Saturday, January 28, 2012

Les noms qui fâchent, ce que tout Haïtien devrait savoir sur la Republique dominicaine Par Rachelle Charlier Doucet


Il existe en République dominicaine tout un édifice idéologique qui alimente ce que j'appelle la "légende noire d'Haïti" (par analogie à la légende noire des Espagnols initiée par Las Casas). Disons, d'entrée de jeu, que ces sentiments antihaïtiens et les actes parfois violents auxquels ils ont conduit, ont traversé l'histoire dominicaine depuis le XIXe siècle. Ils ont eu leur heure de gloire au XXe siècle sous la dictature de Trujillo et au temps de la dictablanda néo-trujilliste de Balaguer. Ils continuent d'exister aujourd'hui, en ce début de XXIe siècle, mais, selon beaucoup d'analystes, sous une forme moins virulente, et surtout, dans des couches de moins en moins étendues de la société dominicaine. Fort heureusement, tout comme il y a eu des fleurons de l'intelligentsia dominicaine à mettre leur érudition au service des dictatures et de l'oligarchie dominicaine pour théoriser et monter cet appareil idéologique, fondement de l'ultranationalisme conservateur et de l'antihaïtianisme forcené, de même, et il faut le souligner à l'eau forte, il y a eu, parmi nos voisins, de nombreux intellectuels, artistes, éducateurs, militants des droits humains, qui se sont attelés, avec courage, lucidité et honnêteté, à déconstruire cet appareil idéologique et à démystifier ce mépris et cette peur d'Haïti, brandis comme un épouvantail anachronique par des opportunistes de tous bords. 

D'un côté comme de l'autre, les noms seraient trop nombreux pour être tous cités ici. Retenons cependant ceux des théoriciens Manuel Arturo Peña Batlle , Joaquin Balaguer Ricardo , Angel Lockward, dans le premier, et ceux d'historiens et de sociologues tels Frank Moya Pons et Ruben Silié Valdez , dans le second, auxquels l'on doit ajouter, avec les nuances qui s'imposent, les noms de Juan Bosch et de Leonel Fernandez Reyna, ce dernier héritier à la fois de Balaguer et de Bosch.
Ceci dit, l'on peut donc comprendre toute la portée de la déclaration de l'ambassadeur Silié ce mercredi 18 janvier 2012, lors de l'annonce faite par le chancelier Laurent Lamothe que le nom finalement adopté pour le campus de Limonade était celui de « Université Roi Henri 1er ». Avec force et un tantinet agacé, l'ambassadeur Silié a dit en substance : " Nous avons tourné la page de l'histoire. Nous ne laisserons, Monsieur le Ministre, aucune petitesse se mettre en travers de la route sur laquelle nous voulons avancer.... Nous sommes ici pour réaffirmer notre solidarité, la solidarité du président Leonel Fernandez et du peuple dominicain avec le peuple haïtien..." .

En constatant les tergiversations et remous provoqués sur l'île par le choix d'un nom pour cette université, don de la République dominicaine à la République d'Haïti, en constatant l'inconfort provoqué en Haïti par le don lui-même, à cause de toute une symbolique qui lui est attachée -, à tort ou à raison -, en constatant qu'il a fallu une note de la chancellerie haïtienne, remise par le chancelier en personne pour calmer les esprits, en constatant l'écho irrité que cette guerre des noms a eu dans la presse dominicaine , nous ne pouvons que prendre acte, ambassadeur Silié, que la page de l'histoire malheureusement n'a pas encore été tournée, ni d'un côté, ni de l'autre...

Pour atteindre l'altitude où nous convie à voler l'ambassadeur Silié, il y a des prérequis. Il faudrait commencer par connaître en profondeur nos histoires, inextricablement liées, analyser sans passion les moments où elles s'entrecroisent, nous découvrir mutuellement , patiemment et avec objectivité, pour nous enfin tisser des liens solides sur la base du respect mutuel, de l'empathie et de la solidarité humaine, et au niveau de nos deux Etats, du respect des engagements librement consentis au bénéfice de nos deux peuples. Je ne suis pas sûre que nous ayons tous mis nos devoirs au propre.

Argumentaire de l'idéologie antihaïtienne. Ce que tout Haïtien devrait savoir.

L'idéologie antihaïtienne fait appel à des arguments d'ordre historique, politique, économique, social, culturel et moral. La thèse à relents racistes qu'elle défend est simple : « Haïti représente un danger pour la sécurité nationale et la survie même du peuple dominicain. Les élites et les dirigeants haïtiens ont toujours caressé le rêve impérialiste d'une unification de l'île. Ces visées impérialistes haïtiennes, héritées de Toussaint Louverture et maintenues dans toutes les Constitutions haïtiennes (Balaguer dixit), sont appuyées aujourd'hui par un secteur de la communauté internationale. Elles se réalisent par une haïtianisation progressive et efficace de l'espace territorial, social et culturel dominicain, à travers l'invasion pacifique de hordes de migrants haïtiens, qui, avec leur cortège de maux ataviques, menacent de pollution et de dilution l'essence même de la dominicanité. L'Haïtien, qui revendique sa négritude, sa langue créole et sa religion vaudou, est l'antithèse du Dominicain, qui se définit comme Blanc, hispanophone et catholique. En bref, la barbarie contre la civilisation. »

Voici en quelques mots la thèse, basée sur la peur et la haine de l'Haïtien, qui a été assenée, inculquée ouvertement ou subtilement, à des générations et des générations de Dominicains. Beaucoup d'amis Dominicains m'ont avoué avec tristesse et embarras, qu'il y a à peine une trentaine d'années, pour effrayer leurs rejetons espiègles, les parents menaçaient de faire venir « el Cuco negro, el Haitiano » qui mangeait les enfants désobéissants . Version dominicaine de notre loup-garou !

Encore aujourd'hui, différents éléments de cette thèse sont ressassés journellement et impunément dans certains médias dominicains. Fruit de ce lavage de cerveau, la seule énonciation du mot « haïtien » évoque encore des menaces individuelles et collectives. « !Haitiano del diablo! » est une injure suprême en République dominicaine -tout comme d'ailleurs « espèce d'Haïtien ! » l'est dans les Antilles françaises et ailleurs, dans certains pays du Grand Nord récepteurs d'immigrants venus de chez nous.  Nous devons savoir tout cela, non pas pour monter sur nos grands chevaux et tenter de rendre oeil pour oeil, dent pour dent, mais plutôt pour comprendre certaines attitudes et comportements de nos voisins dominicains. La question des relations haïtiano-dominicaines est très complexe, et nous ne pouvons pas nous y engouffrer tête baissée, sans bien appréhender toutes les dimensions de la problématique. Nous devons arriver à dépasser les aigreurs et rancunes qui entachent ces relations, mais encore faut-il savoir en quoi elles consistent et quels sont leurs soubassements idéologiques.

La plupart d'entre nous, Haïtiens scolarisés d'aujourd'hui, sont le produit d'un système éducatif bancal et d'un curriculum d'histoire incohérent, et nous nous complaisons, par paresse ou par condescendance, à tout ignorer de notre voisin immédiat, ou à en avoir une connaissance toute superficielle et incomplète. Anyen pa anyen, tout voum se do, n'est-ce pas ? Ce n'est certes pas la meilleure attitude pour établir des rapports équilibrés avec des gouvernements et une société, qui eux, nous observent et nous analysent sous toutes nos coutures.

Nous devrions savoir qu'il y a des concepts, des slogans et des mots sensibles ou même tabous en République dominicaine et que l'on ne prononce pas sans provoquer une levée de boucliers. Nos autorités, femmes et hommes d'Etat qui, avec les meilleures intentions du monde, se sont aventurés, par légèreté ou naïveté, à les prononcer, l'ont vite compris à leurs dépens. « Union des deux peuples », « unification/unité de l'île », « l'île une et indivisible », « binational », etc. sont de ceux-là. Il y a des noms-symboles qui sont honnis là-bas : Toussaint, Dessalines, Christophe, Boyer, Rivière Hérard, Soulouque, etc. sont de ceux-là. Il y a des faits historiques qui sont utilisés pour étayer la thèse ultranationaliste du danger dû à la sauvagerie et la violence haïtiennes. Les massacres et abus indéniables commis par les chefs militaires et la soldatesque haïtienne lors des campagnes de l'Est sont de ceux-là. Los desguellos de Moca y Santiago, i.e. le massacre de colons français et espagnols par Christophe et Dessalines en 1805, perdurent dans la mémoire collective dominicaine comme une blessure et un affront -veut-on nous faire croire- même si la République dominicaine n'existait pas encore en tant qu'entité politique et que la partie est de l'île était alors sous la férule du général Ferrand.

Qu'importe, ces cruautés, pour les tenants les plus extrémistes de l'ultranationalisme dominicain, seront vengées en 1937 par le général Rafael Leonidas Trujillo Molina.
Ces points sensibles du voisin, nous devons les connaître, et éviter d'apporter gratuitement ou à notre insu, de l'eau au moulin des antihaïtianistes et ultranationalistes dominicains qui crient aisément à la provocation et sont constamment à la recherche de preuves de la mauvaise foi haïtienne. Nous devons sortir de notre amateurisme et de notre menfoubinisme dans la gestion des choses de l'Etat et en particulier, en ce qui a trait à la République dominicaine. Prenons nos voisins au sérieux, et nous avec ! Comme nous le démontre cette regrettable polémique entre Haïtiens et Dominicains autour du nom à donner à cette université flambant neuve, « Université du Roi Christophe », ou « Université Roi Henri 1er », « Bibliothèque Juan Bosch » et « Auditorium Anténor Firmin », les noms ne sont jamais innocents et l'acte de nommer charrie toujours une charge émotionnelle, un contenu symbolique et politique dont nous devrions bien évaluer la profondeur et les enjeux, afin de manier ces symboles avec adresse, élégance et en toute connaissance de cause.

Je voudrais conclure en réaffirmant ma conviction que nous devons, Haïtiens et Dominicains, travailler résolument à améliorer les relations entre nos deux pays. Je voudrais aussi insister sur l'importance à donner à la réappropriation de notre mémoire pour la construction d'un nouveau citoyen. Cela se fera en grande partie à travers l'enseignement et la vulgarisation d'une histoire revisitée. Il faut adapter notre curriculum d'histoire, nos manuels et livres de textes aux besoins de l'heure. Les erreurs du passé ne doivent pas, ne doivent plus servir à alimenter les haines d'aujourd'hui. Celles qui déchirent notre société et celles que nous dirigeons contre nos voisins.

Déconstruisons les légendes noires, celles que nous fabriquons et celles dont nous sommes victimes. Nos historiens et autres spécialistes des sciences sociales doivent être mis à contribution dans cette démarche ô combien nécessaire !

Concernant la République dominicaine, je voudrais terminer par un appel à l'intention de l'Etat et des segments concernés de la société haïtienne. Tout comme en République dominicanie, l'Etat, certaines universités et certains particuliers se sont efforcés de compiler et traduire les meilleurs penseurs, idéologues et auteurs haïtiens, nous devrions nous aussi avoir une politique bien pensée de diffusion de connaissances sur la République dominicaine et nos autres voisins de la Caraïbe qui visera l'école primaire et secondaire, les universités, les médias, les cadres de l'administration publique et les membres du secteur privé -, hommes d'affaires, libraires, etc. Certains médias de l'île se sont déjà assigné cette mission éducative et nous profitons pour saluer leurs efforts . Il existe aussi de louables initiatives privées haïtiennes qui visent à produire des réflexions et de la connaissance scientifique sur notre voisin immédiat; nous pouvons citer le Centre Pétion-Bolivar, le LAREHDO (Laboratoire des relations haïtiano-dominicaines). Certaines ONG comme le GARR (Groupe d'Appui aux Refugiés et aux Rapatriés), le Sant Pon, ou des associations bénévoles de base, comme le Réseau frontalier Jeannot Succès (RFJS) accumulent, grâce à leur expérience sur leur terrain, une connaissance pratique de la dynamique haïtiano-dominicaine qui pourrait être mise à profit par la société at large. Mais ces institutions et organisations tendent à s'essouffler, faute de ressources, et pourquoi ne pas l'avouer, faute d'intérêt et de support dans la société haïtienne. Il faudrait les renforcer pour leur permettre d'accomplir un travail, ô combien utile ! à un moment où la fusée dominicaine file déjà à vive allure. Si nous ne nous réveillons pas, nous risquons de rester éternellement un satellite sans orbite propre, un vaisseau fantôme, prêt à sombrer dans l'océan de nos irresponsabilités.

  • ·         Pena Batlle, Manuel Arturo. 1946. Historia de la cuestión fronteriza dominico-haitiana. Casa ed. Luis Sanchez Andujar, Ciudad 
  •        Balaguer, Joaquin. 1998. La Isla al Revés. Haiti y el Destino Dominicano. Santo Domingo: Editoria Corripio. 10e edition 1998 [1a edicion 1983]
  •       Lockward Angel. 1999. La Isla al Derecho... y cada uno en su lado. Santo Domingo: Editora Centenario. 3a edición
  •       Moya Pons, Frank. 1972. La dominación haitiana. Santiago UCMM.
  •        Manual de Historia Dominicana. Santiago UCMM 1995. The Dominican Republic: A National History. New York: Hispaniola Books
  •       Silié, Ruben y Maria Filomena Gonzalez Canalda. 1998. Libro de Ciencias Sociales, Séptimo Curso. Secretaria de Estado de Educación. Santo Domingo: Editora Impretur S.A
  •        Bosch, Juan 1964. The unfinished Experiment. Democracy in the Dominican Republic. New York.
  •        1971. Composición social dominicana. Santo Domingo: Editora Tele-3
  •        1986. De Cristobal Colon a Fidel Castro. Santo Domingo: Edit. Alfa y Omega.
  •        Télévision nationale d'Haïti, mercredi 18 janvier 2012
  •         El Nacional. Gobierno de Haití cambia el nombre academia donó RD. //3noticias.com,20-01-12
  •         José Antonio Martinez Rojas. Universidad La Limonade: intolerancia y desconsideraciones. www,hoy.com.do 20-01-201
  •       Corroboré par le témoignage d'une dominicaine de 66 ans sur http://www.espacinsular.org/spip.php?article13793 

            For more see: You are nobody: http://cronkite.asu.edu/buffett/dr/
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Friday, January 27, 2012

Haitian Recovery Progress Remains Limited, Oxford Analytica


Two years after the earthquake, Haiti remains in a state of humanitarian emergency. Recovery efforts -- marked by inefficiency and political infighting -- are still in their early stages, leaving Haitians in a high-risk environment for possible future disasters. Meanwhile, media coverage of the situation is limited, and commitment to the Haitian people from the international community has waned.

What next
Without heavy support from the international community, Haiti will continue to struggle with the humanitarian effects of the 2010 earthquake and subsequent cholera epidemic. Relief probably will continue to be marked by inefficiency, poor coordination and diminishing funds. Meanwhile, little progress is likely to be made when it comes to the country's recovery efforts.

Analysis
The scale of the disaster posed by the January 2010 earthquake (see HAITI/INTERNATIONAL: Emergency offers disaster lessons - January 20, 2010), combined with underlying high levels of vulnerability and lack of physical and social infrastructure, resulted in one of the largest, most complex, and costly relief operations ever executed. With the Haitian government largely incapable of handling the situation, it was up to the international community -- coordinated by the UN -- to ensure that humanitarian needs were met and recovery and reconstruction efforts took off. However, response efforts have been criticised as inefficient and poorly coordinated (see HAITI: Humanitarian crisis resists amelioration - November 8, 2010).

Humanitarian situation
Two years on, Haiti still remains in a state of humanitarian emergency:

Displacement. Over 500,000 people still live in temporary camps. Although this represents a decrease from the peak of 2.3 million internally displaced people, most of those who have left the camps -- many involuntarily -- have moved to transitional shelters or been rendered homeless.

Cholera. Compounding the effects of the earthquake, Haiti has been struggling with a cholera epidemic -- the outbreak of which has been blamed on UN peacekeepers due to dumping of unsanitary waste. The epidemic so far has affected over 500,000 people and resulted in almost 7,000 deaths.

Sanitation. Over 3.7 million people do not have access to safe drinking water and 8.2 million are without reliable access to latrines or toilets. The main cities lack functioning waste systems. People that remain in camps have been facing dire sanitary conditions, with lack of safe drinking water and open-air defecation.

Health. Haiti has the highest under-five mortality rate in the region. Under 40% of Haitians have access to healthcare and less than 60% of children are immunised for measles.

The humanitarian outlook for Haiti in the coming year is worrying, as challenges for relief operations remain significant. It will be imperative for humanitarian organisations to ensure the transition of humanitarian response activities to development programmes. However, there are very few signs of this occurring in the near term.

Recovery
Meanwhile, the longer-term recovery process remains in early stages and has faced significant obstacles:
Reconstruction. Progress of reconstruction has been slow and inefficient. Of almost 300,000 buildings destroyed or badly damaged, the international community has supported the repair of less than 20,000. Meanwhile, efforts to remove rubble have stalled, though it was an urgent reconstruction priority, leaving Port-au-Prince with at least 5 million cubic metres of rubble -- about half of what was generated by the quake. Moreover, legal impediments surrounding land titles have frozen building activity throughout the country.

Structural reform. The UN is calling for acceleration of structural reforms in the areas of education, water and sanitation, agriculture, healthcare, justice and housing. In this regard there is urgent need for strengthened institutional capacities at state and local levels.

IHRC. In October 2011 the mandate of the Interim Haiti Recovery Commission (IHRC) was not renewed -- largely due to the executive-legislature stand-off since the election of President Michel Martelly in May 2011 (see HAITI: Martelly faces legislative conflict - December 19, 2011). Although the IHCR was largely seen as inefficient and is likely to be replaced with a new Haitian-run agency, several large-scale reconstruction projects have stalled.

Donor fatigue. In light of political stalemate, inefficient reconstruction project management and implementation, and fading coverage of the Haitian situation in world media -- combined with the effects of the global financial crisis -- donor interest in funding Haitian recovery has started to wane. As of end July 2011, only 37.8% of 5.3 billion dollars pledged at the 2010 international donor's conference in New York had been disbursed. Meanwhile, many smaller aid agencies have been forced to withdraw from Haiti due to lack of financial support. However, there are signs of increasing international private investment interest, which would help create needed job opportunities.

Humanitarian risks
Even before the 2010 earthquake, Haiti had one of the most vulnerable populations in the world. Due to its geographic location it is highly exposed to natural hazards. The effects of the quake exacerbated the vulnerability of the population and decreased their disaster resilience, leaving a majority of Haitians in a high-risk environment for possible future disasters:

Hurricanes and floods. The 2012 Atlantic hurricane season has been predicted to be above average, with risk of wind damage, inland flooding and costal surge. This could complicate reconstruction efforts further, leading to worsened humanitarian conditions throughout the country.

Earthquakes. Haiti remains at risk of new earthquakes, though seismologists and geologists are unsure about the level of risk in the near future.

Cholera. While the number of new cholera cases is declining with the end of the rainy season, the epidemic has peaked twice in the last two years. There are significant risks of it peaking again, as safe water and sanitary conditions are insufficient to prevent the spread of the infection.

The high risk of future disasters underlines the urgency of Haiti getting to grips with its humanitarian crisis and rebuilding in a way that enhances disaster resilience. However, the prospect of this happening remains low in light of the country's political stalemate and unhealthy dependency on inefficient, poorly coordinated and increasingly uninterested international community efforts.

Impact
- There is significant risk of a prolonged humanitarian crisis, with dwindling resources to address root problems.
- Disaster risk reduction initiatives will continue to be emphasised to ensure sustainable recovery, but quality projects will remain scarce.
- Creation of a Haitian recovery coordination agency is likely, but could lead to greater levels of inefficiency and corruption.

Sunday, January 15, 2012

Mais où diable est passé l'argent de la reconstruction ? par Bill Quigley & Amber Ramanauskas, CounterPunch


Deux ans après le séisme de janvier 2010, le pays est loin de s'être remis debout. Peut-être est-ce parce qu'il a à peine vu la couleur des dons promis ? L'enquête du site américain CounterPunch détaille dans quelles poches sont tombées les sommes versées par Washington.

En Haïti, on dirait que le tremblement de terre a eu lieu il y a deux mois, et non il y a deux ans. Plus de 500 000 personnes n'ont toujours pas de logement et vivent dans des camps informels ; le sol est encore jonché de tous les débris des bâtiments en ruine, et le choléra a été introduit dans le pays et s'est transformé en une épidémie meurtrière qui a déjà tué des milliers de personnes et continue d'en toucher des milliers d'autres.

La vérité, c'est que pratiquement aucun don du public n'a directement été envoyé en Haïti. Les Haïtiens n'ont à peu près aucun contrôle sur cet argent, mais si l'on en croit l'Histoire, il est probable qu'on leur reprochera ces échecs – un petit jeu appelé : "Accusons la victime".

Comme beaucoup d'autres personnes dans le monde, les Haïtiens se demandent où est passé l'argent. Voilà sept endroits où les dons sont ou ne sont pas allés.

1) Le bénéficiaire principal de l'argent octroyé par les Etats-Unis après le tremblement de terre s'est révélé être le gouvernement des Etats-Unis. Il en va de même pour les donations des autres pays.

Juste après le séisme, les Etats-Unis ont consenti une aide de 379 millions de dollars et ont envoyé 5 000 soldats. L'agence américaine Associated Press a découvert en janvier 2010 que 33 centimes de chacun de ces dollars avaient en fait été rendus directement aux Etats-Unis pour compenser le coût de l'envoi des troupes militaires. Pour chaque dollar, 42 centimes ont été envoyés à des ONG publiques et privées comme Save the Children, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies et l'Organisation panaméricaine de la santé.

L'ensemble du 1,6 milliard de dollars alloué par les Etats-Unis au secours d'urgence a été dépensé de la même façon : 655 millions de dollars ont servi à rembourser le département de la Défense, 220 millions ont été envoyés au département de la Santé et des Services à la personne pour qu'il aide les Etats américains à fournir des services aux réfugiés haïtiens, 350 millions ont été affectés à l'aide d'urgence fournie par l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid), 150 millions sont partis au département de l'Agriculture pour participer à l'aide alimentaire d'urgence, 15 millions au département de la Sécurité intérieure pour couvrir les frais d'immigration, etc.

L'aide internationale a été répartie de la même façon. L'envoyé spécial des Nations unies pour Haïti a révélé que l'argent du fonds humanitaire, soit 2,4 milliards de dollars, avait été distribué de la façon suivante : 34 % ont été renvoyés aux organismes civils et militaires des donateurs pour l'intervention d'urgence, 28 % attribués à des agences des Nations unies et à des ONG, 26 % alloués à des sociétés privées et à d'autres ONG, 5 %  reversés à des sociétés nationales et internationales de la Croix-Rouge, 1 % a été versé au gouvernement haïtien et 0,4 % à des ONG haïtiennes.

2) Seulement 1 % des dons a été envoyé au gouvernement haïtien. Selon l'agence Associated Press, sur chaque dollar accordé par les Etats-Unis pour l'aide d'urgence, moins d'un centime est parvenu au gouvernement haïtien. Il en va de même avec les autres donateurs internationaux. Le gouvernement haïtien n'a absolument pas été mis à contribution dans le cadre de l'intervention d'urgence menée par les Etats-Unis et la communauté internationale.

3) Des sommes dérisoires sont parvenues aux entreprises et aux ONG haïtiennes. Le Center for Economic and Policy Research, la meilleure source d'information qui soit dans ce domaine, a analysé les 1 490 contrats attribués par le gouvernement américain entre janvier 2010 et avril 2011, et s'est rendu compte que seuls 23 d'entre eux avaient été accordés à des entreprises haïtiennes. Dans l'ensemble, les Etats-Unis ont distribué 194 millions de dollars à des sous-traitants, dont 4,8 millions seulement à des sociétés haïtiennes, soit environ 2,5 % du total. Quant aux sociétés privées de la région de Washington DC, elles ont reçu 76 millions de dollars, soit 39,4 % du total.

L'ONG Refugees International a indiqué que leurs collaborateurs sur place avaient eu du mal à accéder aux réunions opérationnelles organisées dans le complexe des Nations unies. D'autres ont noté que la plupart des réunions de coordination de l'aide internationale n'étaient même pas traduites en créole, langue que parlent la majorité des Haïtiens !

4) Un pourcentage non négligeable de l'argent a été transmis aux organismes internationaux d'assistance et aux grandes organisations non gouvernementales faisant partie de réseaux influents. La Croix-Rouge américaine a reçu plus de 486 millions de dollars de dons pour Haïti. Selon l'organisation, deux tiers de cet argent a servi à sous-traiter l'intervention d'urgence et la reconstruction, bien qu'il soit difficile d'obtenir plus de détails. Le salaire annuel du PDG de la Croix-Rouge est supérieur à 500 000 dollars par an [390 000 euros, soit 33 000 euros par mois].

On peut aussi mentionner le contrat de 8,6 millions de dollars entre Usaid et la société privée CHF, chargée de nettoyer les décombres dans Port-au-Prince. CHF est une entreprise de développement international qui, politiquement, fait partie de réseaux influents, qui a un budget annuel de plus de 200 millions de dollars et dont le PDG a gagné 451 813 dollars [354 000 euros] en 2009. Les bureaux de CHF en Haïti "sont installés dans deux hôtels particuliers spacieux de Port-au-Prince et l'entreprise dispose d'une flotte de véhicules flambant neufs," selon le magazine Rolling Stone.

Rolling Stone a également révélé l'existence d'un autre contrat, d'une valeur de 1,5 million dollars, accordé au cabinet de conseil Dalberg Global Development Advisors, dont le siège est à New York. Selon l'article, le personnel de Dalberg "n'avait jamais vécu à l'étranger, n'avait aucune expérience en matière de catastrophe naturelle ou d'urbanisme, et n'avait jamais été responsable de programmes sur le terrain", et seul un membre de l'équipe parlait français.

Le 16 janvier 2010, George W. Bush et Bill Clinton ont annoncé le lancement d'une collecte de fonds pour Haïti. En octobre 2011, les dons avaient atteint la somme de 54 millions de dollars. Deux millions ont contribué à la construction d'un hôtel de luxe en Haïti, pour un budget total de 29 millions de dollars.

5) Une partie de l'argent a été versée à des entreprises qui profitent des catastrophes naturelles. Lewis Lucke, un coordinateur haut placé d'Usaid, a rencontré le Premier ministre haïtien deux fois à la suite du tremblement de terre. Il a ensuite démissionné et a été embauché – pour un salaire mensuel de 30 000 dollars - par la société Ashbritt, installée en Floride (déjà célèbre pour avoir obtenu des subventions considérables sans appel d'offres après l'ouragan Katrina) et par un partenaire haïtien prospère, afin de faire du lobbying pour obtenir des contrats. Lewis Lucke a déclaré qu'il était "devenu évident que si la situation était gérée correctement le séisme pouvait apparaître comme une opportunité autant que comme une calamité". Ashbritt et son partenaire haïtien se sont rapidement vu attribuer un contrat de 10 millions de dollars sans appel d'offres.

6) Une partie non négligeable de l'argent promis n'a jamais été distribuée. La communauté internationale a décidé de ne pas laisser le gouvernement haïtien gérer le fonds d'assistance et de relèvement et a insisté pour que deux institutions soient créées pour approuver les projets et les dépenses dédiées aux fonds de reconstruction envoyés pour Haïti : la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti (CIRH) et le Fonds pour la reconstruction d'Haïti.

En mars 2010, lors d'une conférence, les Etats membres de l'ONU se sont engagés à verser 5,3 milliards de dollars sur deux ans et un total de 9,9 milliards de dollars sur trois ans. En juillet 2010, seules 10 % des sommes promises avaient été versées à la CIRH.

7) Une grande partie de l'argent donné n'a pas encore été dépensée. Près de deux ans après le tremblement de terre, moins de 1 % des 412 millions de dollars alloués par les Etats-Unis à la reconstruction d'infrastructures en Haïti ont été dépensés par Usaid et le département d'Etat américain, et seuls 12 % ont réellement été affectés, selon un rapport publié en novembre 2011 par le bureau américain chargé du contrôle des comptes (GAO).

La CIRH qui, depuis sa création, a été sévèrement critiquée par les Haïtiens, entre autres, est suspendue depuis la fin de son mandat, en octobre 2011. Le Fonds pour la reconstruction d'Haïti a été créé pour fonctionner en tandem avec la CIHR. Ainsi, tant que cette dernière est interrompue, le Fonds pourra difficilement poursuivre sa mission.

Que faire ? Au lieu de donner de l'argent à des intermédiaires, les dons devraient être envoyés autant que possible aux organismes haïtiens publics et privés. Le respect, la transparence et l'obligation de rendre des comptes constituent les fondements des droits humains.

Pour plus voir:
1. Haïti : des milliards et après ? par Nesmy Manigat
3. Haiti: Seven Places Where the Earthquake Money Did and Did Not Go: http://solutionshaiti.blogspot.com/2012/01/haiti-after-quake-where-relief-money.html

Saturday, January 14, 2012

Speech of Stanley Lucas at the Mass of Remembrance on the Second Anniversary of the Earthquake in Haiti at the Basilica of the National Shrine of the Immaculate Conception, Washington D.C.


Excellence Dr. Jill Biden, Wife of the Vice President

Honorable Cathy Russell, Chief of Staff of Dr. Biden

Ambassador Brutus

Ambassador Bocchitt,

Bishop Lafontant,

Excellencies,

Ladies and Gentlemen,

First, Monseigneur Lafontant, let me thank you for your prayers and kind words.

Dr. Biden on behalf of my country and President Martelly let me thank you for your prayers and support.

Every morning I wake up and count my blessings.  And every morning I wake up and remember the 320,000 souls who lost their lives on January 12. I remember my best friend a journalist Wanel Fils, we never met, we became friend over the phone and for three years we did together a radio talk show defending Haitian citizen interests. He died on January 12 and I did not have a chance to meet him before. I remember Magalie Marcelin, Myriam Merlet, Hubert Deronceray, Micha Gaillard and so many others...

There but for the Grace of God go I…  We all could have been in Haiti on that fateful day.  Many of us lost family and dear friends.  We keep them in our hearts every day, and look for ways to honor and remember them.  We owe it to them to honor and remember them.

For me, I honor my friends by finding ways to make them proud; by attempting day in and day out to restore Haiti to the country that we know it can be because of the country it once was.  We owe this to them so that their deaths and this staggering loss was not in vain.

Haiti was a country that fought for freedom and liberty for people all around the world.  After throwing off the shackles of slavery to become the world’s first Black Republic, Haitians actively supported the cause of liberty around the world.  Haitians fought alongside the Bolivarians in South America in their quest for freedom; we gave safe harbor to the Jews seeking refuge from the brutal Nazi regime; we fought alongside the American revolutionaries in Savannah, Georgia. In Greece and Belgium too, Haitian soldiers lent their support.  That is the type of country that Haiti was.

Haiti was also a country with a vibrant economy and a bright future.  Decades of an international embargo to punish the slaves followed by decades of corruption and selfishness and failed leadership, however, undermined our vibrancy and proud history.


The world was shocked at what it saw in Haiti in the aftermath of the tragedy.  How could we have invested so much in this tiny country and have nothing to show for it, they asked?  How can my brothers and sisters be living in these conditions, Haitians around the world asked? Haiti rarely makes the news and rarely draws the attention of the world, but the depth and scope of this tragedy put a spotlight on the problems in our country.  January 12 was a tragic and horrendous wake up call.

But did we wake up?  Are we honoring the fallen victims of the tragic disaster?  Two years later are we making them proud?

Everyone will have their own answer to this question.  Today is not a day to be political and the answers to these questions are complicated and somewhat political.  But I believe that everyone could agree that while recognizing some progress, that there is also disappointment about the slow pace of recovery. We still have 600,000 of our brothers and sisters still living in the streets among them two three months old babies, pregnant women and the elderly.  They are continually threatened by the next Hurricane season scheduled to start on June 1st this year. Many are pointing fingers at who is to blame for the slow pace of recovery.  President Martelly's Administration prefers to focus on solutions and provide what’s needed for our people. We also like to think the American people and the world for their generosity and prayers.

At the end of the day, if it is it is to be, it is up to us as Haitians to make proud the January 12 victims.  It is up to us to turn the tides in our country.  It is up to us to ensure that these deaths – while incredibly tragic and mourned daily – were not in vain.  The incredibly loss must propel us forward to restore our country so that this type of event would never take such a staggering toll on our country again.

From the Bible, Galatians 6:10 – “Therefore, as we have opportunity, let us do good to all, especially to those who are of the household of faith.”  Let us do good and restore our country.

Lets follows the path and the legacy left by our forefathers, lets follow their instructions "In Unity their is strength"

God bless you.

Stanley Lucas
January 12, 2012

Wednesday, January 4, 2012

Haiti After the Quake: Where the Relief Money Did and Did Not Go by BILL QUIGLEY and AMBER RAMANAUSKAS

Video: http://www.youtube.com/watch?v=qpa8f3Q8eds&feature=player_embedded#!

Haiti, a close neighbor of the US with over nine million people, was devastated by earthquake on January 12, 2010.  Hundreds of thousands were killed and many more wounded.

The UN estimated international donors gave Haiti over $1.6 billion in relief aid since the earthquake (about $155 per Haitian) and over $2 billion in recovery aid (about $173 per Haitian) over the last two years.

Yet Haiti looks like the earthquake happened two months ago, not two years. Over half a million people remain homeless in hundreds of informal camps, most of the tons of debris from destroyed buildings still lays where it fell, and cholera, a preventable disease, was introduced into the country and is now an epidemic killing thousands and sickening hundreds of thousands more.

It turns out that almost none of the money that the general public thought was going to Haiti actually went directly to Haiti.  The international community chose to bypass the Haitian people, Haitian non-governmental organizations and the government of Haiti.  Funds were instead diverted to other governments, international NGOs, and private companies.

Despite this near total lack of control of the money by Haitians, if history is an indication, it is quite likely that the failures will ultimately be blamed on the Haitians themselves in a “blame the victim” reaction.

Haitians ask the same question as many around the world “Where did the money go?”

Here are seven places where the earthquake money did and did not go.

One.  The largest single recipient of US earthquake money was the US government.  The same holds true for donations by other countries. 

Right after the earthquake, the US allocated $379 million in aid and sent in 5000 troops. The Associated Press discovered that of the $379 million in initial US money promised for Haiti, most was not really money going directly, or in some cases even indirectly, to Haiti.  They documented in January 2010 that thirty three cents of each of these US dollars for Haiti was actually given directly back to the US to reimburse ourselves for sending in our military.  Forty two cents of each dollar went to private and public non-governmental organizations like Save the Children, the UN World Food Program and the Pan American Health Organization.  Hardly any went directly to Haitians or their government.

The overall $1.6 billion allocated for relief by the US was spent much the same way according to an August 2010 report by the US Congressional Research Office: $655 million was reimbursed to the Department of Defense; $220 million to Department of Health and Human Services to provide grants to individual US states to cover services for Haitian evacuees; $350 million to USAID disaster assistance; $150 million to the US Department of Agriculture for emergency food assistance; $15 million to the Department of Homeland Security for immigration fees, and so on.

International assistance followed the same pattern.  The UN Special Envoy for Haiti reported that of the $2.4 billion in humanitarian funding, 34 percent was provided back to the donor’s own civil and military entities for disaster response, 28 percent was given to UN agencies and non-governmental agencies (NGOs) for specific UN projects, 26 percent was given to private contractors and other NGOs, 6 percent was provided as in-kind services to recipients, 5 percent to the international and national Red Cross societies, 1 percent was provided to the government of Haiti, four tenths of one percent of the funds went to Haitian NGOs.

Two.  Only 1 percent of the money went to the Haitian government.  

Less than a penny of each dollar of US aid went to the government of Haiti, according to the Associated Press.   The same is true with other international donors.  The Haitian government was completely bypassed in the relief effort by the US and the international community.

Three.   Extremely little went to Haitian companies or Haitian non-governmental organizations. 

The Center for Economic and Policy Research, the absolute best source for accurate information on this issue, analyzed all the 1490 contracts awarded by the US government after the January 2010 earthquake until April 2011 and found only 23 contracts went to Haitian companies.  Overall the US had awarded $194 million to contractors, $4.8 million to the 23 Haitian companies, about 2.5 percent of the total.  On the other hand, contractors from the Washington DC area received $76 million or 39.4 percent of the total.  As noted above, the UN documented that only four tenths of one percent of international aid went to Haitian NGOs.

In fact Haitians had a hard time even getting into international aid meetings.  Refugees International reported that locals were having a hard time even getting access to the international aid operational meetings inside the UN compound.  “Haitian groups are either unaware of the meetings, do not have proper photo-ID passes for entry, or do not have the staff capacity to spend long hours at the compound.”  Others reported that most of these international aid coordination meetings were not even being translated into Creole, the language of the majority of the people of Haiti!

Four.  A large percentage of the money went to international aid agencies, and big well connected non-governmental organizations (NGOs).  

The American Red Cross received over $486 million in donations for Haiti.  It says two-thirds of the money has been contracted to relief and recovery efforts, though specific details are difficult to come by.  The CEO of American Red Cross has a salary of over $500,000 per year.

Look at the $8.6 million joint contract between the US Agency for International Development (USAID) with the private company CHF for debris removal in Port au Prince.  CHF is politically well-connected international development company with annual budget of over $200 million whose CEO was paid $451,813 in 2009.  CHF’s connection to Republicans and Democrats is illustrated by its board secretary, Lauri Fitz-Pegado, a partner with the Livingston Group LLC.  The Livingston Group is headed by the former Republican Speaker-designate for the 106th Congress, Bob Livingston, doing lobbying and government relations.  Ms. Fitz-Pegado, who apparently works the other side of the aisle, was appointed by President Clinton to serve in the Department of Commerce and served as a member of the foreign policy expert advisor team on the Obama for President Campaign.  CHF “works in Haiti out of two spacious mansions in Port au Prince and maintains a fleet of brand new vehicles” according to Rolling Stone.

Rolling Stone, in an excellent article by Janet Reitman, reported on another earthquake contract, a $1.5 million contract to the NY based consulting firm Dalberg Global Development Advisors.  The article found Dalberg’s team “had never lived overseas, didn’t have any disaster experience or background in urban planning… never carried out any program activities on the ground…” and only one of them spoke French.  USAID reviewed their work and found that “it became clear that these people may not have even gotten out of their SUVs.”

Presidents George W. Bush and Bill Clinton announced a fundraising venture for Haiti on January 16, 2010.  As of October 2011, the fund had received $54 million in donations.  It has partnered with several Haitian and international organizations.  Though most of its work appears to be admirable, it has donated $2 million to the construction of a Haitian $29 million for-profit luxury hotel.

“The NGOs still have something to respond to about their accountability, because there is a lot of cash out there,” according to Nigel Fisher, the UN’s chief humanitarian officer in Haiti.  “What about the $1.5 to $2 billion that the Red Cross and NGOs got from ordinary people, and matched by governments?  What’s happened to that?  And that’s where it’s very difficult to trace those funds.”

Five.  Some money went to for profit companies whose business is disasters.  

Less than a month after the quake hit, the US Ambassador Kenneth Merten sent a cable titled “THE GOLD RUSH IS ON” as part of his situation report to Washington.  In this February 1, 2010 document, made public by The Nation, Haiti Liberte and Wikileaks, Ambassador Merten reported the President of Haiti met with former General Wesley Clark for a sales presentation for  a Miami-based company that builds foam core houses.

Capitalizing on the disaster, Lewis Lucke, a high ranking USAID relief coordinator, met twice in his USAID capacity with the Haitian Prime Minister immediately after the quake.  He then quit the agency and was hired for $30,000 a month by a Florida corporation Ashbritt (known already for its big no bid Katrina grants) and a prosperous Haitian partner to lobby for disaster contracts.  Locke said “it became clear to us that if it was handled correctly the earthquake represented as much an opportunity as it did a calamity…”  Ashbritt and its Haitian partner were soon granted a $10 million no bid contract.  Lucke said he was instrumental in securing another $10 million contract from the World Bank and another smaller one from CHF International before their relationship ended.

Six.  A fair amount of the pledged money has never been actually put up.  

The international community decided it was not going to allow the Haiti government to direct the relief and recovery funds and insisted that two institutions be set up to approve plans and spending for the reconstruction funds going to Haiti.  The first was the Interim Haiti Recovery Commission (IHRC) and the second is the Haiti Reconstruction Fund (HRF).

In March 2010, UN countries pledged $5.3 billion over two years and a total of $9.9 billion over three years in a conference March 2010.  The money was to be deposited with the World Bank and distributed by the IHRC.  The IHRC was co-chaired by Bill Clinton and the Haitian Prime Minister.  By July 2010, Bill Clinton reported only 10 percent of the pledges had been given to the IHRC.

Seven.  A lot of the money which was put up has not yet been spent.  

Nearly two years after the quake, less than 1 percent of the $412 million in US funds specifically allocated for infrastructure reconstruction activities in Haiti had been spent by USAID and the US State Department and only 12 percent has even been obligated according to a November 2011 report by the US Government Accountability Office (GAO).

The performance of the two international commissions, the IHRC and the HRF has also been poor.  The Miami Herald noted that as of July 2011, the $3.2 billion in projects approved by the IHRC only five had been completed for a total of $84 million.  The Interim Haiti Recovery Commission (IHRC), which was severely criticized by Haitians and others from its beginning, has been effectively suspended since its mandate ended at the end of October 2011.  The Haiti Reconstruction Fund was set up to work in tandem with the IHRC, so while its partner is suspended, it is not clear how it can move forward.

What to do

The effort so far has not been based a respectful partnership between Haitians and the international community.   The actions of the donor countries and the NGOs and international agencies have not been transparent so that Haitians or others can track the money and see how it has been spent.  Without transparency and a respectful partnership the Haitian people cannot hold anyone accountable for what has happened in their country.  That has to change.

The UN Special Envoy to Haiti suggests the generous instincts of people around the world must be channeled by international actors and institutions in a way that assists in the creation of a “robust public sector and a healthy private sector.”  Instead of giving the money to intermediaries, funds should be directed as much as possible to Haitian public and private institutions.  A “Haiti First” policy could strengthen public systems, promote accountability, and create jobs and build skills among the Haitian people.

Respect, transparency and accountability are the building blocks for human rights.  Haitians deserve to know where the money has gone, what the plans are for the money still left, and to be partners in the decision-making for what is to come.

After all, these are the people who will be solving the problems when the post-earthquake relief money is gone.

Bill Quigley teaches at Loyola University New Orleans, is the Associate Legal Director at the Center for Constitutional Rights and volunteers with the Institute for Justice and Democracy in Haiti. He is a contributor to Hopeless: Barack Obama and the Politics of Illusion, forthcoming from AK Press.  Bill can be reached at quigley77@gmail.com    

Amber Ramanauskas is a lawyer and human rights researcher.  A more detailed version of this article with full sources is available.  Amber can be reached at gintarerama@gmail.com