, qui a décrit les assassinats des jeunes du Cap Haïtien par un dirigeant national de Fanmi Lavalas, Oriel Jean qui clairement défini la responsabilité d’Aristide et de ses hommes et femmes de mains dans les assassinats du pasteur Leroy et du journaliste Jean Dominique et Ovil Duverseau qui était présent lors de l’assassinat de son fils Frantzi Duverseau sont politiquement eliminés. Il semble que les persecution contre Madame Lauture continuent, on veut sa revocation. Les juges courageux et leurs familles sont menaces, intimides et sujets d’une propagande politique vicieuse tendant à salir leur personnalité. C’est l’imposition de la violence sur la loi. Les criminels sont la loi. C’est ca l’environnement judiciaire vingt dux ans après l’assassinat de Me. Mireille Durocher Bertin qui se battait pour le respect de la constitution et des lois de la république.



Le 28 Mars 1995 Mireille Durocher Bertin était assassine par des officiels et des sbires au service du gouvernement Haïtien sous le contrôle d’Aristide et de Lavalas. Selon les informations disponibles suite à un rapport confidentiel du FBI rendu public, la planification et les ordres pour l'exécution de Me. Bertin venait directement du Président constitutionnel de la république M. Jean Bertrand Aristide. C'était une exécution brutale. Cette avocate mère de 4 enfants en bas âge fut tuée par quinze balles. Eugene Junior Ballairgeau, un client de l’avocate, qui était aussi dans le véhicule fut crible de balles.


Mireille Durocher était une avocate brillante et une militante politique très active. Patriote, elle luttait pour le respect des lois de la république et de la constitution d'Haïti. En 1994, Mireille Durocher Bertin publiquement plaidait pour le respect de la souveraineté nationale violée par le débarquement des militaires américains et  la CIA pour réinstaller au pouvoir le Président Jean Bertrand Aristide. Bertin a demande aux instances de notre république et particulièrement au Président constitutionnel de la république Jean Bertrand Aristide de lui expliquer les références constitutionnelles qui l’autorisait a demander officiellement le débarquement et l’intervention des militaires des Etats Unis et de la CIA pour le réinstaller au pouvoir en Haïti en 1994?



Aristide savait a l'avance que les démarches de Mireille Durocher Bertin sur l'illégalité de sa demande officielle d'intervention militaire de 1994 ainsi que sa demande d'imposition d'un embargo économique sur le pays en 1992 seraient condamnes par devant les tribunaux Haïtiens comme des actes inconstitutionnels et illégaux.  Aristide serait aussi convoque par devant la Haute Cour de Justice pour être juge pour trahison et crimes contre la constitution et contre l'humanité pour les enfants, femmes et citoyens tues par l'embargo économique qu’il avait aussi impose sur son peuple. Jean Bertrand Aristide voulut immédiatement enterrer cette démarche légale et politique de Me. Bertin.

C'est dans ce contexte que le complot pour l'assassinat de Mireille Durocher Bertin prit naissance au palais national. Aristide voulait fermer définitivement la bouche de Me. Mireille Durocher Bertin et bloquer toute possibilité de débat public et légal sur la question qui allait provoquer le lancement d'une  procédure judiciaire contre lui. La voix de Me. Bertin était crédible. Membre du barreau des avocats, de la société civile et proche du secteur prive, elle défendait les femmes marchandes gratuitement devant les tribunaux qui représentent 82% du secteur informel et les droits des enfants victimes du système RESTAVEK .

Le complot pour la tuer fut immédiatement  mis en œuvre au Palais National. La responsabilité pour exécuter le plan macabre fut déléguée au Ministre de l'Intérieur, Mondesir Beaubrun.  L'enquête du FBI publier plus tard sur l'internet révélera que le ministre de l'intérieur Beaubrun, le coordonnateur de l'assassinat de madame Bertin, suivait a la lettre les instructions données par Jean Bertrand Aristide. L'exécution de Bertin provoqua un scandale et une révolte.

Suite a l'enquête du FBI, à cause de l'implication directe dans l'assassinat de Bertin, le Ministre Mondesir Beaubrun fut écartée durant la visite officielle du Président William Jefferson (Bill) Clinton en Haïti sur demande de l'administration américaine le 30 Mars 1995. L'enquête sur l'assassinat identifia les frères Eddy et Patrick Moise, anciens membres du SSP comme les tueurs employés par le ministère de l'Intérieur pour exécuter Mireille Durocher Bertin. Les armes utilisées par les frères Moise ont été enregistrées et fournies par le ministère de l'Intérieur ainsi qu'un véhicule tout terrain Izuzu Trooper de couleur grise. Beaucoup de ressemblances avec les assassinats du Pasteur Leroy et du journaliste Jean Dominique. Les frères Moise avaient aussi en leur possession des cartes d'identification du Ministère de l’Intérieur. Cette découverte des enquêteurs sur l'implication des frères Moise dans l'assassinat de Bertin suscita des inquiétudes au palais. Aristide décida immédiatement d'exécuter les deux frères Moise pour éviter qu'ils parlent devant un tribunal.

L'exécution des frères Moise aura lieu à Léogane. Ils furent assassines dans leur sommeil à 5:00 am par le régime, selon les témoignages de plusieurs policiers de la Swatt team. Le trio tout puissant qui contrôlait les assassinats politiques au sein de la police à l'époque coordonnait l'exécution. Les instructions données pour cette opération de la SWATT team : Ne ramenez pas les frères Moise vivants!

Le ministre de la justice en poste Jean Joseph Exume qui était l'un des conseillers privilégies d'Aristide en sait long sur cette affaire. Aucune question d'aucune institution, ni de la presse. Il n'a jamais rien dit sur la mort de ce collègue qu’était Me. Mireille Durocher Bertin. Exume veut oublier ou peut être a-t-il peur de parler pour ne pas connaitre les sorts de Venel Joseph ou d’Oriel Jean?

Vingt ans après, le dossier de l’assassinat de Me. Durocher Bertin est relance par le témoignage du chef de la sécurité de Jean Bertrand Aristide. Vingt ans après les citoyens se demandent pourquoi aucune enquête, aucune condamnation, pourquoi aucune procédure judiciaire ? La grande question, POURQUOI, restée sur les lèvres est relancée a travers onze questions de Madame Anne-Rose Schoen:

1. En effet, Maitre Mireille Durocher Bertin, personnage public, était encouragée dans ces prises de position par plusieurs secteurs de la société haïtienne. Cependant ces mêmes entités n’ont pas jugées bon de condamner sa mort. Je me demande : POURQUOI ?
2. Maitre Mireille Durocher Bertin, femme, épouse et mère de 4 enfants, n’a pas non plus bénéficiée de la condamnation de son assassinat par les multiples associations féminines, qui militent sur le terrain et dont elle a été la fondatrice d’au moins une. Ces organisations des femmes vaillantes, ces « poto mitan » de la société sont restées muettes jusqu’à aujourd’hui? Je me demande : POURQUOI ?
3. Maitre Mireille Durocher Bertin, de son vivant, travaillait souvent gratuitement pour les associations de marchandes, leur expliquant leurs droits et devoirs et défendant certaines gratuitement au Parquet de Port-au-Prince. Pourtant, aucune association ou fédération du secteur informel n’a élevé la voix pour condamner ce crime crapuleux. Je me demande : POURQUOI ?
4. Maitre Mireille Durocher Bertin défendait passionnément les droits de l’enfant, s’opposant contre le fléau du système restavec, contre les abus dans les procédures anarchiques d’adoption en Haïti et contre le trafic de ce que nous appelons aujourd’hui communément l’Esclavage Moderne. Bizarrement, aucune association de droit de l’homme, de la femme ou de l’enfant n’a jugé bon, même 18 années après, de condamner ce qui est arrivé. Je me demande : POURQUOI ?
5. Maitre Mireille Durocher Bertin, avocat, membre du Barreau de l`Ordre des Avocats de Port-au-Prince, a été assassinée avec son client en plein exercice de ses fonctions, jusqu'à date, le Barreau est resté silencieux. Je me demande : POURQUOI ?
6. La société civile, ainsi que ses associations qui œuvrent pour l’installation de la démocratie, pour un progrès socio-économique et pour un état de droit pour tous et toutes en Haïti, n’a pas non plus montré son désaccord par rapport à cette disparition subite et terrible d’une force vive et engagée de son propre milieu. Je me demande : POURQUOI ?
7. Les associations patronales, qui comptaient et qui comptent toujours parmi elles beaucoup de clients de Maitre Durocher Bertin, ont préféré de mettre leurs têtes dans le sable ou imiter la fameuse sculpture des trois singes qui ne voient rien … n’entendent rien… ne disent rien…Je me demande : POURQUOI?
8. Une organisation internationale de défense des droits de l’homme me déclarait par la suite et durant une conversation téléphonique en décembre 1995, qu’elle ne comptait pas défendre le cas d’un des amis de Mireille incarcéré illégalement, car il avait et je cite « politiquement la mauvaise couleur » et qu’elle ne pouvait pas se permettre en 1995 de défendre le cas d’un mulâtre en Haïti…Je me demande : POURQUOI ?
9. Partout ou le nom de Maitre Mireille Durocher Bertin surgit, les intervenants utilisent l’exemple à leurs propres fins ou tournent tout simplement le dos, en déclarant qu’elle aurait dû s’arrêter … se taire, quand elle en avait encore le temps. Je me demande : POURQUOI ?
10. Personne ne s’est mis à manifester au grand jour en criant « plus jamais » - comme cela a été le cas pour tant d’autres victimes d’un crime violent. Je me demande : POURQUOI ?
11. Nous sommes restés muets et nous restons toujours muets, prétendant que cet assassinat n’a jamais eu lieu ou qu’il fait partie de la chronique des faits divers. Je me demande : POURQUOI ?

Anne-Rose Schoen ajoutes: "Ce sont là mes réflexions personnelles sur une situation qui perdurent depuis trop longtemps … 18 longues années, et qui devrait, à mon sens, révolter la conscience de plus d’un. Quelle organisation, institution, association, fédération privée ou publique condamnera finalement l’assassinat de cet être humain, commis il y a 18 années déjà ? Lui rendant ce minimum de respect dont toute personne devrait bénéficier de nos jours ? Tous les crimes se doivent d’être condamnés, y compris celui de Mireille et celui-ci ne l’a toujours pas été… Je me demande : POURQUOI ? Quelqu’un pourra-t-il un jour me répondre … ? POURQUOI ?"

Mireille Durocher Bertin, Brignol Lindor, Pasteur Antoine Leroy, Jacques Fleurival, Jacques Roche, Senateur Yvon Toussaint, Michel Gonzalez, le General Mayard, Jean Dominique, le Père ti Jean, Venel Joseph, Oriel Jean, Bernard Lauture et tant d'autres mentionnes dans la lettre du Sénateur Irvelt Chery font partie d'une longue liste de citoyens exécutés par Aristide et les criminels du mouvement Lavalas pour des raisons politiques. Antoine Izmery, Lovinsky Pierre Antoine, Guy Malary, etc. doivent recevoir la justice qui leur sont dus. Leurs familles souhaitent des actions de la  justice malgré les menacées, la peur et les assassinats des témoins clefs. Les bourreaux sont toujours puissants, ils continuent de défier les autorités judiciaires, de marcher et de cracher sur les victimes. Récemment avez-vous constater avec quelle facilite ces bourreaux ont tue devant sa résidence l'ancien gouverneur de la Banque Centrale Venel Joseph et le chef de la sécurité d’Aristide Oriel Jean qui voulaient témoigner devant la justice sur les crimes et la corruption ? Avez-vous constate l’agressivité avec laquelle trois journalistes traitaient des témoignages qui mèneraient a l’incarcération des criminels qui ont tue leur confrère Jean Dominique a cause de leurs affiliations politiques?



Que faire vingt deux ans après l’assassinat de Me. Durocher Bertin et un an après l’assassinat d’un témoin clef dans l’assassinat du journaliste Jean Dominique? Pour qu'il y ait justice nous devons conforter et sécuriser les familles victimes et les témoins. Nous devons supporter le travail des juges courageux pour que l'égalité des citoyens devant la loi devienne une réalité. Nous devons nous battre pour traduire les bourreaux, sans abus, devant la justice.

Friday, March 3, 2017

Les Blocs parlementaires : un détournement du vote populaire par Gesler JEAN-GILLES

Haïti a cette manie de se faire ridiculiser aux yeux du monde entier. Elle cultive avec soin cette image peu enviable de pays Tête en bas ou singulier petit pays comme a eu à le désigner un des théoriciens au XIXe siècle, au sens où ce qui est normal à l’étranger devient un phénomène extraordinaire, inaccessible, hors de portée de l’intelligence des politiciens haïtiens. 

 Les élections de 2017 viennent nous rappeler que le vote des électeurs n’y a pas toujours compté et les élections n’ont pas souvent la vertu de départager les acteurs et décider qui doit gouverner. Dans tout pays le moindrement organisé, en régime parlementaire ou semi parlementaire, les élections législatives donnent souvent lieu à une reconfiguration du paysage politique et le parti vainqueur, à défaut d’avoir pu obtenir la majorité des sièges, se voit chargé par le président de la République de chercher auprès de ses alliés cette majorité qui lui permettra de former le gouvernement.

En Haïti le tableau est tout autre. Un parti peut avoir gagné les législatives (le PHTK et alliés en l’occurrence) et ne peut pas former le gouvernement; il se trouve même relégué au troisième ou quatrième rang dans l’ordre des consultations pour le choix et la nomination du Premier ministre. Tout se passe entre les présidents des deux Chambres, les leaders incontestés d’un pouvoir qu’offre une sorte d’unanimisme fragile fabriqué de toutes pièces au Sénat ou à la Chambre des députés; alors que les présidents n’ont pas d’autre qualité que d’en assurer le bon fonctionnement en tenant compte des sensibilités des partis qui composent leur Chambre respective.

Les partis représentés au Parlement qui devraient être les premiers consultés sont carrément ignorés et ce sont les présidents des deux Chambres, les personnages les plus puissants de la République pour l’heure, qui négocient et prennent des décisions à leur place. C’est ainsi que l’on voit les dirigeants d’un petit parti régional, qui ne dispose pourtant que de 2 sénateurs, entre 3 ou 4 députés, prendre le contrôle politique du pays. Sans vouloir minimiser le flair politique du sénateur Youri Latortue, qui est sans aucun doute promis à un destin national, nous pouvons, vu la faible représentation de son parti au Parlement, questionner la mainmise totale de ce groupement politique, dont l’implantation dépasse à peine les limites du département de l’Artibonite.

En France, un parti qui ne parvient pas à faire élire au moins 10 députés n’accède pas au statut de Groupe parlementaire; une situation qui s’accompagne de certains privilèges, entre autres la présidence de certaines commissions ou obtenir le temps de parole déterminé par le nombre de ses élus. Envisager un petit parti prendre les rênes de l’Assemblée nationale (la Chambre des députés) ou le Sénat, relèverait du rêve le plus chimérique.

L’exclusion des partis représentés au Parlement dans le choix et la désignation du Premier ministre, doublée du peu de cas que leur réservent les médias de Port-au-Prince qui s’abstiennent de citer jusqu’à leurs noms, et se retiennent, comme une consigne, d’y faire aucune allusion de peur de ne pas contrarier le plan des faiseurs de roi, fait la preuve de l’échec des Haïtiens à instaurer un régime de partis en Haïti, trente ans après la chute de la dictature. Des forces hostiles à toute velléité d’institutionnalisation du système politique n’ont pas ménagé leurs ardeurs pour affaiblir les partis, les ignorer ou les réduire à la portion la plus congrue, pour ne pas dire caricaturale, au profit d’un assemblage d’individus, élus sous la bannière de partis très éloignés l’un de l’autre sur le spectre politique. Sitôt élues, ces braves personnes se sont empressées d’abandonner leurs partis respectifs et succombent aux sirènes des forces fabricantes de blocs. Ces pirouettes d’appareil n’ont pour seul but que de se fabriquer une majorité qu’ils n’ont pu obtenir aux urnes, en vue de tordre le bras au président de la République et lui imposer, contre toute morale, un Premier ministre. Le Parlement est ainsi transformé en marché aux puces, où le premier parlementaire qui s’y présente, vend au plus offrant son âme et sa conscience, piétinant ses principes (s’il en avait eus) et rejetant la vision du parti (s’il y avait cru) sous la bannière duquel il a mené campagne et gagné les élections.

L’APH, dans le cas qui nous occupe, dirigé par le jeune député de Delmas, Gary Bodeau, n’est pas un parti politique qui a gagné les élections sur la base de ses propositions, de son projet, clairement expliqué, les promesses détaillées, chiffrées et la source de financement identifiée. Donc il n’a pas obtenu du peuple le mandat et la légitimité politique pour former le gouvernement et diriger les affaires de la République. Toute tentative de sa part de se fabriquer la sacrosainte majorité en dehors des élections et sur la base de manœuvres politiciennes en Chambre n’est autre que du déni de la démocratie et un détournement du vote populaire. Et si L’APH était un parti politique, avec ses 64 députés, il allait de soi qu’il pourrait aisément imposer le Premier ministre de son choix au président de la République et former seul son gouvernement. Personne n’en aurait eu rien à redire.  

L’opposition à Jovenel Moïse mise sur le député Bodeau et son bloc pour bloquer la nomination du Premier ministre et infliger un premier revers politique au président. Ce bloc fort, omnipotent, souverain que l’on voudrait hostile à l’Exécutif, comme c’est répandu à dessein dans les médias, n’est pas un pouvoir en soi; le Parlement ne fonctionne que dans sa majorité. Le parti ou l’alliance établie durant la campagne électorale qui détient la majorité, en prend automatiquement le contrôle et décide du calendrier législatif. Ironie du hasard, l’APH comprend, paradoxalement, des élus du PHTK et du KID, deux partis qui ont mené campagne aux côtés de Jovenel Moïse et qui sont manifestement les vainqueurs des dernières législatives. Peut-être que ces partis ont perdu le contrôle de leurs élus sur lesquels ils n’ont aucune prise. Hélas, nous sommes en Haïti où l’invraisemblable est souvent vrai.

Nous osons croire que ces partis qui sont arrivés en tête aux dernières élections, décideront s’ils souhaitent entrer dans un gouvernement dont ils connaissent la vision pour avoir endossé le programme électoral du candidat vainqueur de la présidentielle ou rester dans l’opposition. Car la démocratie c’est aussi la liberté de ne pas soutenir un gouvernement avec qui on est en désaccord tant sur le plan de la vision du développement, de la protection des intérêts d’Haïti que des moyens qui seront mis en œuvre durant le quinquennat. De plus les partis se doivent de défendre la Constitution de 1987 qui consacre le multipartisme et qui fait d’eux le moteur de la vie politique en Haïti. Sur ce point nous nous permettons de convoquer l’OPL, la Fusion, la KID, Fanmi Lavalas, le PHTK et les autres sur le combat à mener pour l’instauration d’un système de partis, lequel devra contribuer à assurer au pays une certaine stabilité politique et mettre une fois pour toutes fin à ce que Sauveur Pierre ÉTIENNE appelle le régime des mandarins ou des barons qui font et défont la politique à Port-au-Prince.


Montréal, le 2 mars 2017