Publie dans le Miami Herald le 26 Decembre 2013
La communauté internationale a condamne avec
raison la décision de la cour constitutionnelle de la république Dominicaine qui
a révoque la nationalité de près de 350.000 Dominicains d’origine Haïtienne.
Malheureusement, cette décision prise en Septembre n’est que le dernier d’un
ensemble d’actions cyniques et partisan qui menacent l’état de droit et la
croissance économique de cette nation. Les Dominicains de bonne foi doivent
agir pour restaurer la probité et l’indépendance de leurs institutions pour
garantir un futur meilleur pour tous les citoyens.
Au début du mois, La Commission Interaméricaine
des Droits de l’homme, une institution très respectée, a effectuée une visite d’urgence dans
ce pays pour étudier l’implication de cette décision d’appliquer rétroactivement
le contenu d’un amendement constitutionnel de 2010, qui redéfinît les droits a
la nationalité, et de fait annulant pour une multitude leur droit a la nationalité.
La Commission a publié de toute urgence une série de recommandations claires
insistant que l’état Dominicain prenne des mesures “simple, claire, rapide et équitable”
pour “garantir le droit à la nationalité de ces personnes qui ont déjà eu ce
droit” avant la décision.
La
décision du tribunal a été défendue comme une mesure nécessaire pour répondre
aux préoccupations légitimes en matière d'immigration illégale. Toutefois,
avant même que cette décision draconienne de la cour ait été délivré, les
autorités électorales ont refusé de fournir des cartes d'identification des
électeurs à des milliers de personnes d'origine haïtienne. C'est un indice que
cette décision douteuse est probablement une manœuvre politique éhontée du
Parti de la libération dominicaine au pouvoir (PLD) afin de disqualifier les
électeurs d'origine haïtienne qui ont tendance à voter massivement pour le
Parti révolutionnaire dominicain d'opposition (PRD). Par exemple, le feu José
Francisco Peña Gómez, le fils fier d'immigrants haïtiens, a été un pilier du
PRD.
Le patron du PLD, l’ancien président Leonel
Fernández, a nommé ses partisans à la cour suprême et le tribunal électoral –
c’est ce qui explique pourquoi ces importantes institutions de l'Etat servent
ses intérêts politiques. Par exemple, le juge en chef actuel, Mariano Germán
Mejía, était l’associe de Fernández dans son cabinet d’avocat, et un autre
juge, Marta Olga Garcia, est la belle sœur de Miguel Vargas, un ami caudillo
avec qui Fernández conspire pour saboter le parti de l’opposition PRD.
Bien que le tribunal électoral est censé être
un groupe de magistrats impartiaux qui dirigent toutes les élections
nationales, ses membres ont été choisis en fonction de leur loyauté envers
Fernández et / ou le PLD au pouvoir. Fernández a exercé son contrôle absolu sur
le tribunal pour truquer les élections récentes afin de bloquer la représentation
proportionnelle du parti de l’opposition PRD au parlement; par exemple, bien
que le PRD a gagné près de 42 pour cent des voix à l'échelle nationale en 2010,
elle n’a reçue que 32 sièges au Sénat.
L’ancien
président a manipule de façon flagrante les institutions de l’état pour
construire “un état avec un parti unique”, c’est ce qui a été rapporte dans le
rapport de Novembre du prestigieux Centre des Etudes Stratégiques et
Internationales (CSIS) de Washington, prépare par un conseiller vétéran du
Senat des Etats Unis, Carl
Meacham. Meacham met en évidence une manœuvre d'airain de Fernández a travers
un pacte avec l'ancien candidat du PRD Miguel Vargas pour prendre le contrôle
du PRD, évincer les dirigeants les plus solides du parti, et saboter la
capacité du parti a monter une campagne viable contre le PLD au pouvoir.
“"Le Tribunal supérieur électoral (TSE) a
assuré la désunion continu du PRD», rapporte Meacham. "Compte tenu de sa
participation discrétionnaire dans la préservation de la présidence Miguel
Vargas a la tète du PRD -- et sa décision de ne pas participer à l'expulsion de
l'ancien président Hipolito Mejia – certain ont peur que le TSE joue un rôle excessif
et décisif pour paralyser l'opposition primaire que représente le PLD."
Les institutions dysfonctionnelles enfermeront
les Dominicains dans une cage de corruption et de déclin économique. Selon
Transparency International (TI), ce pays est classé à la 123em place mondial en
matière de corruption; seuls le Venezuela, Paraguay, Honduras et Nicaragua ont
des cotes pires dans les Amériques. Un rapport du Département d'État cette
année a noté que «la corruption reste endémique à tous les niveaux de la
société dominicaine. Les autorités judiciaires, militaires et les officiels du
gouvernement sont souvent accusés d'une série d'actes de corruption, y compris
le trafique de stupéfiants, le blanchiment d'argent, des exécutions
extrajudiciaires et d'autres crimes ". http://www.state.gov/j/inl/rls/nrcrpt/2013/vol1/204049.htm#Dominican_Republic
Ce n’est pas surprenant que le rapport du CSIS
note que Fernandez et ses allies ont été accusés de corruption, de blanchiment
d'argent et d'autres crimes graves. Par exemple, Vargas a été accusé dans un
témoignage sous serment plus tôt cette année d'accepter $ 300 000 d’un baron connu
de la drogue, José Figueroa Agosto David en 2008.
Les Dominicains
haïtiens ne sont pas les seuls citoyens qui paient le prix de la corruption
systématique. Peut-être le scandale international courant généré par décision irresponsable
de la Cour suprême va stimuler la classe politique du pays et la société civile
pour se mettre d'accord sur une révision urgente de ses institutions
judiciaires et électoraux. C'est alors seulement que la République dominicaine pourra redevenir un bon voisin et un
partenaire productif pour la région et les Etats-Unis.
L'auteur
a été ambassadeur des États-Unis à l'OEA et le Secrétaire d'Etat adjoint au
cours de l'administration de George W. Bush. Il est chercheur à l'American
Enterprise Institute et Directeur Général de Vision Americas LLC, qui
représente des clients américains et étrangers.